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MARIAGE DANS L'ÉCRITURE. SACRAMENTl M MAGNUM

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turaire. Quelle en est la valeur démonstrative ?

teuunt celle que le concile a exprimée par le mol

II, une Indication, une Insinuation ; celle que nous

- Indiquée par cette autre formule qui le même

une pierre d’attente

Deux choses peuvent être considérées dance texte.

rt, le symbolisme sacré que saint Paul ^ » > î t

.' mariai ;.', et d’autre part le mol sacramentum

imMismf du mariage, L’argument que en peut tirer a été singulièrement exagéré par us théologiens qui, voulant être plusages que i>e. mit prétendu > trouver une vraie preuve et

>.iseulement une Insinuation, <>u plutôt argutent comme s’il s’agissait d’aboutir à une preuve.

faut pas oublier que, si -.mit Paul voit dans le mariage un signe d’une chose -.urée, ce n’est pas au >ï un sacrement e-t signe. Il est essentiel au sacrement de signifier la grâce produite ; tandis qu'à ir que le texte de Paul, le mariage signifie l’union du Christ avec rÉglise, union qu’il ne produit il signifie une chose et en produit une autre. Thomas a fait expressément cette remarque : n’sl.' Ecdesiam non est re contenta in hoc significata et non contenta : et talent rem nullum sacramentum effleit. Scd hab-t aliam contentant ac significatam quam c/J’icit. In 1 V'"" Sent., WY1. q. ii, a. 1. ad : ' '. On a pensé rétablir ileur démonstrative de la preuve en disanl que le mariage, symbolisant l’union du Christ et de l'Église, symbolise par la même la grâce, puisque c’est par la . que Jésus sanctifie l’Eglise ; c’est la grâce, cette ie divine qui. de la tête qui e-t le Christ, se répand dantout le corps mystique qui e-t l'Église. C’est vrai ; maipour peu que l’on pousse le symbole, et qu’on e--aie de le reali-er. on arrivera a cette conclusion inattendue, que c’est le mari qui sanctifie nme comme le Christ sanctifie l'Église ; que le mari pas source de grâce pour le mari, mais

pour la femme seulement, pas plus que l’union avec n’est source de sainteté pour le Chri-t. n’est paque nous refusions toute valeur au

maiencore une foice n’est qu’une valeur d’inion. Le I'. Prat, après avoir étudié le texte et

a critique les thèses exagérées de certains théol inclut ainsi : Quand on sait d’avance

que le mariage c-l un sacrement, on peut bien trouver ce texte une allusion pluou moins claire au rite sacramentel : autrement, on ne s’aviserait peutde l’y chercher. Op. cit.. t. ii, p. 330. On .urait mieux dire. En définltivi cer ni le sens ni la valeur du

texte de saint Paul, il nous semble qu’il contient une indication et une invitation, lue indication : le mariage n’est plus seulement un état qui impose des irs difficili incas et qui exige des grâces

levoirs reçoivent par le fait seul de leur lilation aux rapports entre le Christ et l'Église, une difficulté de plus, niais une élévation qui les plare en plein surnaturel : c’est un nouveau titre pour qu’au mariage soit attachée la grâce de Dieu. I ne invitation aussi, qui s’adresse ; i l'Église et l’extnpléter la pensée exprimée par saint Paul par la doctrine du mariage-sacrement, a voir dans le mariage sanctifié par le Christ, non plus seulement un symbole représentatif d’une chose sainte et sanctifiante, mais un symbole et une source de la grâce, -urtout en partant de l’idée de symbole île l’union du Christ et de son Lglise que les Pères aboutirent a l’idée de sacrement. Et la transition se ht a-sez rapidement. Il n'était pas nécessaire, comme le prétend une proposition condamnée par le décret I.nmentnbili. que la théologie de la grâce et des sacre ments fui complètement édifiée, pr, 51, Denringer Bannvrart, n. 2051' ; dès que ri gllse avait conscience de i.i valeur sanctificatrice du mariage, elle le mettait par la au rang des sacrements, axant même que la notion de sacrement fût précisée ou que lût fixé le nombre des sacrements Institués par Jésus-Christ. Ainsi, pour reprendre lediverses formules dont nous nous sommes servis, l'Église répondait a l’invitation

implicite que lui adressait le texte de saint Paul ; en achevant la pensée de l’Apôtre, elle attachait à la pierre d’at tente posée p.u lui la coii-l iiicl ion doctrinale

que cette pensée amorçait ; elle remplaçait par une

conception nette et complète l’indication minuit) que lui fournissait l’Ppilrc aux Pphe-icn-.

