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M MU, Y — M AI MU OUIt G

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MAILLY (François de), (1658-1721) naquit à Nesles en Picardie, le 1 mars 1658, d’une très ancienne famille. Il fut licencié en Sorbonneel aumônier du roi, puis abbé commendataire de Flavigny, diocèse d’Autun, le 21 décembre 1693, et de Saint-Martin, diocèse

de Bourges, le 8 septembre 1695. Nommé par le roi archevêque d’Aix. le 25 décembre 1697, il fui sacré le 2 mai 1698 par le cardinal de Porbin-Janson, évoque de Beauvais ; transféré à Reims le 12 juillet 1710, il pril possession de son nouveau siège le 25 mars 17Il et se montra toujours, à Reims comme à Aix, défenseur zélé du Saint-Siège. Il assista aux Assemblées du clergé de 1705, 1707, 17Il et 1713. A Reims, il eut à lutter plusieurs fois contre les partisans de Quesnel et son zèle pour la bulle Unigenitus lui valut le chapeau de cardinal (29 novembre 1719). Le Régent lui défendit d’abord de porter les insignes de sa nouvelle dignité, mais il se calma bientôt et, par une lettre du 10 mars 1720, il permit au cardinal de prendre la calotte, s’il joignait son suffrage à celui des autres évêques pour la signature de l’accommodement de 1720. En fait, le roi lui remit la calotte le 28 mai et le nouveau cardinal reçut en commende, le 1 er décembre 1720, l’abbaye de Saint-Étienne de Cæn. La maladie empêcha Mailly de se rendre à Rome après la mort de Clément XI et lui-même, frappé d’apoplexie et de paralysie, mourut le 13 septembre 1721, à l’abbaye de Saint-Tbierry.

Presque tous les écrits de Mailly se rattachent aux polémiques suscitées par la bulle Unigenitus. Parmi les plus importants, il faut citer : Mandement pour l’acceptation de la bulle, 18 avril 1715 ; Mandement portant condamnation d’un livre intitulé : Le témoignage de la vérité dans l’Église, Reims, 1716 ; ce mandement, daté du 5 octobre 1716, fut suivi de nombreux autres écrits contre les partisans de Quesnel : Lettre à MM. les cardinaux, archevêques et évêques assemblés à Paris, 4 décembre 1716, contre les appelants qui l’empêchent de quitter son diocèse ; Instruction aux fidèles de son diocèse, pour leur faire connaître les démarches qu’il a dû faire contre les rebelles de son’diocèse et la condamnation de plusieurs ouvrages publiés par ordre de la Faculté de théologie de Paris, 4 janvier 1717 ; Ordonnance contre les curés rebelles, 20 mars 1717. Ces divers écrits de Mailly furent vivement attaqués, en particulier, dans des Mémoires pour le Chapitre et pour la Faculté de théologie de Reims, contre les mandements des 5 octobre et 9 décembre

1716, et 20 mars 1717, in-4o, Reims, 1717 et aussi dans l’Apologie des curés de Paris contre l’ordonnance de Mgr l’archevêque de Reims du 4 janvier 1717, Paris,

1717. Le manuscrit de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, n° 1473, ꝟ. 197-203, contient une Protestation de la Faculté de théologie de Reims. Mailly publia alors quelques lettres qui lui valurent de violentes récriminations de la part du Régent : Lettre au Régent sur la Déclaration, 20 janvier 1718, (Archives des Affaires étrangères, Corr. avec Rome, t. dlxxix, ꝟ. 110122) et une Lettre circulaire aux doyens ruraux de son diocèse, 24 mars 1718, dans laquelle Mailly se félicite de l’arrêt du Parlement du 19 mars. On peut enfin citer le Mandement contre les appelants, daté du 10 septembre 1718, et une Lettre à l’Assemblée du clergé sur les prélats appelants et sur l’admission qu’on a faite de leurs députés à la participation aux prières, 13 juillet 1720. Ms. de la coll. Tarbé, carton xvi, à la Bibliothèque de Reims.

