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appoint » - pour cet otlice. mais il ne faut pas VOll en

lui un prêta à proprement perler.

la mosquée n’a aucun caractère architectural particulier. Ce peut être une simple cour fermée de murs avec bassin d’ablutions et une partie couverte où s'élève le mi rdb, sorte de niche dans le mur. qui est tournée vers la Mecque. C’est.1 cette niche que l’Imam fait race quand il ion. luit la prière. C’est le seul élément Indispensable. Il laut J ajouter, dans les grandes mosquées appelées djâmi '(cathédrales) une chaire ou minbar où, dans les prières solennelles du vendredi, monte le prédicateur <>u khatib qui prononce la khoutba, sorte de prône qui débute par des Invocations en faveur « les chefs de l’Islamisme, khalife, sultan, gouverneurs de province, et se termine par des exhortations aux fidèles. Le minaret est la tour OÙ monte le muenin pour mfaire entendre de loin.

Certaines djami’s en ont plusieurs et c’est généralement la partie architecturale la plus soignée et la plus élé gante. On l’appelle en arabe mttdhna le lieu de

l’appel : le terme de minaret, plus exactement mondri. signifie le lieu du feu' et désignerait plutôt un phare, mais il est aussi employé par extension dans le sens île ma’dhna.

Certaines grandes mosquées sont connues sous le nom de H iaÉVasa, lieu d’enseignement Elles sont alors établies sur un plan cruciforme, qui leur donne une ressemblance, d’ailleurs toute fortuite, avec les -.pies La conception est tout autre : elle dérive de l'éclectisme ach’arite qui admet sur le pied d'égalité l’enseignement des quatre rites sounmtes. L'édifice carré ou rectangulaire reserve aux

quatre angles des salles pour eet enseignement, ainsi que des habitations pour les étudiants. Ces coins on tâwigas forment autant de chapelles, de là le nom, donne a quelques edi liées religieux secondaires, qui sont de petites madrasas. et qu’on rencontre surtout dans l’Afrique du Nord, et le plus souvent en relations avec quelques couvent de soùlis.

Il v a aussi quelques prières exceptionnelles, comme celle qui doit être prononcée sur le mort au cimetière. L’officiant est un musulman quelconque choisi d’ordinaire pour sa pieté. 1 >ans les nuits du jeune, il y a prières spéciales. Enfin, outre les assemblées îelles du vendredi, on célèbre deux fêles, l’une qui met fin au jeûne, qu’on appelle la petite, l’autre inde appelée aussi celle du sacri lice, qui se célèbre au moment du pèlerinage. La prière se pratique encore dans de grands emplacements a ciel ouvert dénommés mousalld. oratoires..Mentionnons, a ce propos, les nonies, analogues aux rogations chrétiennes, par lesquelles on demande a Dieu la fin de la sécheresse, et les prières de l'éclipsé, survivance de la terreur superstitieuse inspirée jadis par ce phénomène astronomique.

2. L’impôt (zaka). — Le Coran insiste beaucoup sur le paiement de cet impôt qu’il associe presque toujours a l’observation de la prière, mais il est assez vague sur sa nature et sur sa qualité. La tradition l’a réglé ainsi. Tout revenu en espèces ou nature qui dépasse un certain taux est soumis a une taxe proportionnelle, d’ailleurs très variable suivant la nature des revenus. Le fonds ainsi constitue sert a des œuvres de charité.