b) Le mot sacr xmi ruM. Tout le développement de saint Paul sur la comparaison entre le mariage chrétien et l’union du Christ avec son Église se termine par cette phrase : -) (Xucrifjpiov to’jto p-éy* èoTiv. è-'éj o'è Àjv<o eiç XpiaTov Kal et ; tJjv sxxXpo(av, que la Vulgate a traduite : Sacramentum hoc magnum es/, ego autem dico in Christo et in Ecclesia. Eph., v, 32.

Pour les rédacteurs de la Doctrina de sacramento matrimonii au concile de Trente, il semble bien que ce passage et en particulier le mol sacramentum étaient la principale indication qu’ils trouvaient dans saint Paul. Axant la rédaction définitivement adoptée, en effet, une autre avait été proposée, le 5 septembre 1563, moins complète sur d’autrepoints, (dus détaillée sur la valeur de ce texte. Elle s’exprimait ainsi : Sanctitatem vero lutic (matrimonio) lege evangeliea uberius infusam, naturalis illius caritatls per/ectricem, docuit in hue verbu Paulus : Viri, diligite uxores rcslras, sicut et Christus dilexit Ecdesiam ; et mox subdidit : Sacramentum hoc. magnum est, ego autem dico : In Christo et Ecclesia, id se. innuens, quod mutua viri et miilieris conjunctio non solum Christi et Ecclesia conjunctionem reprsesentet, sed et non oliosam Christi ipsos conjuges jungentis re/erat gratiam, prtesentemque testetur et suffteiat. Theiner, Acta concilii Tridentini, t. ii, p. 387 ; Concilium Tridentinum, Fribourg-en-B., 1921, t. i.x, p. 761. Celle formule n’a pas été conservée telle quelle ; mais, dans les discussions, elle n’a été l’objet d’aucune critique, et on peut donc y trouver la pensée des Pères et des théologiens du concile. Or, à la lire attentivement, elle montre dans le texte : Viri, diligite, etc., l’affirmation du caractère symbolique du mariage : et c’est dans les mots sacramentum hoc, etc., qu’elle voit l’indication de sa dignité sacramentelle, de sa valeur sanctificatrice.

En réalité, il n’y a aucune preuve ou même aucune indication nouvelle à tirer du mol sacramentum. Il traduit simplement le grec o.uo~nf)piov, et n’a pas du tout la signification de rite symbolisant et produisant la grâce. Le |XUOT7)piov dont parle saint Paul dans pitres de la captivité, c’est le dessein conçu par Dieu dès l'éternité, mais révélé seulement dans l'Évangile, de sauver tous les hommes sans distinction de race, en les identifiant avec son Fils bien-aimé dans l’unité du corps mystique. Prat, La théologie de saint l’aul, t. i, p. 369. Ce grand mystère, Paul en Indique les principales phases dans un passage où il l’appelle, comme dans le présent texte, [uior^piov y.i'.-y.. et ou la Vulgate emploie comme ici l’expression sacramentum magnum : San- « ont redit, il e.sl grand, le mystère de la piété, ce mystère qui a été manifeste dans la chair, justifié dans l’Esprit, révélé aux anges, prêché parmi les nations, cru dans le monde, exalté dans la gloire. I Tim., iii, Pi. Le mystère dont l’Apôtre parle à propos du mariage e-t quelque chose d’approchant. Saint Paul voit dans les devoirs réciproques des époux une ressemblance avec les relations du Christ et de l'Église qui, unis par un