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DICTIONNAIRE
DE
THÉOLOGIE CATHOLIQUE
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LAUBRUSSEL (Ignace de), jésuite, né à Verdun, en 1663, reçu au noviciat de Pont-à-Mousson en 1679, enseigna avec succès la philosophie et la théologie à l’université de Pont-à-Mousson et à Strasbourg. Il a laissé, entre autres écrits, un Traité des abus de la critique en matière de religion, Paris, 1710, 2 vol. in-12, d’un incontestable mérite, en dépit de quelques préjugés. Le P. de Laubrussel mourut en 1730 à Puerto de Santa Maria, en Espagne, où il avait été envoyé pour diriger les études du prince des Asturies.

Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. iv, col. 1555 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col 1089 ; Journal des savants, 1711, p. 385, 392 ; Mémoires de Trévoux, 1711, p. 1311-1338.

P. Bernard.

LAUGEOIS ou BENOIT DE PARIS, frère mineur capucin, que les bibliographes confondent parfois avec des auteurs de même nom, avait pris l’habit religieux au noviciat de la rue Saint-Jacques, à Paris, le 5 septembre 1632 ; il mourut au couvent de la rue Saint-Honoré, le 8 juin 1689. Cette longue vie religieuse fut en grande partie consacrée au ministère de la prédication, et ce n’est que vers la fin que le P. Laugeois se donna à la composition de ses ouvrages, dont le titre indique suffisamment le but. Il publia : La science universelle de l’Écriture sainte, fondée sur l’union et la concordance de l’Ancien Testament avec le Nouveau, de la doctrine et de la méthode des prophètes de la loi de Moïse avec celle des évangélistes et des apôtres de la loi de grâce : commencée dans la loi de nature…, figurée dans les ombres de la loi écrite… perfectionnée et accomplie depuis Noire-Seigneur Jésus-Christ jusqu’à nous pour l’éternité. Toutes les trois lois ne faisant qu’une seule Église et une même doctrine dont Jésus-Christ est l’objet, le commencement et la fin, in-4o, Paris, 1675. — Explication littérale et française de toute la Bible, selon la méthode que Notre-Seigneur Jésus-Christ a enseignée à ses apôtres. Qui est la science universelle de toute l’Écriture sainte…, ibid., 1682. Bien que le titre soit différent, ce second volume n’est que la suite du premier. Le chancelier Le Tellier, auquel l’auteur avait dédié ces ouvrages, lui avait exprimé le désir d’en avoir un abrégé, mais il ne le vit pas, car il ne parut que l’année qui suivit sa mort : L’esprit de la religion ou l’abrégé du livre de la science universelle des Saintes Écritures, Paris, in-12, 1686.

Journal des savants, 1682, p. 128 ; Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 459.

P. Édouard d’Alençon.

LAULAHNIER (Michel-Joseph de), controversiste, né au Chevlard, dans le Vivarais, en 1718. Nommé évêque d’Égée in partibus, il fut sacré en 1776. Il mourut en 1788. L’occupation de toute sa vie fut la défense de la religion : il publia, sous le nom d’un ancien militaire, plusieurs ouvrages contre les philosophes du temps : Essai sur la religion chrétienne et sur les systèmes des philosophes modernes, accompagné de quelques réflexions sur les campagnes, par un ancien militaire retiré, Paris, 1770. — Pensées sur différents sujets, par un ancien militaire, Langres et Paris, 1773. — Réflexions critiques et patriotiques pour servir principalement de préservatif contre les maximes de la philosophie, Paris, 1780.

Feller, Dictionnaire historique, 8e édit., 1835, t. vii, p. 329 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v, col. 302-303.

L. Marchal.

1. LAUNOY (Jean de), (1603-1678), naquit à Valdecie, au diocèse de Coutances, le 21 décembre 1603, et non point à Valognes, comme le disent Ellies du Pin et Moréri ; il commença ses études à Coutances et il vint à Paris faire ses cours de philosophie et de théologie ; en 1636, il était docteur de Navarre et il fut ordonné prêtre la même année ; dès cette époque, il inaugura la série innombrable de ses écrits. Il voyagea en Italie, visita les bibliothèques, fréquenta et interrogea les savants et se fit remarquer par son érudition ; de retour en France, il poursuivit ses recherches ; en 1643, le chancelier Séguier le choisit pour un des quatre censeurs royaux dont la fonction était de supprimer les livres qui tendraient à propager la doctrine de Jansénius et d’Arnauld ; en 1648, il fut exclu du collège de Navarre, pour avoir, dit-on, déclaré que la récitation du bréviaire n’était pas obligatoire, mais seulement de dévotion. Il séjourna presque constamment à Paris, où il publia un grand nombre d’écrits sur des matières de critique, d’histoire et de discipline ecclésiastique ; il eut des relations avec les savants du temps qu’il recevait chez lui tous les lundis. Ces conférences, où l’on discutait de tout, lurent supprimées par ordre du roi en 1676. Il mourut dans l’hôtel du cardinal d’Estrées le 10 mars 1678.

Les Œuvres complètes de Launoy ont été éditées a Genève par l’abbé Granet, en 5 tomes et 10 volumes in-fol., 1731-1733, sous ce titre : Jouannis Laanoii opera omnia, ad selectum ordinem revocata, ineditis opusculis aliquot, notis nonnullis dogmaticis, historicis criticis, auctoris vita, variis monumentis tum ad Launoium, tum ad scripta ipsius pertinentibus, præfatio-