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M AK NDÉ

la vertu morale, l’auteur parie du mouvement de la terre et de l’astrologie Judiciaire, parce que 1 la vanité et la faiblesse de l’homme no paraissent nulle part plus nettement que dans l’ordre de nos raisonnements que nous appelons science, Citons enfin La clef des philosophes ou abrégé curieux et familier de toute la philosophie, ln-16, Lyon, 1647, Paris. 1654 et Lyon,

A partir de ii>.'>2. Marandé aborde la question janséniste, et désormais, tous ses écrits viseront plus ou moins directement cette controverse. Le premier écrit, Aniiquil uchant l’ancien usage des

rnents, ln-12, Pans. 1652, semble avoir pour but île repomlre a La fréquente communion d’Arnauld ; puis

la Pénitence publiant d’un illustre janséniste, adressée a M. Arnauld, ln-12, Paris. 1653, et Inconvénients du jansénisme, adressés a M. ArnauKl, Ln-12, Paris, 1653. Les / :.. l'État procédant du

jansénisme arec la réfutation du Mars français de M. Jansénius, inJ". Paris, 1654, sont tiédies au roi et a la France. Maraude montre que la nouveauté du jansénisme est dangereuse pour l’Etat, plus encore que pour la religion, car la fausseté pervertit les sujets et corrompt les mœurs ; le jansénisme est une secte d’Etat plus qu’une secte de religion ; dans la réfutation du Mars français, il dit, que la raison principale pour laquelle le roi doit proscrire le jansénisme est que son auteur. Jansénius, a ete un des plus craints ennemis de la France et de ses mon arques. Pascal parle de cet écrit dans sa A' V' lettre provinciale, au sujet des Monita - jansénistes (cf. Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste depuis ses origines jusqu'à nos jours, 2 vol.ln-8°, Paris. 1922, 1. 1. p. c. ».">, 96 et Mémoires G. Hermant, t. ii, p. 354, 6 .Maraudé publia, peu après, une Réponse à la première lettre de M. Arnauld (il s’agit de la Lettre d’un docteur de Sorbonne à une personne de condition i. in- 1°, Paris, 1655 ; elle est suivie d’une Réponse ù la seconde lettre de M. Arnauld', ensemble les cinq propositions censurées, extraites du ivre île Jansénius par les jansénistes eux-mêmes, in 1. Paris, 16Ô5. Marandé, pour répondre aux jansénistes qui prétendent que les cinq propositions condamnées par Rome ne se trouvent pas dans l’Augustinus, leur rappelle que les docteurs jant tout particulièrement Arnauld, avant la condamnation de ces propositions, avaient soutenu que ces propositions étaient dans Jansénius et qu’elles étaient catholiques. Marandé réplique encore à Arnauld dans une Réponse à l'écrit que M. Arnauld a fait présenter aux docteurs assemblés en Sorbonne pour la censure de la seconde lettre, ln-4°, Paris, 1655 (il s’agit des Réflexions sur la censure que les docteurs de la sacrée Faculté de théologie assemblés en Sorbonne ont faite de la seconde lettre de M. Arnauld, . Marandé attaqua de nouveau le jansénisme dans les Considérations sur un libelle de Port-Royal intitulé : Défense de la Constitution d’Innocent A'.., sur la retraite des docteurs jansénistes, sur la protestation de M. Arnauld et sur les lettres qu’il a fait courir dans Paris, depuis la censure de la Sorbonne, in 1, Paris, 1656 (les lettres dont il est question sont les Provinciales) ; Marandé dans cet écrit, examine successivement la conduite des jansénistes et critique les quatre premières Lettres provinciales.

