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1405 LYON, LE lie CONCILE ET LA RÉUNION DE L’ÉGLISE GRECQUE 1406

avec traduction française par S. Pétridès, sauf les quelques lignes de la fin, illisibles sur le manuscrit utilisé, Clirysobulle de l’impératrice Théodora (1283), dans Échos d’Orient, t. xiv, p. 26-28. S. Pétridès a publié de même avec traduction française, le texte grec jusqu’alors inédit, du tome de Georges de Chypre, ibid., p. 133-136, mais il est à remarquer que l’apologie personnelle de Georges qui y était contenue, selon le témoignage de Métochite, en est absente. Peutêtre formait-ell^ une pièce annexe au document proprement dit.

L’invitation du Chypriote à l’obéissance s’adressait moins au petit troupeau fidèle à Veccos qu’à la puissante faction des arsénistes (c’est-à-dire les tenants d’Arsène, l’ancien patriarche déposé en 1267 par Michel Paléologue), très répandue parmi le peuple. Tant qu’il s’était agi de détruire l’union, joséphistes et arsénistes avaient plus ou moins marché d’accord. Maintenant, la division renaissait. Pour la réduire, Georges essaya tour à tour menaces et largesses. Celles-ci parvinrent à lui faire une cour d’évêques, mais la masse des opposants résistait toujours. Ni les nombreuses conférences que l’empereur tint au synode d’Adramyte (carême 1284), ni l’épreuve du feu qui y eut lieu le samedi saint et dont le résultat désenchanta les arsénistes, ni le retour triomphal du patriarche à Sainte-Sophie à la suite de cet événement, ni le transfert solennel dans la capitale des restes d’Arsène ne mirent fin à la discorde. Georges déposa alors tous les évêques, prêtres et diacres arsénistes, sauf deux ou trois qu’il gagna à sa cause et les moines des monts voisins.

2° Le synode anliunionisle et la condamnation de Jean Veccos. — Cependant Veccos, de son exil de Brousse, avait publié une lettre encyclique cù il se faisait fort de mettre au jour devant un synode sa propre innocence, et l’hétérodoxie de Georges ainsi que sa violation des canons. L’écrit fit beaucoup de sensation dans la ville, où la tyrannie du patriarche créait bien des mécontents. Celui-ci ne pouvait éviter d’y répondre. Il fit ramener Veccos à Byzance, et garder dans le monastère des Anargyres sous une étroite surveillance et dans le plus grand isolement. Le Chypriote affichait l’attitude du juge et cherchait de toutes manières à intimider et à déprimer son adversaire. Des démarches tentées par son ordre vinrent aussi plusieurs fois éprouver, sans l’affaiblir, la constance du fidèle Métochite. On refusa à Veccos les deux évêques qu’il réclamait pour l’assister au jugement, celui de Cyziquc et celui de Nicomédie, par la raison qu’ils n’étaient pas présents dans la ville. Beau prétexte : ils étaient en exil.

Le synode soin rit à la fin de 1281 ou dans le cours de 1285 dans le Tricllnium Alexiacum du palais des Blarhernes, avec la plus grande solennité. L’empereur était présent, les deux patriarches, Grégoire et Athanase, celui-ci malade et étendu sur un lit, tous les évêques, un grand nombre de clercs et de moines, les principaux du sénat ci les notables de la ville. Des comptes rendus de ce synode nous sont livrés par Pachymère, Andronic, 1. I. ii, 35, P. G., t. r.xi.iv, col. 102 sq., et Mansi, Concil., t. xxiv, col. 596 sq., et par( reorges Métochite, op. cit., 1. l.n. 05 sq., dans. Mai, loc. cit., p. 132 sq. Celui-ci malheureusement y mêle trop la polémique ci il est parfois difficile de la distinguer du texte officiel. La discussion roula tout entière sur le dogme de la procession du Saint-Esprit. On s’occupa d’abord du fameux texte de saint Jean Damascène : 8’.-I. A.6you irpofioXfOç. ixcpocvTO/ rTv£’J|X7.T’/C, que les deux archidiacres de

