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MALABAR ES RITES), CONFIRMATION Dl DÉ( i ; I. I

1726

ment de mb ex-confrères et venait résilier chai les

capucins ; il entrait en lutte, en sa qualité de vicaire

statique, avec Mgr Laynez, un Jésuite lui aussi,

sacré depuis 1708 comme évéque de San-Thomé

de Meliapoure ; ce fut une belle confusion. VOlî

le détail des événements dans les s de Platel,

qui malheureusement n’offre i pas les garanties néces1res d’Impartialité, on se rend compte que deux

partis se sont formés aux Indes : partisans des nies, adversaires des rites discutent avec passion lis uns

contre les autres, comme le faisaient a la même époque partisans et adversaires des rites chinois.

s/on (/ » / aynez. L’Europe ne restait pas simple spectatrice du conflit. on pense si les ennemis de la Compagnie de Jésus iet ils allaient se multiplier avec le renouveau des querelles jansénistes) saisirent avec empressement les armes que leur fournissait l’attitude vraie ou prétendue de certains missionnaires. Les reproches d’idolâtrie, de désobéissance formelle au Saintse tirent entendre de plus belle, el donnèrent lieu à une littérature de polémique dont ce n’est pas le lieu iei de faire le dénombrement même sommaire, v Rome des disputes plus théologiques, mais non moins animées, s, - déroulaient entre partisans et adversaires des rites, Le Saint-Siège luimême semblait, d’ailleurs, inviter à la discussion. Le 7 janvier 1706, en effet, la s. (.. de l’Inquisition rendait un décret approuvant celui de Tournon : quod exacte obserruri debeant ea omnin qu.-v in dernlo supradieto fuerunt ab ipso prttseripta, mais elle ajoutai !  : danec aliter a Sede aposioliea provision fuerit, l’ostquam eos audient, si qui enmt, qui aliquid adversi/s contenta in hnfusmodi décréta afferendum habuerint. I.a S. C ordonnait en même temps au consulteur des mineurs conventuels de reprendre toutes les

accusations apportées jadis a Rome par les capucins contre les pratiques malabares, de manière que l’on

put en discuter. Quant à la question des parias, le pape avait déclare qu’elle devait 01 re examinée séparément. Texte du décret dans, /i/s pontifie., part. II.

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La discussion pouvait d’ailleurs commencer, car deux représentants des jésuites de l’Inde venaient d’arriver à lùmie. le P. I.avneI. Portugais, visiteur « lu Ifaduré en if. ; ».'>. rentre en Europe en 1701 comme procureur de la mission, et le P. Boucher, l-'rans np é ri CT des missions du Carnate. Laynez se mit aussitôt à la besogne : en réponse aux raisons proposées par le commissaire général du Saint Office pour le décret de Tournon, il composa une De/ensio Indicarum mUuiorutm Madurensia nempe Maysurertsis et Carnatensis édita oeeasione décret i ab lit. I). paùiarcha Antioeheno, Home. 1707. C’est un ouvrage considérable, » u l’auteur s’efforce de justifier le bien fonde de l’ensemble des pratiques. ache à montrer que rien de superstitieux n’a été tolère par les missionnaires, que certaines coutumes tiennent fort à cœur aux populations indig nés et, qu'à vouloir les extirper, on risque de a nipromettre a jamais l'évangélisation du pays. Pièce capitale à

de Laynez exprime le

plus clairement possible le point de vu des jésuites.

Confirmations successives pur le Saint-Siège du

décret de Tournon. Cette agitation ne facilitait

ira Indes l’exécution du décret, et cela d’autant

moins que Laynez, revenu en Orient comme évéque

de Meliapoure. 1708, répandait dans son entoura

livre com ; lui. Imprime à Rome aux frais

Chambre apostolique, l’ouvrage pouvait passer

me ayant quelque autorité officielle.