Il convient d’ajouter que l’aumône privée est très recommandée, et qu’elle est particulièrement en honneur chez les musulmans. C’est elle aujourd’hui qui fait vivre les œuvres charitables, car. avec le temps, la zaka a perdu son caractère primitif pour n'être plus qu’un impôt ordinaire et même, en certains pays, a été remplacé par une autre forme d’impôt. s>i donc les finances publiques contribuent a cet « puvres, ce n’est pas par la znkn, mais par un fonds

quelconque et. en tait, la Zdl.u qui répondait a une nécessite spéciale, le lond d’entretien du premier

islam, n’a plus qu’un caractère théorique et tradl

tionnel.

s. Lt jeûne. Prescrit exactement par le Coran, il

est toujours appliqué suivant les anciennes ordonnait ces. vu neuvième mois de l’année musulmane, dès

l’apparition de la nouvelle lune, du lever au COUChei

du s, , ieii. tant qu’on peut dlstlnguerun iii blanc d’un lil noir. il est formellement interdit de boire ou de

manger. Mais, pendant la nuit, chacun peut s’alinicn ter et s’abreuver a son aise. C’est le célèbre Haniudàn. le mois ou le Coran a ete révèle au Prophète, celui OÙ a lieu la nuit de la décision ou, comme on l’interprète aujourd’hui, >i Destin. En celle nuit qu’on ne peut déterminer, mais que l’usage est de célébrer le 26,

Dieu lixe irrévocablement tous les événements pour un an. Aujourd’hui, chaque malin, l’ouverture du Jeune

est annoncée dans les grandes villes par un coup de canon, de même la rupture du soir, saluée par un cri général de soulagement. Celle du dernier soir inaugure la petite fête dont nous avons déjà parle : après une prière en commun, chacun va de son côté se livrer

aux divertissements d’usage. Les riches sont tenus de contribuer a l’allégresse générale par de généreuses

aumônes qui assurent aux pauvres les niovens de fêter cette solennité. C’est pour ces derniers, pour ceux qui sont obligés de travailler toute la journée, que le jeûne est particulièrement pénible. Ceux qui peuvent se reposer le jour n’en souillent guère, et les plaisirs de la nuit leur donnent d’amples compensations.

i. L( pèlerinage au sanctuaire de la Mecque, a une époque fixée, avec les cérémonies réglementaires, n’est pas une institution musulmane : elle remonte, en effet, à une époque antérieure à Mahomet. L’origine en est mystérieuse. D’après les légendes arabes, lorsqu' Abraham eut chassé Agar avec son filslsmaël, c’est sur le territoire actuel de la Mecque qu’elle se trouvait quand une source miraculeuse apparut qui les sauva de la soif, elle et son enfant. C’est le fameux puits de Zemzem qui, dans la suite des temps, se combla et fut découvert à nouveau par un ancêtre de Mahomet. Des Arabes qui passaient par là, voyant cette source, demandèrent à Agar la permission de s’installer auprès et ainsi se constitua le premier noyau de la future cilé. Istnacl parvenu à l'âge d’homme, prit femme parmi eux. Son père vint le trouver à plusieurs reprises et, sur l’ordre de Dieu, construisit avec lui le temple de la Ka’ba. L’ange Gabriel leur apporta la pierre noire qui fut encastrée dans un des angles et sert de point de départ aux tournées rituelles qui se font autour de ce cube de maçonnerie, situé aujourd’hui au même lieu de la grande mosquée. L’ange leur apprit aussi les prières et les pratiques désormais suivies dans le pèlerinage, le vêtement spécial appelé ihràm. les stations en divers points, le jet des cailloux, l’immolation des victimes, etc. I.e Coran les a rigoureusement maintenues, et la tradition les a réglementées avec le plus grand soin.

Tout autour du temple, a une distance assez grande, le territoire est sacré, ' iin’im. Lorsque le pèlerin y pénètre, il se dépouille de tous ses vêtements pour se couvrir de l’ihrâm, double pièce d'étoffe neuve qui ne lui couvre qu’une partie du corps. Il ne doit plus le

quitter jusqu'à la fin du pèlerinage et s’abstenir désormais de tout rapport sexuel, (les parfums, de la chasse, de se raser ou couper barbe, cheveux et ongles. de cueillir de l’herbe OU des branches d’arbre, le tout

bous peine de sacrifices supplémentaires. Il peu ! cependant tuer certaines bêtes nuisibles.

Le pèlerinage se fait dans le courant du douzième