Veccos, mis en cause les premiers, avançaient pour soutenir leur croyance en la procession du s.iint Esprit du Père par le Fils, ils soutenaient que le terme de principe actif, kItioç,

source d’existence. Georges Moschampar, charto phylax, essaya d’abord de contester l’authenticité du texte, mais il ne fut point suivi, parce que le texte se trouvait dans VHoplotheca de Camétérus qui jouissait d’une grande autorité. On accusa alors les deux diacres d’en inférer que le Fils était lui aussi oc’moç. Ils s’en défendirent et rappelèrent les anathèmes que Veccos avait portés à ce sujet. Et comme on leur opposait que leur manière d’entendre 7rpo60Xeoç entraînait cette conséquence, ils se retranchèrent derrière l’ineffabilité du mystère, et s’abritèrent sous l’autorité du Damascène à qui appartenait ce langage et à qui, par suite, s’adressait l’objection. Puis, à leur tour, ils mirent leurs adversaires en demeure de donner du texte en question une autre interprétation convenable. Ceux-ci répliquèrent que les paroles du symbole ex Pâtre procedil suffisaient à l’expliquer et à exprimer la foi, et qu’il ne fallait point en ajouter d’autres. Cette explication était nécessaire à la paix des Églises, répartirent les diacres. Veccos intervint alors, et montra par les comparaisons classiques (la source, l’eau, le fleuve ; le soleil, le rayon, la lumière) le sens de la parole du Damascène qu’il appuya encore de cette sentence de Grégoire de Nysse : « Entre les deux qui sont produits [par le Père], il y a cette différence que l’un émane immédiatement du Premier, et l’autre par celui qui en émane immédiatement : tô (jlèv yàp —Kpoazxùiç ex toû 7rpa>Tou, tô 8è 81à to’j 7tpoasxwç èx toû 7rpcoTou. » Le patriarche d’Alexandrie, du lit où il était étendu, s’éleva contre cette curiosité de l’esprit nuisible à la simplicité de la foi, et proclama qu’il était hérétique d’introduire quoi que ce fût de nouveau, quelque assurée qu’en fût la vérité. On reprocha ensuite à Veccos l’emploi l’une pour l’autre des propositions Sià et èx pour expliquer la procession du Saint-Esprit, qui pouvait donner lieu à de sérieuses difficultés pour l’exposition du dogme. Veccos avoua sa témérité, mais la déclara excusable par le désir qu’il avait eu de faire la paix avec les latins, chez qui il avait reconnu, sous une terminologie différente, la même foi orthodoxe.

On produisit aussi au cours de la discussion un passage des ouvrages de Veccos où il était affirmé que le Saint-Esprit reçoit l’existence par le Fils. Georges de Chypre et les siens réprouvaient ce langage parce qu’aucun des Pères ne l’avait employé : ils réclamaient une citation littérale. L’existence du Saint-Esprit, déclaraient-ils, est du Père, et c’est ce qui est signifié quand il est dit dans le symbole que le Saint-Esprit procède du Père. Quant à l’expression que l’on rencontre chez certains docteurs que le Saint-Esprit procèdedu Père par le FUS, elle n’a pointpour objet l’existence du Saint-Esprit, mais sa manifestation et son resplendissement. Georges Métochite, à qui nous empruntons ce détail, op. cit., t. I, n. 90. 97, dans Mal, p. 134-130, semble abandonner aussitôt son récit pour réfuterectte opinion. Finalement, Veccos déclara qu’il ne pouvait repousser « la procession du Saint-Esprit par le Fils », appuyée qu’elle était par l’autorité des Pères et du VIP concile œcuménique. Pour l’y obliger, il fallait que le synode osât condamner lui-même les paroles des Pères et prêchât d’exemple. A ce coup

droit, le Chypriote ne répondit que par des injures. Veccos, irrité, se tourna vers l’empereur : Jamais « le tranquillité, lui dit-il, tant que celui-ci n’aura pas quitté le pal i iarc.il. i I, e monarque, impatienté, reprocha durement a Veccos de rendre vains ses travaux pour la paix religieuse, et la discussion prit ainsi lin. (elle séance est la seule dont on ait des compte rendus p < n.

ie lendemain, il eu eut une autre où, pas plus que

la veille, les si hisni.it iques n Curent l’avantage. L’opl nion commençait à se tourner contre le Chypriote et

beaucoup trouvaient Injustes les traitements In fi