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MACAIRE DE CORINTHE — MACAIRE D’EGYPTE


l’Oraison dominicale, sans compter bon nombre de textes entièrement nouveaux. Il a aussi multiplié les divisions : au lieu du chapitre unique que comptait la 1e édit., nous avons ici trois parties, subdivisées chacune en un certain nombre de chapitres, dont l’heureuse disposition rend la lecture du livre moins laligante pour le lecteur. On reconnaît dans toutes ces pages la plume alerte de Nicodème, mais le plan primitif du livre et l’idée surtout de réfuter une à une toutes les objections de principe sont bien de Macaire. Contre la solution que nous proposons de ce problème littéraire, une objection, il est vrai, peut être soulevée. Au témoignage de M. Gédéon, 'ExxXvjaiao-Tixv) 'AXVjŒta, t. iii, p. 67, Athanase de Paros, dans une lettre du 8 décembre 1783, attribuerait à Néophyte le Causocalyvite l’ouvrage sur la fréquente communion. Cette lettre étant restée inédite, il est difficile d’en discuter la teneur, mais il nous semble incroyable qu’Athanase de Paros ait dit blanc dans la biographie de Macaire, et noir dans la lettre en question. On n’est d’ailleurs pas peu surpris de voir le même M. Gédéon, dans une étude qui a pour objet l’histoire de la controverse sur la communion fréquente, non seulement taire absolument le nom de Macaire, mais refuser encore à Nicodème la moindre part dans la publication du livre de 1783, alors que le même Nicodème éprouve le besoin, dans l’Apologie citée plus haut, de se défendre contre une interprétation malveillante de la thèse soutenue dans le livre en question. On l’avait accusé en effet de soutenir la communion fréquente pour que le communiant pût recevoir en entier le corps du Christ, une seule communion ne lui procurant qu’un Christ partiel. Les gens qui parlent ainsi, dit Nicodème, sont l’organe du diable, et c’est le diable qui parle par leur bouche. Op. cit., p. 85.

Le biographe de Macaire lui attribue un grand nombre d’autres ouvrages, mais comme ces ouvrages ont tous été publiés sous le voile de l’anonymat, force nous est de ne mentionner ici que ceux qu’Athanase de Paros désigne expressément. Comme ils sont pour la plupart d’une insigne rareté, nous en donnerons le titre dans son intégrité. Les voici par ordre de date : 1° dXXoxaX'.a twv lepcov vr^Tixcov cuvepaviaGeïaa rotpà tcov àytcov Qeooépaiv TOXTsptov Y)u.côv" èv fj Sià T/jÇ xaxà tt ; v TrpàÇtv xal Gewplav YjGtxrç çtXoaocptaç voûç xaGaîpexai. 90tmÇexai.xal TeXsioÛTa !.., E7n.[ji.£ ela ii, èv ÔTiTrXetoffjSt.opOcoGslGa’vùvSè 7rp£>Tov TÛ7toiç èxSoŒïaa Sià oaTuàvrjç toù ti[xicot(xtoo xal GeoasPsctoctou xuplou 'Iwàvvou MaupùyopSocTOU' elç xoivrçv tûv ôp6086ïcov côçéXeiav. aijj7r(3', 'EveTiflCHV. 1782. Ilapà 'AvtcovIw xCù BôpToXi.. Con licenza de' mperiori t privilegio. In-fol. de 16-1207 pages, 2e édit, , Constantinople, 1861, et 3e, Athènes, 1900. Ce précieux recueil, que Migne n’a pu utiliser que tardivement pour sa Patrologie grecque, comprend dans sa première partie les œuvres ascétiques des auteurs suivants : Antoine le Grand, Isaïe, Évagre, Cassien, Marc, Hésychius, Nil, Diadoque, Jean de Carpathos, Théodore d'Édesse, Maxime le Confesseur, Thalassius, Jean Damascène, Philémon, Théognoste, Philothée le Sinaïte, Élie, Théophane le moine. La seconde partie contient Pierre de Damas, la métaphrase des homélies de Macaire par Syméon le Métaphraste, les chapitres de Syméon le Nouveau Théologien, Nicétas Stéthatos, Théolepte de Philadelphie, le moine Nicéphore, Grégoire le Sinaïte, Grégoire Palamas, le tomos des Athonites en faveur des Hésychast es, Calliste et Ignace Xanthopoulos, Calliste le patriarche, Calliste Télicoudes (lire Angélieoudès), Calliste Cataphygiotès, Syméon de Thessalonique, le commentaire d’un anonyme (Marc d'Éphèse) sur la prière Domine Jesu Christe fili Dei miserere nobis, divers opuscules de Syméon le Nouveau Théologien et de Grégoire le Sinaïte, enfin des extraits de

