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1381 LYON (II » CONCILE ŒCUMÉNIQUE DE). ŒUVRE DU CONCILE 1382

nique du Latran est dans les Décret. Gregorii IX, I. V, tit. xix, can. 3. — 27. Sur le testament et la sépulture des usuriers. Sexlus, t. V, tit. v, can. 2 — 28. Contre les saisies, appelées représailles, par lesquelles une personne est grevée à la place d’une autre. Sextus, t. V, tit. viii, can. 1. — 29. Explication du can. 12 du I er concile œcuménique de Lyon sur la défense de communiquer avec les excommuniés. Sextus, t. V, tit. xi, can. 9. Le can. 12 du I er concile de Lyon est ibid., can. 3. — 30. La relaxatio ad cautelam de l’interdit ne s’applique pas dans les lieux frappés d’un interdit général. Sextus, t. V, tit. xi, can. 10. — 31. Excommunication contre ceux qui permettent de tuer ou de molester quiconque a frappe d’une censure les rois, princes, barons, nobles, baillis, et leurs ministres, ou toute autre personne. Sextus, t. V, tit xi, can. 11.

III. Œuvre du concile. — 1° L’union des Églises grecque et latine. — Il n’y a pas à reprendre ici l’histoire du schisme grec, depuis ses lointaines origines jusqu’au concile de Lyon. Voir Constantinople (Église de), t. iii, col. 1322-1393. Le germe qui était contenu dans le 3e canon du I er concile œcuménique de Constantinople (381) avait abouti, grandissant toujours, au schisme temporaire avec Photius au ixe siècle et définitif avec Michel Cérulaire au xi c. Ce n’est pas que l’action de Cérulaire eût créé d’emblée entre les Églises grecque et latine un état d’hostilité irréductible. B. Leib, Rome, Kiev et Byzance à la fin du xie siècle, Paris, 1924, a démontré que les contemporains n’eurent pas l’impression qu’un événement irréparable s’était pour lors accompli. Bien des fois on s’était réconcilié après des ruptures éclatantes ; pourquoi ne s’accorderait-on pas une fois de plus ? Mais il y eut toute une série de causes pour y mettre obstacle. Ce fut d’abord, dans le sud de l’Italie, le progrès de l’État normand, favorisé par Grégoire VII qui s’en servit dans sa lutte contre l’Empire : en constituant une menace pour Byzance, les ambitions normandes paralysèrent les tentatives d’union entre les deux Églises. Ce furent, ensuite, les croisades qui habituèrent les grecs à voir dans les latins des rivaux dangereux. Ce fut surtout l’occupation de Constantinople par les latins (1201) et la fondation de l’Empire latin de Constantinople, marquées l’une et l’autre par des excès sans nombre qui auraient suffi, même s’il n’y avait pas eu un long arriéré de suspicions et de dissentiments, à mettre entre grecs et latins de l’irrémédiable. Officiellement, le catholicisme triomphait à Constantinople ; mais, dans les trois États grecs qui firent face a l’empire latin : Nicée, Trébizonde et Épirc, l’orthodoxie grecque subsistait, encore plus tenace d’avoir subi l’humiliation fie la défaite. La reprise de Constantinople par Michel VIII Paléologue (15 août 1261) compromit 1rs projets d’union, d’autant qu’Urbain IV, élu au souverain pontificat dans ces conjonctures, commença par vouloir restaurer l’empire latin et prêcha h’croisade contre Paléologue. Urbain dut en rabattre et nouer des négociations avec l’empereur grec. Cependant Charles d’Anjou, devenu souverain des Deux-Siciles, avait marie sa tille avec le fils de

Baudoin il. l’es empereur latin de Constantinople, et Baudoin lui avait légué conditionnellement son empire et promis de lui eu donner Immédiatement le tiers, si la papauté lui avait laisse libre carrière, Constantinople tombai ! dans ses mains. Tanl que le

péril exista, les grecs se tournèrent vers le pape, prodiguant les belles paroles, faisant miroiter les menreUleui espoirs : il étail dans l’ordre que, le dangeT éloigné,

les dispositions hostiles reparussent.

