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MACII MACIIABÉES (LIVRES DES)

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Pologne. Les plus estimées sont : Korma de vida cristiana, Barcelone, 1853 ; Ancora de Salnacion, Barcelone, 1855 (1891, 62e édition), traduct. française par A. Gaveau, Le trésor du praire, Paris 187-4 (1891, 4° édit.) ; Mana do Sacerdole, Barcelone, 1863, trad. française par A. Gaveau, La manne du prêtre, Paris, 1875. Le P. Mach mourut à Saragosse, le 26 juillet 1885 avec la réputation d’un ascète et d’un parfait ouvrier apostolique.

Sommervogcl, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 248-251.

P. Bernard.


MACHABÉES (LIVRES DES). — I. Contenu. — IL Ganonicité (col. 1485). — III. Théologie (col. 1487). — IV. Histoire des livres (col. 1499).

I. Contenu de ces livres.

La Bible grecque contient quatre livres des Machabées. Le dernier est purement philosophique. — Chacun des trois autres dont les deux premiers seuls sont admis par l'Église comme canoniques, raconte, pour autant de périodes historiques d’inégale étendue, ce que les Juifs eurent à soulïrir, ou les luttes qu’ils eurent à soutenir, pour conserver, malgré l’oppression des Ptolémées ou des Séleucides, leurs institutions religieuses, et conquérir enfin pour un temps leur indépendance nationale et leur autonomie administrative.

Le troisième, dont le récit a pour objet particulier les faits les plus anciens, intéresse successivement les Juifs de Palestine et ceux d’Egypte. Ptolémée IV Philopator a battu à Raphia le roi de Syrie, Antiochus III le Grand. Visitant, à la suite de sa victoire, les principales villes de la Palestine, il prétend entrer dans le Saint des Saints du temple de Jérusalem, malgré la défense de la Loi et les prières du peuple tout entier. Dieu le frappe de paralysie temporaire. Mais il regagne l’Egypte en proférant contre les Juifs des menaces violentes, i-ii, 24. Moyennant apostasie de la part de tous les Juifs de son royaume, le tyran promet alors de leur accorder le droit de cité à Alexandrie ; et comme ils refusent cette faveur mise à un tel prix, il médite de les faire périr, ii, 26-m. Par son ordre les Juifs d’Egypte sont rassemblés dans l’hippodrome, les éléphants, enivrés de vin et d’encens pour les exterminer. Mais par la toute puissance de Dieu ému des prières de son peuple fidèle, deux fois le roi, frappé de sommeil et d’amnésie totale, oublie de donner l’ordre de lâcher sur les Juifs les bêtes furieuses, iv-v, 35. Il marche enfin lui-même avec les éléphants et toute son armée et arrive à l’hippodrome. Un des Juifs épouvantés, Éléazar, vieillard des plus considérés dans sa nation, invoque dans une longue prière le secours divin. Deux anges, visibles aux Égyptiens seulement, descendent du ciel, remplissant d’effroi tous les cœurs : et les éléphants se retournent soudain contre les soldats, v, 36-vi, 21. La colère du roi tombe et se change enfin en bienveillance outrée à l'égard des persécutés. Un édit est rendu en leur faveur, qui les comble d'éloges et reconnaît le Dieu du ciel comme père et protecteur des Juifs, vi, 22 -vu, 9. Ceux-ci obtiennent licence d'égorger ceux de leurs frères qui ont apostasie. Ils quittent Alexandrie pour regagner chacun son domicile dans le royaume, non sans avoir toutefois érigé à Ptolémais une stèle commémorative de leur délivrance et une « maison de prière ». vii, 9-23.

Ce récit, que l’on a pu très justement appeler un « roman patriotique », a été évidemment composé dans le but d' « exalter la fidélité religieuse des enfants d’Abraham » et de « glorifier la protection miraculeuse que le vrai Dieu accorde à ses pieux adorateurs ». (Reuss.) A quelle époque et en vue de quel besoin alors actuel, c’est ce que l’on étudiera plus loin, col. 1500.