Michaud, Biographie universelle, t. xxvi, p. 127, 128 ; Chalippe (Frère Candide), Oraison funèbre du cardinal de Mailly, Paris, 1722 ; Mémoires de Legendre, édit. Roux, Paris, 1863, p. 357-364 ; Nouvelles ecclésiastiques, du 20 février 1734, p. 33-35 ; du 16 octobre, 1747, p. 167, 168 ; du 30 janvier, 1753, p. 18-20, et du 17 décembre 1756,

p. 205, 206 (très partiales contre Mailly) ; FIsquet, l.a France pontificale, Métropole de Reims, Paris, s. d., p. 184-195 ; .Jean, Les épiques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu’à 1801, Paris, 1891, ]>. 35, 36, 306 ; Saint-Simon, Mimoires, édit. Boislille et Lecestre, t. iii, p. 305, 350, t. xiii, p. 106, 107, t. xxii, p. 335-338 ; AlbcrtLe Roy, La France et Rome de 1700 a 1715. Histoire diplomatique de la bulle Unigenitus, Paris, 1892, p. 517-522 (suit toutes les appréciations injustes de Saint-Simon).

On peut ajouter quelques manuscrits de la Bibliothèque de Reims, en particulier, les ms. 034, p. 6 et suiv., et le ")^. 664, pièces 4, 6, 7, 8, et 9 et surtout à la Bibliothèque municipale de Sens, la Collection Languel, t. i-v, viii. x. xi, xii, xiv.

J. Carre Y iu :.


MAIMBOURG Louis, célèbre érudit et ecclésiastique français (161 0-1 686). — Il naquit à Nancy, le

10 janvier 1610, et fut admis, le 20 mai 1626, dans la Compagnie de Jésus qui l’envoya à Rome pour faire sa théologie. Après avoir achevé ses études, il enseigna les humanités au Collège de Rouen, puis il s’adonna à la prédication et enfin aux recherches historiques.

Il prit la défense des libertés de l’Église gallicane, dans son Traité historique de V établissement et des prérogatives de l’Église de Rome, et, pour ce fait, il fut, par ordre du pape, obligé de quitter la Compagnie (1682). Le roi lui accorda une pension, et Maimbourg se retira à l’abbaye de Saint-Victor de Paris où il poursuivit ses études historiques. Il y mourut le 13 août 1686. Les écrits de Maimbourg sont très nombreux et se rapportent presque tous à l’histoire ecclésiastique, et spécialement à l’histoire des schismes qui ont déchiré l’Église. Il fut toujours un adversaire ardent du jansénisme.

Polémiques contre le jansénisme.

Le premier

écrit de Maimbourg a pour titre : De Galliee regum excellenlia… Panegyricus in solemnibus Rolhomagensis gymnasii comitiis dictus XII kal. dec. anni 1640, in-8o, Rouen, 1641. Mais le Père se fit connaître surtout par sa Lettre d’un docteur en théologie à un de ses amis sur la traduction du Nouveau Testament imprimée à Mons, s. 1. s. d., (10 novembre 1667 1, et Seconde Lettre sur le même sujet. Dans les Œuvres d’Arnauld, t. ix, p. 41-94, on trouve une Réponse à la lettre d’un docteur en théologie, et, cette Réponse, si elle n’est pas l’œuvre d’Arnauld lui-même, a certainement été faite sous ses yeux. Le P. Maimbourg avait déjà attaqué cette traduction dans les Sermons qu’il fit à l’église des jésuites de la rue Saint-Antoine à Paris, les 28 août et 4 septembre 1667. Arnauld et Nicole, qui avaient eu connaissance de ces sermons, en firent la critique dans la Défense de la traduction du N. T. imprimée à Mons contre les sermons du P. Maimbourg. in-4o, s. 1. s. d. Une autre Défense a été composée par Nicole, Cologne, 1668, et elle a été réimprimée plusieurs fois. D’autre part, il parut une Défense des sermons du P. Maimbourg, imprimée à Mons par L. D. S. F., théologien (Louis de Sainte-Foy), Paris, 1668. Au fonds français de la Bibliothèque nationale, n° 9355, i° 410, il y a une Lettre du P. Maimbourg sur ses sermons, 20 septembre 1667.

Les polémiques contre les jansénistes se poursuivirent. Les évêques d’Aleth, de Pamiers, de Beauvais et d’Angers avaient envoyé, le 25 avril 1668, une Lettre circulaire aux archevêques et évêques de France au sujet du Bref obtenu contre leur mandement ; ils y expliquent les raisons pour lesquelles ils ne voulaient pas recevoir le Formulaire d’Alexandre VII contre la doctrine de Jansénius. Le P. Maimbourg, sous le pseudonyme de François Romain, entreprit de réfuter cette lettre circulaire, par les écrits suivants : Réponse d’un théologien, domestique d’un grand prélat, à M. d’Aleth, sur la lettre circulaire signée de quatre évêques, s. 1. s. d. (25 juin 1668) ; d’autres lettres suivirent, le 21 juillet, le 1 er septembre et le 4 octobre 1668. Un exemplaire de