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MACEDO - MACÉDONIUS ET LES MACÉDONIENS

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cardinalis (qualis nunc est) crearetur, examinata, expensa, re/ulata, Ingolstadt (en réalité Venise), 1673. Macédo s’y montrait très violent contre le cardinal qu’il allait Jusqu'à taxer d’hérésie ; cela déplut à Rome où le livre du cordelier fut condamné par décret du 21 juin 1673 ; Macédo en adoucit les termes et le fit paraître sous ce titre : Em. ac Rev. D. cardinalis Bona doctrina de usu jermenlati…. examinata et expensa, Vérone, 1673 ; il faut distinguer de ce livre un autre ouvrage, de caractère moins polémique sur le même sujet : Disquisitio theologica de rilu azymi et fermentati, Vérone, 1673, Macédo dans le titre énumôre toutes ses gloires passées et présentes, sans doute pour répondre à un mot de Bona qui l’avait traité de /rate. — 8° A partir de 1674 commence la discussion avec Noris, qui avait publié en 1673 son Historia pelagiana, avec en appendice les Vindicise augustinianæ, dans la préface desquelles il citait, avec éloge, les travaux passés de Macédo sur saint Augustin. Cf. P. L., t. xlvii, col. 575, 576. Cela déplut à l’ancien défenseur de l’augustinisme, qui fit paraître : Commentationes duæ ecclesiastic : c polemicse, altéra pro S. Vincentio Lirinensi et S. Hilario Arelatensi et monasterio Lirinensi, altéra pro.S. Augustino et Aurelio et patribus a/ricanis, Vérone, 1674 ; la première dissertation est dirigée contre Noris, l’autre contre Christian Lupus. Celle qui est contre Noris a été insérée deux ans plus tard dans le Prodromus velitaris pro Augustino contra Henricum de Noris, Mayence, 1676, paru sous le nom de Bruno Neusser, et que l’on a attribué, avec plus ou moins de raison au jésuite Honoré Fabri. Voir ce mot, t. v, col. 2054. Noris répondit par une Adventoria qui ne manque pas d’esprit, Florence, 1674. Voir le texte dans P. L., t. xlvii, col. 537-560 ; Macédo réplique aussitôt sous le nom de l’un de ses disciples, Fralris Archangeli a Parma socii Patris Macédo, cpistola obvia adventorise Fr. Noris super quwstione quadam grammatica, Rome, 1674 ; la plaquette était d’un tour fort vif ; l’autorité intervint et défendit aux deux adversaires d'écrire davantage sur cette matière. C’est alors que Macédo envoya à Noris le défi dont nous avons parlé.

La controverse rebondit. Entre autres ouvrages composés contre l’Histoire du pclagianisme de Noris, il en parut un intitulé Propositiones parallelse Michaëlis Baii et Henrici de Noris du P. Jean de Guidicciolo, O.M., Francfort, 1676 ; cet ouvrage a été attribué à Macédo, mais c’est inexact ; il est bien de l’auteur dont il porte le nom ; Macédo y fit même une prétendue réponse, qui d’ailleurs ne tend réellement qu'à justifier le parallèle établi entre Baïus et Noris : Responsiones adversus propositiones parallelasFr. Joannis a Guidicciolo collectaab Annibale Riccio Venelo, Venise, 1676 ; de même sens sont les Responsa P. Francisai Macédo adversus Gerras germanas germanitatum Cornelii Jansenii et Henrici Noris, collecta ab Annibale Riccio Venelo, Venise, 1677 ; enfin on attribue encore à Macédo une courte plaquette : Clavis augusliniana liberi arbitrii a servitute necessitatis concupiscentiae vindicati, dirigée également contre Noris. — 9° D’inspiration plus irénique sont les ouvrages suivants : Myrothecium morale clociimentorum tredecim, quæ sunt totidem le.ctiones super lexlum Aristotelis lib. VIII Ethicorum de amicitia, Padoue, 1675 ; Schéma S. Congrégations S. Officii romani, cum elogiis Emin. principum cardinalium, et corollarium de infallibiliauctoritate summi pontificis in mysteriis fidei proponendis et ejusdem controversiis decidtndis, Padoue, 1676, que Hurter qualifie à'egrcgium opus ; De incarnationis mijslerio, Padoue, 1680.

Le catalogue mentionne encore d’autres œuvres restées en ms. ; il nous est impossible de dire s’il s’en est conservé quelques-unes.