la vie de Maxime le Causocalyvite et de Grégoire Palamas sur la prière mentale. Le recueil est parfois cité sous le nom de Jean Maurocordato, mais à tort, ce mécène n’ayant fait que payer les Irais d’impression. Souvent aussi, on l’attribue à Nicodème, qui y a certainement collaboré, mais le principal éditeur, au témoignage de son ami et biographe Athanase de Paros, est Macaire de Corinthe. — Il faut en dire autant du recueil suivant, dont les biographes revendiquent la paternité pour Nicodème, mais qu’Athanase affirme avoir eu pour éditeur Macaire : 2° EuvoycoyÎ] t & v ŒofpOoYYwv p/|xâTo.v xal SiSaoxaXi&v rôJv Œoçépcov xal àyfojv jraTeptûvàiro trxotjç Yp’y.ç, 7 ; ç Qeonveuorou CTUva8po'.a0etoa olxe£<oç te xal Tcpoa^pojç ey.-zQs~.aa. rrapà IlaùXou toù ôaicoTceTOu [iovaYOÛ xal x-rfjTOpoç U-ov7, < ; t^ç Lœpctylctç Œo-rôxou t% EôepyéxiSoç, xal EôepYeTivoû èîuxaXouu-évou, fj-riç XrçOôïaacx tïjç (31 pÀLOÔ^X^Ç JXOVÎJÇ TOÙ KoUTÀOUU.OÛO")f] £7lOVOU, aÇoU.évY ; < ;,

vûv 7rptÔTov tôttoiç è^sSôGr, Sià Sa7râv7)ç toû TijUcaràtou xal eÙYevEOTaTGu xuplou xuplou 'Itoàvvou Kavvâ 7cp6ç ôxpéXsiav tûv È7n.TUY/av6vTo.>v. y^ny'. 'Eve-riflen, 1783. Ilapà 'AvtwvIco tû BopT’A'.. Con licenza de' superiorie privilegio. In-fol. de 30-1098 pages et un feuillet ; 2e édit. en 2 vol., Athènes, 1893. Cette vaste compilation, dont il sera parlé sous le nom de Paul moine de l’Euergétis, a été publiée aux frais d’un riche smyrniote, Jean Cannas, dont Macaire avait sollicité l’appui. — 3° C’est encore à Macaire qu’est due l’impression du Catéchisme orthodoxe de Platon, traduit en néogrec par le fameux D. Corai, à qui la générosité de l’ancien évoque de Corinthe avait permis de poursuivre ses études médicales à Montpellier. Elle est intitulée :, Op6680^oçôu, oXoYta, in-8°, Leipzig, 33-350 p. Réimprimée à Munich, chez George Frantz en 1834, in-8°, xxxii-241 p. — 4° Athanase de Paros ayant publié en 1798, à l’imprimerie patriarcale, une Xpicmavixïj àTToXoyta, in-8°, 96 pages, contre les erreurs de Voltaire et l’athéisme, Macaire voulut faire les frais d’une seconde édition qui parut à Leipzig, in-8°, 148 pages, en 1805, l’année même de sa mort. Mais l'œuvre de ses derniers jours, celle qui lui coûta le plus de recherches et qu’il n’eut pas le temps d’achever, est le Néov Ast(iwvàptov, recueil de vies de saints et de martyrs de diverses époques mises en ordre et traduites en néogrec. L’ouvrage complété par Nicéphore de Chio, disciple de Macaire, parut à Venise en 1819 et a été plusiems fois réimprimé depuis. Voir pour le détail de ces diverses éditions, L. Pelit, Bibliographie^ des acoloulhies grecques, Bruxelles, 1926, s. v.

La biographie de Macaire par Athanase de Taros se trouve dans les diverses édit. de son acolouthie, Chio, 1863 ; Hermopolis 1885 ; Doukakès, Meyaç auvaÊapiarr, ;, mois d’avril, p. 166-206, et en abrégé dans la dernière édit. du Nsov A ; tu(ov-Jp.ov, Chio, 1913, p. 28. Voir en outre, P. M. Contoyanl, O’i "EXXr, veç xccTètTOV npôïTov rfjç Aixa"reprvï]ç 13 ' po < a rrcxov pxi xovtto) sm ov ( 176$1-$2 774), in-8 « , Athènes 1908, p. 409-415, article reproduit dans la revue X'.axbv (Lovoetav, in-fol., Chio, 1911, p. 1-5 ; A. Elias, dans XiaLo Xpovixâ, t. ii, Athènes, 1914, p. 31-33. Sur la controverse relative à la communion fréquente, voir M. Gédéon dans Exx)7]Tia<7f.xv' l 'A'/' Bïto, Constantinople, 1883, t.ui.p. 671, 72, et Ph. Meyer, Die Hau^iurkunden fur die Geschichle der Athosklôster, in-8°, Leipzig, 1894, p. 78, 79. Les lettres patriarcales relatives à cette question se trouvent dans M. Gédéon, Kavovixai êiaTxçEiç, t. I, p. 269 sq., et dans Mansi, Concil., t. xxxrs.

f L. Petit.


6. MACAIRE D'ÉGYPTE, appeléaussi Macaire le Grand, ou Macaire de Scété, moine égyptien (ive siècle). — Les deux sources des renseignements que l’on possède sur Macaire, c’est d’une part l’Histoire Lausiaque de Palladius, c. xvii, édit. Butler, p. 4347, d’autre part l’Hisloria monachorum, c. xxviii, édit.