Du reste, en même temps qu’à des considérations

d’ordre politique, entre yrecs et latins, la mésentente

tenait à de causes autrement profondes, il est remar quable que, au cours des siècles, les essais d’union

avec Rome se sont toujours heurtés aux résistances, franches ou dissimulées, des hauts dignitaires ecclésiastiques. Parce qu’il avait besoin du pape, l’empereur voulait la paix religieuse avec l’Occident ; « mais cette paix religieuse le patriarche ne la voulait pas, ou plutôt il ne l’aurait admise qu’à une condition, celle d’être considéré par les pontifes de l’ancienne Rome comme un égal, non comme un subordonné. On reconnaîtrait peut-être au siège de Pierre une primauté d’honneur ; on se résignerait de moins en moins à lui reconnaître sur l’Église grecque une primauté effective, une juridiction souveraine. » É. Amann, dans la Revue des sciences religieuses, janvier 1925, p. 146.

Des négociations de Michel Paléologue avec Urbain IV et avec Clément IV retenons seulement la lettre du 4 mars 1267, Potthast, n. 19 955, dans laquelle Clément IV marquait à l’empereur le point de vue romain, qui devait prévaloir au concile de Lyon. Clément avait dû désavouer un projet d’union défectueux qu’avaient agréé, non sans dépasser leurs pouvoirs, les nonces apostoliques à Constantinople. Il envoyait un symbole de foi que l’empereur, son clergé et son peuple devaient admettre pour rentrer dans l’unité catholique. A la demande des grecs de convoquer un concile, il répondait qu’ilne saurait être question de réunir un concile pour discuter ou définir « la vérité très pure, très certaine et très solide de la foi orthodoxe…, car la soumettre à une nouvelle discussion ou définition serait comme la révoquer en doute ». Du moment où les grecs auraient reçu et professera foi véritable et seraient venus à l’obéissance envers l’Église, si l’empereur, pour resserrer les liens de l’union entre latins et grecs, désirait la convocation d’un concile par le Siège apostolique dans la ville que celui-ci jugerait favorable, le pape était prêt à satisfaire à ce désir. Cf. Raynaldi, Annal., an. 1267, n. 79.

Après la mort de Clément IV, durant la longue vacance qui précéda l’élection de Grégoire X, sur l’invitation de saint Louis, qui avait décliné l’arbitrage dans les controverses relatives à l’union offert par Michel Paléologue, les cardinaux chargèrent un des leurs, Rodolphe Grosparmi, évêque d’Albano, de conclure, le cas échéant, l’affaire de l’union ; ils précisèrent que ce devait être conformément à la lettre de Clément IV, qu’ils transcrivaient tout entière, mot pour mot, à cette fin. En outre, ils voulurent que dans le concile général à réunir au sujet des grecs, l’empereur, le patriarche et tous les prélats, le clergé el le peuple fissent — par eux-mêmes ou, bien entendu, par des représentants — le serment de garder intacte cette foi et, en particulier, la reconnaissance de la primauté de l’Église romaine. Suivail la formule du serment à prononcer. Cf. Raynaldi. Annal., an. 1270, n. 4, 5.

Dès son élection au pontifical suprême, Grégoire X se voua tout entier à l’œuvre de la paix religii Georges Pachymère, dont le témoignage n’est pas suspect, car il mentionne lui-même la liait qu’il eut dans l’opposition schismat ique. M i/ar, ’I. Il a). aioXàyoç, i. v, c. xiv, P. c, ., t. cxi.m. col. 833. Indique bien la différence des états d’âme de l’empereur et du pape : » Il fui manifeste que l’empereur cherchait la paix pai peur de Charles d’Anjou et que, sans cela, il n’y eût jamais pensé, tandis que Grégoire la cherchait pour ce qu’elle a de beau et pour l’union des Églises. » c. xi, col. 822. Finalement, le programmi

ment IV et des cardinaux de 1270 s’exécuta de point en point. Michel Paléologue et les grecs acceptèrent.

tel quel, le symbole de fol de Clément iv. Le concile ne discuta ni ne définit les articles de ce symboli

ception faite de l’article sur la procession du Saint*

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