L’auteur reprend l'étude de ces controverses à leur principe même, dans les Règles de suint Augustin pour l’intelligence de sa doctrine, avec la réfutation des principes de Jansénius par eux-mênvs et par saint Augustin, inA", Paria, 1656. Marandé y montre les dangers du jansénisme et lui conteste le droit de faire appel à l’autorité de saint Augustin ; pour prouver sa th

ir lui it ce qui est contenu da its des

itorité ; b) il faut distinguer ce

DICT 1)1. I HÉOL. I I II’il..

qui est proprement un dogme ; < > les sentiments particuliers d’un Père ne forment pas loi dans l'Église ; et aucun Père n’est infaillible dans ses sentiments particuliers ;, /i seule. l'Église ou la Chaire de Pierre peut déterminer ce qu’il y a de foi dans les écrits des IVros ; e) tout ce que saint Augustin n'.i pas rétracté dans ses Œuvres doit servir de règle pour montrer les vrais sentiments de ce l'ère : /l il faut lire saint Augustin, comme il voulait être lu et entendu. Dans une seconde partie. Maraude réfute les principes de Jansénius, au

sujet de la grâce en général et de la grftce suffisante en particulier, de la possibilité des commandements de

Dieu, du libre arbitre et de la mort de Jésus Christ

pour tous les nommes ; il s’appuie sur un travail, paru

quelques années auparavant, Recueil des seules autorités de S. Augustin contre la nouvelle théologie de ce temps, in- 12, Poitiers, 1652.

Maraude poursuit le jansénisme dans ses diverses us : en 1661, il publie La question île fait touchant Jansénius, traitée par le droit et par le fait, avec la réponse à tous les libelles de Port-Royal gui ont paru depuis deux ans. ln-4°, Paris, l (il. L'écrit est divise en trois parties : a) la question de fait est traitée par le droit, avec une analyse de nombreux documents anciens ; In la question de tait est traitée par le fait : île l’aveu des jansénistes eux-mêmes avant la condamnation, les cinq propositions se trouvent dans Jansénius et Marandé indique les endroits où elles se trouvent ; c) réponse à un libelle de Porl-Hoyal intitulé : Éclaircissement du fait et du sens de Jans : nius et d’un autre écrit intitulé : De l’hérésie et du schisme.

Marandé répond encore à Port-Royal dans la Défense de l'Église contre un écrit de Port-Royal intitulé : Lettre sur la constance et le courage qu’on doit avoir pour la vérité, où l’on démontre aussi que les cinq propositions sont dans Jansénius, qu’elles ont été condamnées au sens propre de cet auteur et quel est le sens condamné, in-4, Paris, 1663. Dans une première partie, Marandé montre que les saints Pères qui ont sollicité les fidèles à soulTrir le martyre pour la défense de la foi ne favorisent nullement les desseins de M. Arnauld et de tous ses sectateurs, lesquels ne manifestent que l’orgueil de l’hérésie ; dans la seconde partie, l’auteur réfute la thèse des jansénistes qui prétendent qu’on peut ne pas obéir au roi et au pape en matière de foi ; enfin, dans la troisième partie, il montre quels sont les prétendus persécutés qui se plaignent dans la Lettre sur la constance et quels sont les persécuteurs qu’on appelle charitablement « coupables incorrigibles, infidèles, juifs, hérétiques, démons, serpents… » A la fin de cet écrit, se trouve la Réponse à deux libelles de MM. de PortRoyal contre les Réflexions sur la lettre de M. l'évêque d’Angers au roi. Ces deux libelles ont pour titre : Avis sur un libelle contre ici lettre de Mgr l'évêque d’Angers et éclaircissement sur le différend d’entre Jean d’Antioche et saint Cyrille dont il est parlé dans la lettre de Mgr l'évêque d’Angers (Œuvres d’Arnauld, t. xxi, p. 399, 400).

Le dernier écrit de Maraudé revient à saint Thomas ; certaines parties de ce travail sont assez anciennes puisqu’on trouve une approbation, datée du 22 mars 1614. L'écrit a pour titre : La théologie de saint Thomas contenue dans sa Somme, ou La clef de saint Thomas sur toute sa Somme, 10 vol. in-12, Paris, 16681670. L’auteur suit les thèses de saint Thomas, mais il a modifié parfois l’ordre des matières, pour mieux s’adapter à l’esprit et au goût français.

Michaud, Biographie universelle, t. xxvi, p. 113 ; Moreri,

Le grand dictionnaire historique, édlt. de 1759, t. vii,

lj Peller, Biographie universelle, édlt. Perennês, 1842,

t. viii, p. 123 ; Richard et Glraud, Bibliothèque sacrée, t. xi,

H rt' r, Nomenclator, > édit., t. iv, col.,

J. Cakki.yi.i..

IX.

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