Gregorio Loti, L’Italia régnante, Genève, 1075, t. IV, p. 491 ; D.-G. Morliof, Polghisior, édit. de Lubeck, 1708, t. I, c. xxii, n. 37-41, p. 290, qui reproduit le catalogue du Myrothecium, mais avec beaucoup de fautes dans les dates ; Bayle, Dictionnaire historique et critique, édit. de 1730, t. iii, p. 238, 239 ; Moréri, Le grand dictionnaire, édit. de 1759, t. vii, p. 10 sq. ; Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres dans la République des Lettres, t. xxxi, 1735, p. 314-339 ; cf. t. iii, p. 252 et t. XI, p. 4-11 ; F.-G. l-"re> tag, Analecta litleraria, Leipzig, 1750, p. 552, 553 ; N. Antonio, Bibliotheca hispana nova, 2e édit., Madrid, 1783, t. i, p. 440-442, a beaucoup de fautes de dates dans le catalogue des œuvres ; Sommervogel, Bibliothèque de la C le de Jésus, t. v, col. 244 ; Hurter, Xomenclator, 3e édit., t. iv, col. 361367.

É. Amaxx.


MACÉDONIUS ET LES MACÉDONIENS.
I. Sources historiques. —
II. Macédonius, (col. 1468). —
III. L’hérésie macédonienne (col. 1472).

I. Sources historiques.

Macédonius, évêque de Constantinople de 312 à 359, n’intéresse l’histoire des dogmes que par l’hérésie à laquelle il a donné son nom. Chose assez curieuse, mais qui n’est pas sans autre exemple, Macédonius ne semble pas avoir, de son vivant, fait figure d’hérésiarque. Ce n’est qu’après sa mort qu’on songea à lui attribuer la paternité d’une erreur nouvelle. Nous devons, avant tout, rechercher à quel moment Macédonius prit dans l’histoire ce rôle inattendu.

Les problèmes relatifs à la divinité du Saint-Esprit n’avalent pas été posés par les premiers ariens. Ce n’est guère qu’aux environs de 360 que la question de la véritable nature du Saint-Esprit commença à troubler les esprits. Tandis que les tropiques niaient sa divinité, saint Athanase montrait que la consubstantialité du Saint-Esprit et du Père était aussi indispensable à l’orthodoxie que celle du Fils et du Père. Les lettres de l' évêque d’Alexandrie à Sérapion forment ainsi le plus ancien traité sur le Saint-Esprit. En 362, le concile d’Alexandrie déclara expressément que seuls pouvaient être reçus dans l'Église ceux qui acceptaient le concile de Nicée, et rejetaient la thèse de la création du Saint-Esprit. Tom. ad Antioch., 3. P. G., t. xxvi, col. 800 A.

Une fois soulevés, ces problèmes ne reçurent pas tout de suite leur solution définitive, ou plutôt, il se trouva un certain nombre d’hérétiques pour rejeter la divinité du Saint-Esprit tout en admettant celle du Fils. Saint Épiphane connaît ces hérétiques sous le nom de pneumatomaques, et il leur consacre, en 377. une notice spéciale dans son Panarion, Hæres., lxxiv. Les pneumatomaques se rencontrent surtout en Asie Mineure. Saint Basile et saint Grégoire de Nazianze ont à plusieurs reprises l’occasion de les combattre : le premier évite habituellement ce qui pourrait les heurter de face ; le second expose avec plus de précision la doctrine orthodoxe : question de tactique que l’historien peut étudier, mais dont la solution est sans grande importance pour le théologien. Ce sont aussi les pneumatomaques que réfute saint Grégoire de Nysse : le traité connu sous le nom de Adversus macedonianos, P. G., t. xlv, col. 1301-1334, ne renferme pas, en dehors de son titre, la mention des macédoniens. De même, Didyme d’Alexandrie, dans son ouvrage De Spiritu Sanclo, ne nomme nulle part les macédoniens : ceux qu’il combat sont des hérétiques, De Spir. S., 7, P. G., t. xxxix, col. 1039 A, ou encore des adversaires innommés, guidam, i’fc(<L, 13, col. 104 5 A. etc. Les historiens sont aussi réservés : le semiarien Sabinus d’Héraclée qui compose une auvaytoiT ; twv ctuvoSixûjv jusqu’en 378, ne fait, s’il faut en croire Socrates, H. E., III, xv, 9, P. G., t. lxvii, col. 213 C, aucune mention de l’hérésiarque.

Pourtant aux environs de 380, Macédonius entre dans l’histoire des hérésies. Saint Jérôme traduit