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LEGROS (NICOLAS) — LEHMKUHL


au surnaturel et un troisième discours devait montrer les conséquences naturelles des miracles opérés au cimetière de Saint-Médard, mais rien de cela n’a paru. Legros publia aussi quelques Lettres sur les convulsions qui furent durement appréciées par les jansénistes, et, en 1742, il publia encore une Réponse à l’écrit intitulé : Réclamation des défenseurs légitimes des convulsions et des secours, et une autre Lettre à un de ses amis au sujet de l’œuvre des convulsions, 8 janvier 1734. — Discours sur les « Nouvelles ecclésiastiques », 7 avril 1735. Dans cet écrit se trouvent des attaques très violentes à l’endroit de la bulle Unigenitus qui est » un décret monstrueux » contre des gens dont Legros vante « la simplicité, la douceur, la patience », à l’endroit de l’épiscopat « avili et élevé à des sources empoisonnées. » Imprimé d’abord séparément, ensuite à la tête des Nouvelles ecclésiastiques (édition de Hollande) et enfin en tête du Recueil des discours de chaque année, imprimé de nouveau en 1748, ce discours fut comblé d’éloges par l’évêque de Senez, qui écrivit à l’auteur le 20 février 1736, Lettre 854, t. v, p. 312-315, et le félicita en particulier d’avoir tracé le portrait vrai de l’appelant ; d’ailleurs Legros compléta son travail dans une Lettre à l’auteur de l’écrit intitulé : Système du mélange confondu ou Suite de ce discours, in-4°, s. 1., 1737. — Méditations sur l’Êpîlre aux Romains, 2 vol. in-12, Paris, 1735. — Éclaircissement dogmatique et historique sur la contrition, inséré dans le premier volume des Mémoires de Lancelot pour servir à l’histoire de M. de Saint-Cyran, in-12, Cologne, 1738. — La sainte Bible, traduite sur les textes originaux avec les différences de la Vulgate, in-8°, Cologne, 1739. — Lettres théologiques sur l’usure contre le Traité des prêts de commerce, in-12, Cologne, 1740. Ces lettres, au nombre de vingt-six, valurent à leur auteur les félicitations de l’évêque d’Auxerre, Caylus. Lettre du 9 mars 1740. — Très humbles et très respectueuses remontrances des fidèles qui sont vexés par divers ecclésiastiques au sujet de la constitution Unigenitus, adressées à Nosseigneurs les évêques de France, in-12, Cologne, 1741. C’est une réédition d’un écrit paru en 1738 et dont parlent les Nouvelles ecclésiastiques du 6 décembre 1738, p. 196, et du 26 décembre 1740, p. 207-208 ; on y fait l’apologie des appelants qui ne sont ni des hérétiques, ni des schismatiques, ni des excommuniés, ni des hommes opiniâtres ou perturbateurs de l’ordre public, mais qui défendent la vérité compromise par la Constitution. — Défense de la vérité et de l’innocence outragées dans la lettre pastorale de Mgr de Charancé, évêque de Montpellier, en date du 24 septembre 1740, in-4°, Utrecht, 1744. Le sieur Bonnery, curé de Lansaignes, diocèse de Montpellier, était mort et on trouva dans ses papiers un écrit qui contenait des secrets intimes sur le jansénisme. L’évêque prit occasion de ce fait pour inspirer à ses diocésains une horreur profonde pour cette hérésie. Legros attaqua cette instruction et s’appliqua à montrer que Jansénius n’a rien innové dans la foi et que son système est d’accord avec le thomisme. — Méditations sur les six premières Êpîtres canoniques de saint Jacques, saint Pierre, et saint Jean, 6 vol. in-12, Paris, 1754. — Explication de V Apocalypse qui ne fut pas imprimée, mais dont des copies se répandirent. — Un Traité de l’Église, en latin, qui circula en copies ; c’est un cours de théologie, dicté par Legros aux élèves du séminaire d’Amersfoort, et que les Nouvelles ecclésiastiques du 6 février 1753, p. 24, souhaitent de voir « traduire de bonne main et imprimer en français, pour être utile à tout le monde. » — Motifs invincibles d’attachement à l’Église romaine pour les catholiques et de réunion pour les prétendus réformés. C’est une petite brochure imprimée à Tours avec l’approbation de M. de Rastignac, et qui avait été composée par Legros à Reims pour des protestants qui y étaient pri sonniers de guerre. — On cite encore de Legros un Abrégé chronologique des principaux événements qui ont précédé et suivi la constitution Unigenitus, avec les cenl-une propositions du P. Quesnel, mises en parallèle avec l’Écriture et la tradition, jn-32, Utrecht, 1730, et in-12, 1732, et un Catéchisme historique et dogmatique (Suite du), in-12, Utrecht, 1751. — Les Nouvelles ecclésiastiques, toc. cit., ajoutent que Legros, durant son séjour à Utrecht, veilla à l’édition de bons livTes : La vérité des miracles démontrée de M. de Montgeron ; les trois vol. in-4° des Œuvres de M. de Montpellier, les Mémoires de Port-Royal de MM. Fontaine, du Fossé et Lancelot ; La vérité rendue sensible, édit. de 1742. — Parmi les papiers de Legros, on trouva une Relation en forme de journal de son voyagea Rome en 1725 et 1726 dans laquelle, écrivent les Nouvelles ecclésiastiques, loc. cit., il y a « des anecdotes curieuses et, en particulier, des preuves certaines de la falsification du décret du concile romain sur la Constitution. »

