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M VLDON I

I

avoir professé.1 Rome, envoyé a Paris, au Collège de Ciermont, de récente fondation, où il commença en

l’enseignement de la philosophie, pour Inaugurer

en octobre 1565 celui de la théologie i|u’il continuera |usqu’en 1575. 1e succès fui extraordinaire à en Juger par les témoignages tant des.unis que dea adversaires Maltlou.it. Rompant avec les vieux errements : imentaire de Pierre Lombard, dialectique désuète, imentntion syllogistique sur des pointes d’aiguilles, le jeune maître traçait un plan nouveau de la théologie, précisant 1rs devoirs que lui imposaient, en race del’hé reste protestante, des besoins ignorés jusque là, disant les méthodes qui lui assureraient le succès. Sans repousser l’usage discret de la dialectique, il mont rail comment la théologie positive étudiée dans ses sources, l'Êcri ture et les Pères, était seule capable de répondre aux iliflK-ulti’s nue soulevait, ilans tous les domaines des connaissances religieuses, l’incroyable curiosité 'les contemporains. Bref il orientait la théologie dans les deux directions que vont suivre, bientôt après, Bellarniin et Petau. Encore est-il que la controverse, chea Maldonat, est plus irénique « pie dans Bellarmln et fait penser davantage a l’exposition sereine de l’auteur des Dognuitti theologica.

En même temps qu’il menait ainsi, par l’enseignement publie, la lutte contre le Calvinisme, le jeune théologien, travaillait par des moyens plus actifs au siieeès de la reforme catholique. En 1570, il mène dans le Poitou une mission qui aboutit a de sérieux résultats ; en l.">72. après la Saint-Hat thelcinv. il est mêlé

aux conférences qui amènent la conversion passagère

de Henri de Navarre, le futur Henri IV ; à la fin île eette même année lâTJ. il est a Sedan, pour essayer de ramener au catholicisme la duchesse de Bouillon et organise avec les pasteurs calvinistes une controverse qui ne fut pas sans éclat.

La renommée de Maldonat, le succès de ses leçons ne laissaient pas de causer de l’ombrage aux docteurs séculiers de l’université de Paris. On sait que ce grand corps s'était opposé par tous les moyens à l'établissement du Collège de Ciermont ; le succès de renseignement théologique qu’y distribuaient Maldonat et bientôt avec lui Mariana lui lit craindre une rivalité dangereuse. Divers incidents furent exploités contre Maldonat : mais surtout on s’efforça de relever dans son enseignement des opinions aventurées, (.est ainsi que le théologien fut sommé de s’expliquer sur ce qu’il avait dit relativement a l’Immaculée Conception de Marie (voir t. vu. cl. 1 150 tq.), et à la durée des peines du purgatoire. I. intervention de Pierre de (londi. evéque de Paris, couvrit.Maldonat ; mais amena un recours a Rome île l’Université, Pour le bien de la paix, et sans donner tort à Maldonat au point d.- vue doctrinal, le pape Grégoire XIII demanda autorités de la Compagnie d’appliquer le théolouitres fonctions. C’est ainsi que Maldonat, qui avait de fait cesse son enseignement depuis les derniers jours de 1.j7.">, fut envoyé a Bourges en 1570. Cette retraite lui donna du moins le loisir de rédiger son célèbre Commentaire sur les Évangiles. Nommé en visiteur de la province de France, il parcourut les diverses villes ou la Compagnie avait tics établissements, a commencer par Pont-à-Mousson, ou il séjourna les six derniers mois de 1Ô7.S. s’il n’y enseigna pas, comme le dit à tort dom Calmet, il contribua à l’organisation des études li Itérai us et théologiques dans cette jeune université fondée depuis 1Ô72. Il aurait voulu d’ailleurs la restreindre uniquement aux deux facultés des arts et de théologie, nourrissant a l’endroit du droit et de la médecine des préventions au moins Par bonheur le duc Charles III résista a ses instances, et maintint a son université lorraine le ictère que dès le début il avait voulu lui donner.

