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M AIMUOURG

1660

1680, traduit en italien, 2 vol. in-l 2, s.]., 10X2 et 1683, et in-8o, Venise, 17(10 et en allemand, 2 vol. in-4o, Ulni, 1768. D’après Maimbourg, les démêlés des papes et des empereurs au sujet des Investitures furent la principale cause de la ruine de l’Empire, et l’origine de ces démêlés remonte au pontificat de Grégoire VII (Journal des Savants du Il septembre 1679, p. 141143). L’ouvrage de Maimbourg fut attaqué par 1'. < :. Preudbomme, dans un écrit intitulé : Nouveau bouclier d'état et de justice, où l’on découvre le peu de fondement qu’ont les rois de France dans leurs prétentions à l’Empire et aux royaumes de Charlemagne et où l’on combat les paradoxes avancés par le P. Maimbourg, dans son Histoire de la décadence de l’Empire après Charlemagne, in-12, Amsterdam, 1696 ; il faut aussi signaler, l'écrit italien intitulé : Istoria délie investiture délia dignita ecclesiaslische scritta dal Padre Em. Noris, contra Luigi Maimbourg, in-fol., Mantoue, 1741, et un ms. conservé dans un Recueil de la Bibliothèque Corsini à Home, Miscellanea sopra varie materie (33 D. 7), 707, fol. 3-166. — 6. Histoire du grandschisme d’Occident ou des antipapes, depuis 1378 jusqu’en 1429, in-4o, Paris, 167H, avec des rééditions nombreuses, 2 vol. in-12, Paris, 1679, 1681, et deux éditions revues, s. 1. s. d., et enfin 2 vol. in-12, Bruxelles, 1723 et t. vin de l'édition de 1686 (Journal des Savants du 18 juillet 1678, p. 155-157). Cet écrit, en six livres, raconte longuement les pontificats d’Urbain VI et de ses successeurs, en particulier, la vie d’Alexandre V avec l’histoire de Wiclef, de Jean Hus et de Jérôme de Prague ; Maimbourg réfute l’opinion qui prétend que ce sont les rois de France qui ont fomenté le schisme, et il raconte l’histoire du concile de Constance. L’ouvrage fut mis à l’Index par décret du 23 mai 1680.

A partir de 1680, le P. Maimbourg aborde l’histoire des hérésies modernes. Il publie d’abord 7. une Histoire du luthéranisme, in-4o, Paris, 1680, rééditée en 2 vol., in-12, Paris, 1681, 1688, 1723, et Bruxelles, 1723, et t. ix, de l'édition de 1686 (Journal des Savants du 16 septembre 1680, p. 156, 157). Cette histoire présente d’une manière vivante les diverses péripéties du luthéranisme de 1517 à 1680, ettrace le portrait des papes avec ceux de Luther, de Mélanchthon et d'Érasme ; il fut mis à l’Index par un décret du 12 décembre 1680, et il parut en Allemagne plusieurs ouvrages qui ne sont que des adaptations de l’Histoire de Maimbourg : le plus célèbre est celui de Seckendorf (Journal des Savants, du 14 juillet 1692, p. 242, 243).

Mais l'écrit du P. Maimbourg qui souleva les polémiques les plus vives, ce fut 8. l’Histoire du calvinisme, in-4o, Paris, 1682, qui eut un très grand nombre d'éditions : 2 vol. in-12, Paris, 1682 ; La Haye, 1684 (épuisée en quelques jours, écrit Bayle) ; in-4o Paris, 1686 et 2 vol. in-12. Bruxelles, 1686 ; t. x de l'édition de 1 686( Journal des Savants du 30 mars 1682, p. 6567). Maimbourg rattache l’origine de cette hérésie aux vaudois ; il fait l’histoire de Calvin, raconte les révoltes des huguenots en France et en Ecosse, leur insolence après le Colloque de Poissy, le massacre de la' A Saint-Barthélemy qu’il critique très vivement. L’ouvrage du P. Maimbourg suscita une véritable levée de boucliers : un arrêt des Bequêtes de l’Hôtel du Boi (31 mars 1683) bannit de Lyon pour six mois les libraires et imprimeurs qui avaient débité l’ouvrage de Maimbourg, et plusieurs écrits furent composés par les protestants pour réfuter cet ouvrage. Parmi les plus importants, il faut signaler : Histoire du calvinime et celle du papisme mises en parallèle ou Apologie pour les réformateurs, pour la réformation et pour les réformés contre un libelle intitulé Histoire du calvinisme par M. Maimbourg, in-4o, Botterdam, 1682, réédité en 2 vol. in-4° et 4 vol. in-12, Botterdam, 1683. Cet

