Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée
1617
1618
MAHOMÉTISME, SOUNNISME, DOCTEURS PRINCIPAUX



kab, mais bien en rostonnlsta d< exis tantes auxquelles il apporte seulement l’élément atlquc, qui Unir manquait, que quelques unes, repoussé. Longtemps contesté, l’ach arisme triompha vers la On du v siècle en Orient et nt iiuaiul l’appui « lu célèbre fîluu Il lui fit vaincre la routine des disciples attardés de Màilk. st le Mahdl alraohade, Mon ! ammad ibn Toûmart, dont nous avons parlé plus haut, qui l’v Implant aède.

Nous possédons la’akida ou catéchisme d’al Ach art. qui nous fora connaître exactement la doctrine désormais orthodoxe de l’Islam : isen Pion, ses’élés,

Dieu est unique et éternel ; il n’y a nul antre Dieu ; il n’a ni épouse, ni Bis. Mou ammad est irophète. Le paradis, l’enfer, la Hn du monde, la rection sont vérité. Dieu est sur son trône, il —’.nains, des yeux, science et pouvoir, vue et ouïe, dit le Coran. Nous l’attestons à (’encontre dos m.’.'t ointes et autres sectes. La parole de Dieu té créée ; il n’a rien créé que par le /hit. Rien bien et mal que par sa volonté. Rien

n’est Indépendant de lui : les actes des créatures sont Unes par lui : il guide les bons, égare les mauvais. « Le Coran est la parole de Dieu : est In Adèle qui le prétend créé. Au jour de la résurrection nous errons Dieu de nos veux, comme nous voyons la pleine lune au 14* jour, et les infidèles seront séparés de lui. Ne peut être considéré comme infidèle le musulman qui a commis un péché grave, ce qu’ense gnent les khàridjites. Il ne l’est que s’il nie que son acte soit illicite. L’islam contient plus que la foi (actes et connaissance). Dieu n’enverra pas en enfer celui qui conf, unité et maintient sa propre foi. Ceux

à qui le Prophète a promis le paradis y sont sûrement. Nous espérons le paradis pour le pécheur, mais redoutons pour lui la possibilité de l’enfer. Nous croyons que sur l’intercession de notre Prophète, Dieu en retirera quelques-uns. Nous croyons qu’il y a une punitloa dans le tombeau, qu’il y a réellement (dans l’autre monde) le Dessin, la Balance, le Pont (sur l’Enfer). « La foi consiste dans la pa oie et dans l’acte ; elle est susceptible d’augmentation et de diminution. Nous crovons à la vérité du hadtth transmis par des autorités "dignes de foi et régulièrement jusqu’à nous depuis le prophète. Nous aimons et respectons les anciens Crovants que Dieu a choisis, pour être les Compagnons du P ophète et c’est d’eux que nous nous réclamons. Le premier imâm fut Aboû Bakr ; après lu’Oumar.’Outhmâm dont nous flétrissons les assasins, et’Alt ; ce sont les quatre imâms et khalifes légitimés. Nous crovons tout ce qui nous est rapporté sur Dieu et sur divers points de la religion par la tradition. Nous prenons pour bases le Coran, la Sounna du Prophète, l’accord des musulmans et rejetons toute innovation non sanctionnée par Dieu, ne disant de Dieu rien qu’A ne nous ait lui-même enseigné.

Les vendredis et jours de fête, nous prions derrière tout chef de la prière, quel qu’il soit. Nous nous soumettons à nos imàms et réprouvons toute rébellion Nous croyons. : l’appar tion du Dal.djal (l’Antéchrist), aux ang s Mounkar et Naklr qui interrogent dans le tombeau le mort sur sa foi. No s déclarons vraie l’ascerrsion de Mahomet au ciel et que les visions de nos rêves peuvent être réelles. Nous crovons à l’etTicacité de nos aumônes et de nos prières auprès de Dieu pour le salut de^ —us tenons

pour obligation religieuse la prière sur les mo t qui ont été musulmans, quelles qu’aient été leurs opinions. Nous disons que le parad s et l’enfer ont été , , que la mort naturelle ou violente n’arrive qu’au

riCT. DE TIlbOL. C

jour fixé par Dieu : que des aliments que nous devons B s.i honte les uns sont licites, les aut es défendus, mie

Satan suggère.m hommes des doutes et de mauvaises

pensées, et qu’il peut les posséder. Nous croyons ce

que la tradition nous dit sur le sort des enfants des non-mUSUlmanS (morts en baS-ftge). Dieu sait tout ce que les hommes font et feront, ee qui est et ce qui

sera,

Nous répudions tout commerce avec les fauteurs

d’innovations et les partisans de l’erreur.