Michaud, Biographie universelle, t. xxiii, p. 648-649 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 448-449 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 113-114 ; Nouvelles ecclésiastiques des 20 janvier et 6 février 1753, p. 17-24, donnent une notice biographique et la liste de ses ouvrages ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, art. Gros, t. vi b, p. 396-397.

J Carreyre.

    1. LEHEN (Edouard de)##


LEHEN (Edouard de), né à Saint-Malo en 1807, admis au noviciat des jésuites en 1834, maître des novices à Issenheim, acquit un renom durable par ses divers traités d’ascétisme : Instructions sur les scrupules, Vannes, 1850 ; Méthodes pour l’oraison, Paris, 1852 ; La voie de la paix intérieure, Paris, 1855, nombreuses éditions et traductions. — Il convient de rappeler aussi ses Inslitutiones logicse, Paris, 1855, souvent rééditées. Le P. de Lehen mourut à Angers, le 12 décembre 1867.

Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. iv, col. 1666 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v, col. 1419.

P. Bernard.

    1. LEHMKUHL Augustin##


LEHMKUHL Augustin, un de nos plus éminents moralistes contemporains et des plus appréciés, né à Hagen, en Westphalie le 23 septembre 1834. entré au noviciat des jésuites de la province d’Allemagne le 15 octobre 1853, témoigna dès le début un goût prononcé pour les études sociologiques et morales. Ses premiers articles dans les Stimmen sur le droit de propriété dans l’Église et la nouvelle législation prussienne, sur le droit des évêques et la mission canonique, sur l’obéissance aux lois de l’État, sur la liberté de conscience et la liberté des cultes, furent aussitôt très remarqués. Son infatigable activité se porta successivement sur toutes les questions d’ordre social qui mettaient aux prises le travail et le capital, les ouvriers et les patrons. Bien des revendications de la classe ouvrière trouvèrent en lui un ardent défenseur dans les congrès et les revues, en même temps qu’il publiait ou rééditait des ouvrages de piété, comme le Mois du Cœur de Jésus, plusieurs fois réimprimé, le Manuale sacerdotum universellement connu, et qu’il apportait sa collaboration au Kirchenleticon de Hergenrôther et Kaulen, au Paslor Bonus, à la Theologische prakt. Quarlalschrift, à la Zeitschrift fur kath. Théologie, etc.

Il préparait entre temps, au castel de Blijenbeck. en Hollande, son grand ouvrage de théologie morale, bientôt répandu dans tous les centres d’études : Theologia moralis. 2 vol. in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1883, volum. i, Continens theologiam moralem generalem et ex speciali theologia morali tractatus de virtutibus et officiis vitæ christianæ ; volum. ii, Continens theologiæ moralis specialis partemsecundamseu tractatus de subsidiis vitse christianæ, où il s’attachait avec un soin égal à l’exposé et à l’explication des principes sui-