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LE COURRAYEK — LE COZ


par le droit, contre la Défense du R. P. Le Courrayer, docteur d’Ox/ord et chanoine régulier de SainteGeneviève, 2 vol. in-12, Paris, 1730, Mémoires de Trévoux, août 1730, p. 1470-1490, et septembre, p. 1517-1536 ; Journal des savants, septembre 1 730, p. 580-589 ; Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savants de l’Europe, t. iii, p. 88-109. Le Courrayer répondit dans le Supplément aux deux ouvrages faits pour la défense de la validité des ordinations anglicanes, pour servir de dernière réponse au nouvel ouvrage du P. Lequien et aux censures de quelques évêques de France, in-12, Amsterdam, 1732. Bibliothèque raisonnée, t. vii, p. 355-374.

Réfugié en Angleterre, Le Courrayer publia l’Histoire du concile de Trente, écrite en italien par Fra Paolo Sarpi, et traduite de nouveau en français, avec des notes critiques, historiques et théologiques, 2 vol. in-fol., Londres, 1736, publiée aussi à Amsterdam, 2 vol. in-4°, 1736, et à Bâle, 1738, traduite en allemand, en anglais et en italien. Dans une longue préface, Le Courrayer fait l’apologie de ses sentiments et raconte les persécutions que l’esprit d’intolérance lui a suscitées. L’ouvrage est dédié à la reine d’Angleterre dont il fait l’éloge, parce qu’elle aime la religion. Le Courrayer prétend que l’absolution n’est qu’une déclaration et il accuse le concile de Trente d’avoir inventé plusieurs articles de foi. C’est un ouvrage hérétique, expliqué par un commentaire hérétique. Mémoires de Trévoux, mars, avril 1737, p. 472-505, 569-607. Les Nouvelles ecclésiastiques du 22 septembre 1736, p. 149150, s’appuyant sur une Lettre du sieur Legros, relèvent les erreurs de Le Courrayer et approuvent les lettres des évêques de Senez et de Montpellier contre lui ; elles signalent, comme préservatif ou contrepoison contre cet ouvrage, le Traité des principes de la foi catholique de Duguet, 3 vol. in-12, Paris, 1736. Le Courrayer répondit à ces attaques par la Défense de la nouvelle traduction de l’Histoire du concile de Trente contre les censures de quelques prélats et de quelques théologiens, in-12, Amsterdam, 1742, Bibliothèque raisonnée, 1742, t. xxviii, p. 92-116, répliqua à plusieurs mandements, entre autres à ceux de l’archevêque d’Embrun et de l’évêque de Montpellier. Dom Gervaise prit la défense du concile de Trente dans L’honneur de l’Église catholique et des souverains pontifes défendu contre les calomnies, les impostures et les blasphèmes du P. Le Courrayer, répandues dans sa traduction de l’Histoire du concile de Trente par Fra Paolo, et dans les notes qu’il y a ajoutées, 2 vol. in-12, Paris, 1742, Cet ouvrage est écrit dans un style pressant, vigoureux, plein de force, et il attaque surtout la préface et les notes contradictoires de cet auteur « moitié catholique, moitié protestant, chanoine régulier de Sainte-Geneviève et docteur d’Oxford, français et anglais. » Mémoires de Trévoux, avril et juin 1744, p. 583-617, 1050-1083.

Les autres écrits de Le Courrayer passèrent inaperçus : il avait été l’éditeur d’un Recueil de lettres spirituelles sur divers sujets de morale et de piété du P. Quesnel, 3 vol. in-12, Paris, 1721 ; en Angleterre, il publia une traduction française avec notes de l’Histoire de la réformation de Jean Sleidan, 3 vol. in-12, La Haye, 1767-1769. Guillaume Bell publia en anglais, après la mort de Le Courrayer, une Déclaration de mes sentiments sur différents points de doctrine, in-12, 1787. On a attribué à Le Courrayer la Réfutation de l’apologie d’Érasme, réponse à la thèse du P. Marsollier qui, en 1713, avait défendu l’orthodoxie d’Érasme. Mémoires de^Trévoux, juin 1714, p. 954-972.