Gheaâlt.— Nous avons vu comment l’orthodoxie

musulmane s’était adjoint successivement qi luidih, Idjmâ*, kalâm. M lui restait à adopter le mysticisme, dont nous parlerons spécialement, et dont nous montrerons l’influence prépondérante sur l’islam moderne. Cette adjonction est due à Ghazfllt, le plus grand, sans conteste, des docteurs musulmans, celui qui a été appelé ave juste raison oudjdjai al islam l’argument de l’islam ». De même que l’orthodoxie sommité s’était constituée au point de vue politique et juridique a rencontre du chiïsme, au point de vue dogmatique à l’encontre du mou’ta/ilisnie, c’est à rencontre de la philosophie que Ghazàli a constitué la théologie proprement dite.

Mou ammad ibn Mou ammad al Ghazfill (450-505 = 1058-1112) est considéré, lui aussi, comme un des rénovateurs de l’islam, suivant la tradition des cent ans. Quelques-uns lui ont bien opposé un concurrent assez peu connu, d’ailleurs : mais la majorité des docteurs musulmans est pour lui, et quelques-uns ont même déclaré que, s’il était possible qu’il y eût un prophète après Mou ammad qui est le dernier nécessairement, ce titre reviendrait à al Ghazàli.

Il a été fort étudié par les savants modernes. En Allemagne, en France, i n Espagne, en Amérique, il a été le sujet de monographies excellentes de la part d’éminents orientalistes. Un d’eu, , l’américain Duncan Macdonald, n’a pas hésité à le comparer à saint Augustin. U serait trop long d’analyser ici son œuvre. Heureusement, il a pris soin lui-même de nous faire l’histoire de sa pensée et ; en la résumant, nous donnerons une idée suffisamment complète de ce grand esprit.

Vous me demandez comment j’ai pu dégager la vérité perdue dans la confusion des sectes et le désordre des doctrines ; comment j’ai pu atteindre au faîte de la certitude, passant tour à tour des méthodes du kalâm à celle du ta’lim enseignée par les isma’îliens qui s’appuient sur l’autorité d’un imâm infaillible pour atteindre la vérité, puis à la philosophie, et enfin au soufisme. Vous me demandez pourquoi, après avoir enseigné à Baghdàd avec un grand succès, j’ai abandonné ma chaire. C’est à quoi je vais répondre.

c Frappé de la multitude des opinions et sachant, par la tradition, que le peuple musulman se diviserait en plus de soixante-dk sectes, dont une seule serait sauvée, je voulus déterminer où était la vérité. Je nie suis donc acharné, depuis mon adolescence jusqu’à l’époque présente où j’ai dépassé 50 ans, à pénétrer le sens des diverses doctrines, à y reconnaître la part d’erreur et la part de vérité. Je recherchai d’abord les bases de la certitude. Je constatai qu’on ne pouvait accorder de confiance au témoignage des sens. Mais quand je voulus en appeler d’eux à la raison, ils me dirent : tu nous contrôles par la raison : par quoi contrôleras-tu la raison ? Ses conjectures ne sont que chimères ; la vie actuelle n’est peut-être qu’un songe et c’est dans la vie future seulement qu’apparaîtra le réel. Dans cette période de doute absolu, je tombai en une crise douloureuse qui dura deux mois Dieu voulut m’en guérir, non par un assemblage de preuves et d’arguments comme ce que je cherchais, mais par une lumière qu’il fit pénétrer en moi. Oui, faire reposer

IX. — 52