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LEDESMA — LEDUC

Salamanque. C’est là que, après un stage à Ségovie et à Avila ; il enseigna en 1604 dans la « chaire de Durand », puis, à partir de 1608, dans la seconde chaire de saint Thomas, qu’il conserva jusqu’à sa mort en 1616. Comme la plupart de ses contemporains, au cours de la controverse moliniste, dont il avait vu les premiers développements, il publia un volumineux traité de auxiliis, très fidèle au thomisme absolu de Ranez : Tractatus de divinse gratiæ auxiliis circa Ma verba Isaiæ, c. 26, « Omnia opéra nostra operalus es in nobis, Domine, » et circa doctrinam S. Thomse, Salamanque, 1596, 1611. Ses autres ouvrages sont : Tractatus de divina perfectione, inftnilateet magnitudine a quesl. /// Primx partis, S. Thomæ ad quesl. xiv, Salamanque, 1596, Naples, 1694 ; De magno matrimonii sacramento super doctrinam S. Thomæ, Salamanque 1592, Venise, 1595 ; Primera parte de la summa en la quai se cifra y summa todo lo que loca y perlenece a los sacramentos, con todos los casos y dudas morales resueltas y delerminadas, principalmenle lo que ioca y perlenece al sacramento de la confesion, que va todo muy distinclamente declarado, y todo lo que perlenece a las censuras ecclesiasticas, Salamanque, 1598 ; puis une seconde édition curiosamente anadida de todo lo perteneciente al sacramento del malrimonio, Salamanque, 1615, Lisbonne, 1677 ; Secunda parte de la summa en la quai se cifra y summa todo lo moral y casos de consciencia que no pertenecen a los sacramentos, con todas las dudas con sus razones brevemente puesta, Salamanque, 1598 ; puis anadido et tratado del estado de todos los nombres, Salamanque, 1615, Lisbonne, 1617, les deux parties réunies, Barcelone, 1616 ; traduction latine, par R. de Ladesou, O. P., Douai, 163Q, et deuxième partie par N. de Cruce, Cologne, 1618. On a voulu faire de Ledesma, comme de Médina, un précurseur du probabilisme ; c’est beaucoup grossir l’importance d’un propos, Summa, p. II, q. viii, concl. 12, qui concerne le cas particulier du juge embarrassé à son tribunal.

Quétif-Echard, Scriplores ordinis prædicatorum, 1721, t.n, p. 404-405 ; A. Michelitsch, Kommentaloren zur Summa théologien des hl. Thomas v. Aquin, 1924, p. 53, 163.

M.-D. Chenu.


LEDROU Pierre-Lambert, religieux de l’ordre des ermites de Saint-Augustin, naquit à Liège en 1641. Ayant manifesté au cours de ses études des qualités remarquables d’assimilation et de clarté, il fut nommé dès sa prêtrise professeur d’humanités aux collèges tenus par son ordre à Huy, Bruxelles et Louvain, et ensuite, en 1669, à l’école conventuelle de théologie fréquentée alors en cette même ville par une quarantaine de jeunes confrères, dont plusieurs suivaient en même temps les cours de l’Académie. Profitant des moindres loisirs de ses fonctions, il prépara son doctorat en théologie qu’il obtint en 1673 après un examen si brillant qu’on lui décerna à cette occasion l’épithète de Juvenis doctorum aquila. En 1677 il fit partie de la délégation des quatre docteurs qui, au nom de l’université de Louvain, réclama et obtint, après deux ans de sessions et d’examens, le 2 mars 1679, du pape Innocent XI, la condamnation de 65 propositions inspirées du laxisme théologique. De retour en Belgique, le P. Ledrou reprit son professorat, tant à son couvent de Louvain qu’à l’abbaye des prémontrés du Parc près de la même ville. En 1682 il fut élu provincial de son ordre, et, aussitôt son stage terminé, il partit pour Bologne d’abord, comme professeur d’Écriture Sainte, et ensuite pour Rome où le pape Innocent XI le nomma en 1687 professeur public à la Sapience, puis préfet du collège de la Propagande. Revenu à Louvain en 1691, il fut choisi parmi les huit régents ordinaires de l’Académie, puis, en— 1692, il fut de nouveau rappelé à Rome et nommé par Innocent XII sacriste du Vatican avec le titre d’évêque de

Porphyre. Vingt ans plus tard, le prince-évêque de Liège, Joseph Clément, issu des ducs de Bavière et électeur de Cologne, plein d’admiration pour les qualités extraordinaires du sacriste ainsi que pour son zèle du salut des âmes, obtint, non sans difficultés, de l’avoir comme évêque auxiliaire et vicaire général de son vaste diocèse. C’est dans cette charge, que mourut le P. Ledrou, le 6 mai 1721, par conséquent déjà octogénaire.