ouvrage est l'œuvre de Pierie Jurieu. Jean Rou, avocat au Parlement de Paris et protestant, publia | qu’en même temps que Jurieu, des Remarques sur l’histoire du calvinisme, in-12, La Haye, li'.H’J.. écrit, dédié au Prince d’Orange, discute, livre par livre et page par page, l’ouvrage de Maimbourg à qui il reproche de « puiser de mauvaise foi dans des sources empoisonnées », d’ailleurs, il attaque les jésuites en général et prétend que « la plupart des histoires entreprises par des jésuites ont toujours eu quelque but indirect, mais, par-dessus toutes choses, celui de l’avancement de leur Société ». On peut citer encore di J.-B. de Bocolles, une Histoire véritable du calvinisme ou Mémoires historiques touchant la Réformolion, opposée à l’Histoire du calvinisme de M. Maimbourg ; de Paul Félizon, ministre protestant, une Apologie pour les Réformés, où l’on voit la juste idée des guerres civiles de France et les vrais fondements de l'Édil de Nantes ; entretiens curieux entre un protestant et un catholique, in-12, La Haye, 1683 ; d’un anonyme, une Critique générale de l’Histoire du calvinisme de M. Maimbourg, in-12, Amsterdam, 1683 et 1684 ; enfin, Pierre Bayle publia plusieurs écrits contre celui de Maimbourg : Critique générale de l’Histoire du calvinisme de M. Maimbourg, 2e édit. revue et beaucoup augmentée, in-12, Villefranche, 1683. Bayle publia de Nouvelles lettres, 2 vol. in-12, Villefranche, 1685, qui forment une première partie et Bayle se proposait d’en écrire deux autres, niais il ne parait pas les avoir achevées. — 9. L’Histoire de la Ligue, in-4o et 2 vol in-12, Paris, 1683, et t. xi de l'édition de 1686, forme comme la suite de l’Histoire du calvinisme (Journal des Savants du 10 janvier 1684, p. 5-7). D’après Maimbourg, la Ligue ne fut qu’une conspiration « dans laquelle on se servit du prétexte de la religion pour abuser de la crédulité et même de la piété des peuples », et elle a produit « plus de désordres et de maux que le calvinisme lui-même, contre lequel il semble qu’elle fut uniquement armée ». — 10. Le Traité historique de l'établissement et des prérogatives de l'Église de Rome et de ses évêques, in-4o, Paris, 1685, et t. xii de l'édition de 1686, est un plaidoyer en faveur des libertés de l'Église gallicane et valut à son auteur quelques déboires : il dut sortir de la Compagnie de Jésus. Maimbourg établit la primauté de Pierre désigné comme chef de l'Église par JésusChrist lui-même ; Pierre vint à Borne dont il fut le premier évêque, et les papes sont ses successeurs en cet évêché ; puis, Maimbourg souligne quelques faits historiques : Pierre repris par Paul, démêlés du pape Victor avec les évêques d’Asie au sujet de la fête de Pâques, contestation entre saint Etienne et saint Cyprien au sujet du baptême conféré par des hérétiques, la chute de Libère, les erreurs de quelques papes : Clément III, Innocent III, Boniface VIII, Sixte V, Jean XXII. S’appuyant sur ces faits, Maimbourg conteste l’infaillibilité personnelle des papes : pour qu’il y ait jugement infaillible, il faut nécessairement un concile et les conciles anciens ont toujours « connu les jugements des papes pour en faire des jugements décisifs et définitifs » ; les anciens papes ont toujours cru qu’ils étaient soumis aux conciles et aux canons ; Maimbourg conteste également le pouvoir des papes sur le temporel des rois, car la fidélité des sujets à leur souverain est de droit divin et les papes ne peuvent dispenser de ce droit. En un mot, contre les protestants, il montre la primauté du Siège de Borne et il combat ceux qui s’abandonnent à la nouveauté, en niant la supériorité du Concile général sur le pape. Le travail de Maimbourg, qui est en faveur de la Déclaration du clergé de 1082 et contient un traité de la Bégaie, fut condamné par un bref d’Innocent XI (4 juin 1685 et 26 février 1687). Un