Michaud, Biographie universelle, art. Courrayer, t. ix, p. 353 354 ; Hcefer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 243-245 ; Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 62 ; Haag, La France protestante, t. vi, p. 482-484 ; Moréri, Le

grand dictionnaire historique, art. (Juien, dans lequel l’abbé Goujet approuve Le Courrayer et critique le P. I.e Quien ; I’icot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique peniliud le XVIII’siècle, édit. de 1855, t. ii, p. 209-215 ; Journal et mémoires de Mathieu Murais, avocat de Paris, sur la Régence et le règne de Louis XV (1715-1737), t. iii, p. 241-243 ; Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savants de l’Europe, t. iii, p. 88-109 ; t. vii, p. 355-374 ; t. xxviii, p. 92-116 ; Lebreton, Biographie normande, t. ii, p. 443444 ; Oursel, Nouvelle biographie normande t. ii, p. 90 ; Guilbert, Mémoires biographiques et littéraires, t. ii, p. 100103 ; Journal des savants et Mémoires de Trévoux, loc. cit. ; la Collection Languet, qui se trouve à la bibliothèque municipale de Sens, donne des pièces intéressantes sur Le Courrayer, en particulier aux t. xxv et xxvi.

J. Carreyre.

LE COZ Claude (1740-1815) naquit à Plounevez-Porzay en Bretagne, le 2 septembre 1740 (M. Pisani dit le 22 décembre). Il fit ses études au collège des jésuites de Quimper ; il devint, après le départ de ces religieux, en 1762, professeur dans ce collège et il en était le principal, lorsqu’il prêta le serment constitutionnel le 7 février 1791. Il fut élu évêque d’Ille-et-Vilaine, à cause de sa réputation et de son gallicanisme et fut sacré par Massie.u, évêque de l’Oise, le 10 avril 1791. Il fut, après Grégoire, le personnage le plus en vue du clergé constitutionnel. A la Législative, il prit souvent la parole pour combattre les motions antireligieuses et protester contre les prétentions de l’Assemblée qui voulait légiférer en matière ecclésiastique ; il protesta en particulier contre le mariage des prêtres. Après la Législative, revenu dans son diocèse, il refusa d’appliquer les lois qu’il avait combattues comme député ; à cause de cela, Carrier le fit enfermer durant quatorze mois dans les prisons du Mont Saint-Michel. Il fut mis en liberté le 4 décembre 1794. A cette époque, il collabora au journal du parti janséniste, les Annales de la religion, mais parfois il critiqua vivement les tendances de ce journal. Il présida les deux conciles des Constitutionnels, celui de 1797 (15 août-12 novembre) et celui de 1801. Dans son diocèse, il se montra plein de charité pour les pauvres, mais peu bienveillant pour les insermentés. Au moment du Concordat, il donna sa démission et il fut un des évêques constitutionnels choisis par le Premier Consul pour entrer dans le nouvel épiscopat : il fut nommé archevêque de Besançon. En dépit des promesses de l’abbé Bernier, Le Coz refusa de signer la rétractation exigée par le légat, et, malgré l’intervention paternelle de Pie VII, ce fougueux gallican opposa toujours son jugement personnel à celui du pape et de l’Église. Par contre, il fut un chaud partisan de Napoléon et il fut un des premiers à se déclarer pour lui, au retour de l’île d’Elbe, en mars 1815. Il vint à Paris pour saluer l’empereur et il mourut peu après son retour dans son diocèse, le 3 mai 1815, durant une tournée pastorale, à Villevieux, village du Jura.

Le Journal de la librairie de Beugnot, 1815, p. 122, donne la liste complète des ouvrages de Le Coz ; la plupart sont écrits en faveur de la Constitution civile du clergé et quelques-uns sont dirigés contre les incrédules. Parmi ces écrits, on peut citer : Observations sur le décret de l’assemblée pour la Constitution civile du clergé, adressées aux citoyens du Finistère en 1790, alors que Le Coz était procureur syndic de ce département ; l’abbé Barruel répondit à ces observations dans son Journal de novembre 1790 et il parut cinq lettres contre ces Observations. — Accord des vrais principes de la morale et de la raison sur la Constitution civile du clergé, in-12, Paris, 1791. Cet écrit fut signé en 1791 par dix-huit évêques constitutionnels, afin de répondre à l’Exposition des principes, publiée en 1790 par trente évêques fidèles. Le Coz voulait prouver la légitimité de son élection, la fausseté des brefs pontificaux qui la déclaraient irrégulière et il plaidait