Outre les thèses publiques qui furent soutenues en très grand nombre sous sa présidence à Louvain, de 1669 à 1682, lesquelles embrassent à peu près tout le cycle de la théologie spéculative et morale, il publia les ouvrages suivants : 1° Trias Patrum, sive Moralis christiana ex tribus sanctis Patribus Aurelio Augustino, Gregorio Magno et mellifluo Bernardo, morum et christianæ vitse leclissimis præceptoribus, neenon, SS. Canonibus fideliter deprompla, in-4°, Louvain, 1669.

— 2. De contritione et attritione disserlalioncs quatuor, quibus oslenditur non requiri in reconciliatonis sacramento perfectam et ex se sola justificantem conlritionem ; certum tamen non esse, nec a Tridentino definitum, imo nec verum, quod sufficiat attritio servilis præsertim cognita, sed opus esse aliquo, saltem imperfectæ charitatis actu, seu Dei propter se super omnia dilectione : haneque cum peccalo et extra gratise sanctificantis consortium, stare posse ; ac demum singularum ejusmodi opinionum genealogia texitur, Rome, 1707, réédité à Louvain 1707, et à Munich, 1708. A cet ouvrage Gaspard Bencard opposa la thèse suivante : Discussio theologica quatuor dissertationum, quas in puncto contritionis et attriiionis posuit P. L. Ledrou, ex ordine erem.S. Augustini, episc. Porphyriensis, qua oslenditur verum non esse quod charitas benevola Dei propter semetipsum et super omnia sit separabilis a gratia sanctificante et remissione peccatorum. Item verum non esse et theologice certum et a concilio Tridentino saltem implicite definitum, sufficere ad sacramentum pœnitentix attritionem quæ constet motivo supernaturali inferiore quam charitatis benevolse Dei, hinc etiam sufficere motivum metus géhennes, et excludere posse voluntatem peccandi formalem, Ingolstadt, 1710. — Le P. Ledrou opposa à cette attaque : 3. Confutatio discussionis theologicee per R. P. August. Michel, S. August. canonicum regularem Underslorffensem contra quatuor de contritione et attritione dissertationes Fr. P. L. Ledrou Huyensis, Padoue, 1713. Ouvrage réimprimé à Louvain, d’après l’exemplaire de Padoue, en 1716. On ne connaît pas de réponse à cette défense de l’auteur.

L’on conserve également, paraît-il, à l’abbaye du Parc, près de Louvain, plusieurs traités mss dictés par le P. Ledrou durant son professorat.

Cf. Biblioihèqie norbertine, 1903, n. 6 ; Documents relatifs à l’histoire de l’université de Louvain (1425-1797), publiés par le chanoine Reusens dans les Analectes pour servir à l’histoire ecclésiastique de Belgique, t. xxii, ainsi que les historiens de l’ordre des ermites de Saint-Augustin.

A.-X. Merlin.

LEDUC Nicolas († 1744) est originaire de Normandie et fut d’abord curé de Trouville ; il vint à Paris, où M. Bourret, curé de Saint-Paul, lui donna les fonctions de vicaire ; en 1717, avec tous les confrères de la paroisse, il signa l’appel de la bulle Unigenilus. En 1728, il rédigea une lettre au cardinal de Xoailles, pour adhérer à la cause de l’évêque de Senez, Soanen, contre les décisions du concile d’Embrun, et il y protesta contre le jugement de ce concile. En 1731, Leduc fut interdit par l’archevêque de Paris, de Vintimille, successeur de Noailles ; il se retira alors sur la paroisse Saint-Séverin où il mourut le 23 mai 1744. Dans un écrit trouvé après sa mort et portant la date du 7 juillet 1731, il fait sa profession de foi et déclare persévé-