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M A.LDERUS — M ALDONAT


les ('cnics dominicales pour lesquelles il ; i publié, en 1615, un règlement, érigé canoniquement la confrérie de la doctrine chrétienne, le ' « Janvier 1618, favorisé l’institution des monts de piété proposée » : > r Wen ceslas Cœberger et agréée par l’assemblée épiscopale de Hi 17, poursuivi la reconstruction des églises détruites et l’embellissement de celles qui avaient été dépouillées de leur mobilier. Les ordres religieux ont trouvé auprès de lui un appui intelligent ; pendant son é'piseopal, on vit s'établir dans le diocèse en 161 1, les carmélites, en 1(1Il les minimes, en 1618 les carmes déchaussés, en 1619 les carmélites anglaises, en 1621 les augustines, les dominicaines, les franciscaines. Tout en surveillant de près leur activité, il lit largement appel au concours des dominicains, des franciscains, des jésuites surtout, dont il bénit lui-même la nouvelle église, le 12 sept. 1621.

Ainsi Malderus contribua pour sa part, et très largement, au grand mouvement de restauration religieuse qui se poursuivit aux Pays-Bas catholiques sous les archiducs Albert et Isabelle. Les résultats de ses efforts sont consignés dans les rapports de visite ad limina qu’il fut exact à envoyer à Rome tous les quatre ans. Le premier, le seul qui ait été publié, affirme que, dès 1615, le catholicisme faisait des progrès sensibles dans la ville et dans le diocèse d’Anvers, à l’exception des deux doyennés du nord. Malheureusement, un retour des troubles vint entraver l’exercice de son zèle et attrister ses dernières années. Dans une lettre du 19 août 1631, où il s’excuse de ne pouvoir assister à la réunion épiscopale de Bruxelles, à cause de ses infirmités grandissantes, il se plaint de ne pouvoir paître en paix son troupeau envahi par les loups : la présence de deux armées désolent le diocèse, beaucoup de ses prêtres ont fui, deux ont été faits prisonniers. On le sent las ; mais l’heure du repos est proche : le 26 juillet 1633, il écrit son testament, par lequel il fonde à l’université de Louvain le collège théologique qui porte son nom : Collegium Malderi, et il meurt à Anvers, le 21 octobre suivant. Il fut inhumé dans le chœur de sa cathédrale, où une épitaphe célèbre sa piété, sa bonté, sa vigilance, sa fidélité ; et au musée royal, un portrait, peint par Van Dyck, rappelle aux Anversois la claire intelligence et la douce fermeté du celui qui fut leur cinquième évêque.

Aux œuvres de Malderus, signalées plus haut, il y a lieu d’ajouter une lettre adressée par lui à son ancien collègue Guill. Fabricius, le 18 mars 1619, sur la grâce suffisante. Elle a été publiée par Lievin de Meyer, S. J., dans ses Histnriæ controversiarumde divinis gratite auxiliis… librisex, in-fol., 1705, p. 54, 55. Les rapports adressés à Rome par l'évêque en 1615, 1619, 1623, 1628 et 1632 sont conservés aux Archives de la visite ad limina. Voir A. Pasture, Les archives de la visite ad limina pour les deux anciennes provinces ecclésiastiques des Pays-Bas, Malines et Cambrai (1589-1800), dans Bullelinde lacommission royale d' Histoire, t. Lxxxin, 1919, p. 281 sq. Seul, le rapport de 1615 a été publié dans les Analectes pour servir d l’histoire ecclésiastique de la Belgique, 1864, t. I, p. 98 sq. Le Synodicon belgicum, sive acla omnium ecclesiarum Belgii a celebrato concilio Tridenlino usque ad concordatum anni 1801, entrepris par J.-F. Van de Velde et continué par P.-Fr.-X. De Ram, contient aux t. I et ii, Malines, 1828-1829, avec les Actes des synodes de la province de Malines, des lettres et des mémoires de Malderus relatifs à ces^ssemblées, et au t. iii, Louvain, 1858, les comptes rendus des réunions décanales d’Anvers, les instructions pastorales et les règlements publiés par Malderus, ainsi que diverses lettres de l'évêque. A défaut de ce grand ouvrage, on peut consulter les sommaires qu’en ont donné les auteurs : J.-F. Van de Velde, Synopsis monumentorum collectionis proxime edendæ coneiliorum omnium episcopatus mechliniensis, 3 vol., Gand, 1 831 ; P.-Fr.- X. De Ram, Synopsis actorum ecclesiœanlwerpiensisetejusdemdiœceseos status hicrarvhicus, Bruxelles, 1856.