Le deuxième livre traite de 1' « histoire de Judas Machabéc et de ses frères, de la purification du grand

temple et de la restauration de l’autel, des guerres contre Antiochus Épiphane et son fils Kupator, des manifestations du ciel en faveur des glorieux héros du judaïsme qui, malgré leur petit nombre, conquirent tout le pays et chassèrent la multitude des barbares, recouvrèrent le temple fameux par toute la terre, délivrèrent la ville et rétablirent les lois sur le point d'être abolies, grâce à la bienveillance que leur accorda le Seigneur, en toute sa bonté. » ii, 19-22. Renfermant beaucoup plus d'éléments historiques que le précédent, il débute par deux lettres écrites par les Juifs de Jérusalem à ceux d’Lgypte pour les engager à célébrer avec leurs compatriotes de Judée la fête commémorative de la nouvelle consécration du temple établie par Judas Machabée (I Mac, iv, 51), et les instruire de quelques faits sans doute ignorés d’eux, concernant la mort d' Antiochus Épiphane ; le feu de l’autel caché par les prêtres lors du départ pour Babylone et retrouvé par Néhémie ; le tabernacle, l’arche, l’autel des parfums, enfermés dans une caverne par le prophète Jérémie ; la bibliothèque, enfin, formée par Néhémie, des « livres relatifs aux rois et aux prophètes, et de ceux de David >. i-n, 18. Une préface expose ensuite le sujet du livre et la méthode suivie dans sa rédaction, ii, 18-32.

Le récit proprement dit donne alors, comme dans une première partie, quelque détail des événements intérieurs à Jérusalem : intrigues, désordres et persécutions qui amènent la révolte des Machabées. Sous Séleucus IV Philopator, successeur d’Antiochus III le Grand : la rivalité de Simon de Benjamin, préfet du temple, et d’Onias III grand prêtre, iii, 1-6 ; la tentative du ministre Héliodore pour s’emparer au profit du roi des sommes déposées dans le temple, iii, 7-39 ; une démarche d’Onias auprès de Séleucus en vue de mettre un terme aux excès de Simon. iv, 1-6. Sous Antiochus IV Épiphane, et dès son avènement à la mort de Séleucus : l’hellénisât ion des Juifs par Jason, frère d’Onias, après mainmise sur le souverain pontificat, iv, 7-22 ; puis, au bout de trois ans, l’intrigue de Ménélas, frère de Simon de Benjamin, qui dépossède Jason en faveur de son autre frère Lysimaque, détourne les objets d’or du temple et fait assassiner Onias III retiré dans un lieu d’asile, à Daphné, près d’Antioche, au grand chagrin d’Antiochus alors bien disposé pour les Juifs, iv, 23-38 ; peu après, la mise à mort de Lysimaque par le peuple révolté, le procès fait à Ménélas auprès du roi qui, circonvenu par un agent soudoyé, confirme le coupable dans sa charge, iv, 39-50 ; enfin la tentative avortée de Jason de reprendre le pouvoir, qui amène de cruelles représailles de la part d’Antiochus : le pillage et la profanation du temple, la cessation du culte national, la persécution à l’effet de convertir les Juifs au paganisme hellénique, le martyre infligé aux récalcitrants, v-vn.

Une deuxième partie expose les prodigieux succès obtenus par Judas Machabée pour la religion et l’indépendance, et jusqu'à la veille de sa mort, sur les armées des rois syriens. Sous Antiochus Épiphane, Judas, échappé aux massacres de Jérusalem, réunit une petite troupe de Juifs fidèles, attaque à l’improviste villes et bourgades, et remporte en bataille rangée deux premières victoires sur Nicanor et Gorgias, Timothée et Bacchidès, généraux habiles envoyés contre lui, en l’absence du roi alors en Perse, par Ptolémée, gouverneur de la Ccelé-Syrie et de la Phénicie. vin. A la nouvelle de ces désastres, Antiochus revient en hâte pour en tirer vengeance : mais, tombé de son char, il meurt frappé de la main de Dieu et repentant. ix. Judas Machabée s’empare de la ville sainte et du temple, lespurifieet y rétablit le culte légal et national. x, 1-9. Sous Antiochus Eupator, fils de l'Épiphane