1. I. lément A / el te bref

i. Ij.his les milieux de Meliapoure,

il était bien plus coconquestiou d’une parole prononcée par Clément l BU cours d’une audience privée accordée au P. Bouchet. D’après une lettre du P, Pinhelro, plus tard évéque de Meliapoure, la teneur de cet oraculum vida vocis était la suivante : Votumus hoe decretum (celui de rournon) quoad omnia obsuvari, exceptia iis III. < ipsi /'. ; //< s mtssionarii in sua conscientia coram Deo fudieaverint obstare bono animarum et majori gloria Dei. Ceci a <ld être dii en I7u7 : l’année suivante, en juillet 1708, une leltrc du cardinal l-'abroni faisait connaître la parole du

pape aux missionnaires. Laynez en eut communication Officielle, soit à Rome, soit a Meliapoure ; il n’hésita pas à porter cet oraculum à la connaissance de ses chrétiens par une lettre pastorale de 1 7 1 « >.

Vav.uil pu avoir sous les veux le texte de celle

lettre, nous ne pouvons dire si levé que de Meliapoure v a plus ou moins majore la déclarai ion pontificale ; mais, ce qui est certain, c’est que la parole du pape i été transformée par les auditeurs de I.avneL en un retrait pur et simple du décret litigieux. Grand émoi chez les capucins ; rapports adressés à Rome : linaleinent Clément XI adressait à 1. aynez, le 17 septembre 1712. le breJ Non sine gravi : Nous n’avons pas appris, disait le pape, sans une très grande peine ce qui se publie dans vos régions, à savoir que les prescriptions du décret du cardinal de Tournon auraient été cassées et abrogées par nous et que les cérémonies et rites, que ce décret déclarait entachés de superstition, auraient été par nous approuvés ou permis en tout OU en partie. Très désireux que dans une affaire de cette importance votre fraternité connaisse personnellement et fasse connaître aux autres évêques et aux missionnaires de ces régions la vérité tout entière, nous lui faisons tenir ci-joint les textes mêmes de la SainteInquisition, dûment légalisés, qui lui feront voir abondamment et clairement quelle a été jusqu'à présent, quelle est encore noire intention, jusqu'à nouvelle décision du SaintSiège ; qussnam ejusmodi in rébus fuerit et adhuc sit nostra mens, donec a nobis et Aposioliea Sede aliter decernatur. Jus pontifie., part. I, t. a, p. 296. lui somme. Clément XI s’en rapportait au décret du Saint-Office de 1708, et maintenait, jusqu'à nouvel ordre, les prescriptions de Tournon : il est bien vrai qu’on ne parlait plus guère des redoutables censures, qui, de ce chef, parurent assez facilement lettre morte à tous ceux qui y étaient intéressés. Pourtant, le 24 juillet 171 I, la Propagande, inquiète de n’avoir de I.avneI. aucun accusé de réception, adressait à Mgr Yisdcloii, vicaire apostolique, un nouvel exemplaire des décrets inquisiloriaux et lui ordonnait au nom du pape de prendre soin que ces décrets, au cas ou ils n’auraient pas dé promulgués, pour quelque cause que ce tût, fussent mis entre les mains de l'évêque de Meliapoure, avec injonction d’obéir aux ordres pontificaux. S’il refusait, ou différait cette publication. l'évêque de (.luudiopolis (Yisdelou lui-même) devrait, sans aucun délai, mettre .lit ion le jugement du siège apostolique, f.c silence (le I.avneI. était fort compréhensible. Parti au Bengale en juin 1712. il ne put revenir dans le sud et mourut en juin 1715 Le siège de Meliapoure resta vacant une dizaine d’années, lies lors, Yisdclou fit enfin publier le décret en janvier 1716, el ordonna, sous peine d’excommunication latæ sententiw, de tenir la main a l’exécution du décret de Tournon. Cela amenait à Pondichérj des luîtes de plus en plus aiguës. Le conseil rouai intervenait une nouvelle fois au nom des libertés gallicanes, contestait les pouvoirs de Visdelou, en appelait a Rome ; il obtenait aussi iu Régent des lettres de cachet contre le vicaire

apostolique et deux capucins. Il fallut surseoir, il