Les plus anciennes biographies de Malderus, sont celles de Valère André dans les I usti œademlcl studti generalis lovanlauis, Louvain, 1650 ; et de.l.-l’i. Poppem dans la libliolheca belgica, t. ii, Bruxelles, 1739, p. 631 sq. Il faut ajouter r. Visschers, Gedenkschrlft over den hoogwærdigen en geleerden Joannes Malderus vyfden blsschop van Antwerpen, Anvers, 1858, in-8°, qui reproduit en appendice la

généalogie publiée par le même auteur l’année précédente

sous le titre, Geslacht boom der famille Van i.tt<i<r-Walraven,

Anvers, 1857, in-8° ; Paquot, flans Mémoire » jiour servir à l’histoire littéraire du 17 provinces des Pays-Bas, t. il, Louvain, 1768, p. 5 sq. ; Ch. Pioi, article Malderus dans Biographie nationale de Belgique, t. xiii, col. 223-220 ; Hurter Nomenclator, 3- édit., t. iii, cul. 882.

On trouvera des renseignements d’ordre plus général et une bibliographie abondante dans J.-C. Diercxsens, Antverpia Christo nascens et crescens, Anvers, 1773 ; Dict. d’hisl.elde géogr. ecclés., art. Anvers ; P. Clæssens, Histoire des archevêques de Malines (1559-1881 J, 2 vol., Louvain, 1881 ; A. Pasture, La restauration religieuse aux Pays-Bas catholiques sous les archiducs Albert et Isabelle (1596-1633), Louvain, 1925.

E. Vansteenberghk.

1. M ALDONADO François, né à Viana, diocèse d’Astorga, en 1633, entra dans la Compagnie de Jésus en 1618, où il professera la théologie ; il mourut à Salamanque, le 14 mai 1689. — Outre un traité d'édification il reste de lui : De essentia et attributis, publié par le P. Bonaventure Rada, S. J., dans Ja Colleclio ex variis autographis theologicis colle gii salmanlini. Villagarcia, 1766, p. 1-174, et divers mss. conservés à Salamanque.

Antonio, Bibliotheca hispana nova, 2e édit., Madrid, 1783, 1. 1, p. 443 ; Sommervogel, Biblioth. de la Cie de Jésus, t. iv, col. 403.

É. Amann.

2. M ALDONADO Joseph, né au Mexique, entra chez les franciscains de la province de Quito ; venu en Europe en 1618, à l’occasion du chapitre général de l’ordre, il remplit les fonctions de commissaire général, et séjourna le plus ordinairement dans la province de Castille. Il a collaboré avec P. Alva et d’autres de ses confrères au célèbre Armamentarium seraphicum pro tuendo titulo Immaculatee Conceptionis, in-fol., Madrid, 1648 ; il a publié aussi un sermon espagnol sur l'état des âmes après la mort, El mas escondido retiro del Aima en que se descubre la preciosa vida de los muertos y su glorioso sepulcro, Saragosse, 1643.

Antonio, Bibl. hispana nova, 2e édit., Madrid, 1783, t. i, p. 809 ; Wadding-Sbaralea, Supplementum ad scriplores O. S. F., Rome, 1806, p. 473 ; Hurter, .Xomenclator, 3e édit., t. iii, col. 930.

É. Amann.

MAL DON AT Jean, de la Compagnie de Jésus, l’un des fondateurs de la théologie et de l’exégèse modernes. — Juan Maldonado, dont le nom latinisé est devenu Maldonatus, en français Maldonat, naquit à Las Casas de la Reina, près d’EUerena (Estrémadure espagnole), en 1533. Il fit ses études littéraires et théologiques à l’Université de Salamanque, qui brillait alors d’un très vif éclat. La théologie en particulier y avait été renouvelée par Dominique Soto, Melchior Cano, François de Vittoria, tandis que la philosophie y avait subi la vigoureuse impulsion de François Tolet. Les belles-lettres elles-mêmes y étaient fort en honneur.C’est dans ce milieu que Maldonat acquit cette culture si diversifiée et si intense qui est caractéristique de son génie. — Promu aussitôt après son doctorat, à la chaire de philosophie que Tolet venait d’abandonner pour entrer dans la Compagnie de Jésus, Maldonat enseigna ensuite la théologie, mais, dès 1562, suivant l’exemple de son maître, il quittait lui aussi l’Université et entrait au noviciat de Rome le 10 août 1562. Un an après il était ordonné prêtre. Destiné d’abord au Collège romain, il fut, sans