Rentré à Bourges à l’automne de 1580, Maldonat lut délègue a la congrégation générale réunie a Rome en février 1581, et qui élut comme général Claude Aqua

Viva. Celui-Cl retint à Rome Maldonat qui fut a :

p.u Grégoire iii a la commission chargée de reviser

le texte des Septante ; en inéuie temps il niellait la

dernière main a son commentaire sur les Évangiles. l.e 'Ji décembre 1582, il transmettait au p. Général

le Commentaire sur saint Matthieu ; le 5 janvier if>.s : i

il mourait subitement ; il n’avait pas cinquante ans.

absorbé par ses diverses charges Maldonat n’eut le

temps de rien publier lui-même. Toute son œuvre

Imprimée est posthume et il n’est pas toujours facile

d’y faire la part de ce qui lui revient et de ce que ses éditeurs lui ont prêté.

Parmi ces œuvres trois seulement ont elé publiées parles soins de la Compagnie de Jésus : 1° Commcidarii in quatuor toangelistas, 2 vol. ln-fol., Pont-à-Mousson, 1596 et 1597, qui on 1 eu de très nombreuses éditions (voir les Encyclopédies bibliques). C’est le chef du livre de

Maldonat, el l’un des meilleurs commentaires modernes. Outre qu’il marque une date dans l’histoire de

l’exégèse par le souci dont il témoigne de s’attacher

avant tout au sens littéral, cet ouvrage est non moins significatif dans l’histoire de la théologie. Préoccupé de combattre le calvinisme à l’aide de cette Écriture sainte dont les novateurs se réclamaient sans cesse, Maldonat a esquisse au cours de son commentaire nombre de disserlationshistorico-théologiqucs du plus grand intérêt. — 2° Commrnlurii in prophetas quatuor, Jeremiam, Ezeehielem, liaruch et Danielan ; accessit expositio psalmi CIX et epistola de collatione sedanensi cuni caluinistis, in-4o, Lyon, 1609 ; Paris, 1610 ; Tournon, 1611. Le compte rendu de la conférence de Sedan, qui offre quelque intérêt pour le théologien a été aussi publié à part, Maycnce, 1611 ; on en trouvera la traduction française dans Prat, Maldonat, p. 295325. — 3° Z)e civrcmoniis Iractalus, inséré par P. A. Zaccaria au t. ii, 2° partie, de la Bibliotheca ritualis, in-4 c, Rome, 1781, p. i-ccx ; en voir une analyse dans Richard Simon, Lettres choisies, t. ii, lettre xxix, édit. d’Amsterdam, 1730, p. 200-21 1. Après une disputatio generalis sur les cérémonies religieuses, leur origine, leur utilité, Maldonat expose en détail, à rencontre des préventions calvinistes, le sens et la portée des diverses cérémonies de la messe. L'érudition moderne y trouverait sans doute bien des détails à reprendre, mais ici encore Maldonat est un initiateur.

Divers éditeurs ont aussi fait paraître sous le nom de Maldonat des traités théologiques, empruntés le plus souvent, semble-t-il, à des cahiers d'élèves. Il va de soi que de telles publications ne présentent pas toutes les garanties voulues. — 4° Lu 1611, un éditeur anonyme lit paraître à Lyon en 2 vol. in-4°, de 359 et 339 p. :.I. Middvnati Andalusii, S. J. theologi, disputationum ac controversiarum decisarum et circa septan Eeclesiss sacramenta inter catholicot præscrtim et calvinislas tuin alios hoc tempore agitari solitarum tomiduo ; le t. i traite du baptême, de la continuation, de l’eucharistie ; le t. n de la pénitence, de l’extrêmeonction, de l’ordre et du mariage. Cette édition peu correcte fut désavouée par la Compagnie, et censurée par L’inquisition espagnole. - 5° En 1677, deux docteurs de Sorbonne, Dubois et I-'aure, publient a Paris en 3 petits tomes, in-fol. en 1 seul volume :.I. Maldonati, S.J. prcsbyleri, opéra ruriu théologien tribus tamis comprehensa, ex nariis tu m Régis, tuin docttssimonun l’irorum hibliolhrcis rnuxima parle mine prinuun in lucem édita. Ilis accesserunt ejusdem auctoris prszfattones, orationu et epistolm. Lis t. i et ii, col. 1-245, 245-475, renferment les disputationes sur les sacrements de l'édition précédente, mais en un texte meilleur :