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LE COl’RRAYER


entre directement en scène dans La dissertation du P. Le Courrayer sur la succession des évêques de l’Église anglicane et sur la validité de leur ordination réfutée par le P. Hardouin, jésuite, 2 vol. in-12, Paris, 17241725. La première partie examine la question de fait et soutient la thèse, aujourd’hui démontrée fausse, que Parker a été consacré sans aucune cérémonie et dans des circonstances ridicules, scandaleuses même, dans un cabaret de Londres ; que d’ailleurs Barlow, le consécrateur de Parker, n’avait pas le droit de consasacrer ; enfin il expose quelques réflexions sur divers endroits du livre de Le Courrayer. Journal des savants, février 1725, p. 116-124, et mai 1726, p. 328-335 ; Mémoires de Trévoux, mars 1725, p. 469-495, et juin 1726, p. 989-1030. Presque en même temps, le P. Lequien, professeur de théologie de l’ordre des frères prêcheurs, publiait : Nullité des ordinations anglicanes ou Réfutation d’un livre intitulé : Dissertation. .., 2 vol. in-12, Paris, 1725. Pour Lequien, l’ordinal anglican est l’œuvre de la puissance séculière représentée par les rois d’Angleterre et, par suite, n’a aucune valeur. Journal des savants, septembre 1725, p. 546564, et d’octobre, p. 640-648. Un bénédictin écrit à Le Courrayer une Lettre sur son traité des ordinations des anglais, in-12, Paris, 1726, pour lui rappeler les conditions nécessaires de la validité des sacrements et la désapprobation faite par l’Église romaine des changements introduits dans le rite anglican et aussi le soin que l’Église a toujours eu de réordonner les prêtres d’Angleterre qui ont fait leur abjuration. Mémoires de Trévoux, juin 1726, p. 1132-1136, et Journal des savants, juillet 1725, p. 436-437. Les attaques se multiplient : le doyen Fennell en Irlande publie un Mémoire ou Dissertation sur la validité des ordinations, 2 vol. in-12, Paris, 1726, et montre l’invalidité des ordinations anglicanes, par le récit complet de l’histoire de la Réforme en Angleterre. Journal des savants, août 1726, p. 473-477. Les Observations importantes sur le livre du P. Le Courrayer, in-12, Paris, 1726, relèvent les erreurs nombreuses contenues dans cet écrit, surtout au sujet du sacrifice de la messe qui n’est plus un sacrifice réel.

Le Courrayer s’était déjà défendu dans quelques Lettres et Remarques, mais, à la fin de 1726, il publia un long travail intitulé : Défense de la Dissertation sur la validité des anglais contre les différentes réponses qui y ont été faites avec les pièces justificatives des faits avancés dans cet ouvrage, 4 vol. in-12, Bruxelles, 1726. Le Courrayer veut répondre en particulier aux attaques du P. Lequien et, contre lui, montrer « l’impossibilité morale de la supposition et de la corruption d’une infinité d’actes t ; il conteste les affirmations du P. Hardouin qu’il attaque vivement au sujet de l’histoire de l’auberge et de l’ordination de Barlow dont on ne parle pas avant 1604, et il fait voir que la validité des ordinations anglicanes reconnue par l’Église catholique sera un obstacle de moins à la réunion des anglicans. » Journal des savants, février 1727, p. 67-75. Le P. Hardouin publia, dans les Mémoires de Trévoux de mai 1727, p. 597-815, un article intitulé : Deux exemples des falsifications remarquées dans la Défense du P. Le Courrayer ; à cet écrit, l.c Courrayei répondit par une Lettre au sujet de la nouvelle accusation de faux qui lui est intentée par le P. Hardouin dans 1rs Mémoires de Trévoux de mai. I.c I’. Hardouin ajouta un écrit plus complet : Défense des ordinations anglicane » réfutée par le p. Hardouin, de la Compagnie de Jésue, 2 vol. in-12, Paris, 1727 ; le jésuite se plaint « des airs méprisants, des traits hautains, pleins d’orgueil, de COlëre et de haine et des plus grossières injures. Il se contente de transcrire mot pour mot les passages qu’il veut réfuter, pour v répondre ensuite..Intimai des savants, décembre 1727, p. 707-711.

Mais déjà les évêques de France avaient condamné les thèses de Le Courrayer dans leurs mandements. Vingt évêques assemblés à Paris, sous la présidence du cardinal de Bissy, avaient examiné l’ouvrage le 22 août 1727, et un arrêt du Conseil d’Etat avait suivi le 7 septembre. Puis ce sont les mandements du cardinal de Xoailles (31 octobre), de l’archevêque de Cambrai et de l’évêque de Soissons (15 septembre), des évêques d’Évreux (18 septembre), de Luçon (1 er octobre), de Boulogne (10 octobre), de Laon (20 octobre), de Noyon (4 novembre), de Poitiers (3 décembre), de Beauvais (8 décembre), de Mâcon (18 décembre), de Montpellier (25 janvier 1728), de Bayeux (15 février). Le P. Le Courrayer se soumit et le cardinal de Noailles put annoncer que le Père, par une lettre du Il mars 1727, « condamnait sincèrement toutes les erreurs condamnées et censurées aussi bien que les expressions de ses ouvrages qui expriment ou favorisent les erreurs. > Journal des savants, avril 1728, p. 225-232. Cependant la publication des écrits se poursuivait ; le P. Théodoric de Saint-René, carme des Billettes, ancien professeur de théologie et ancien commissaire général de son ordre en Angleterre et en France, publiait la Justification de l’Église romaine sur la réordination des Anglais épiscopaux ou Réponse à la dissertation et à la défense de la Dissertation… ; de son côté, François Vivant, prêtre, docteur, chanoine, chancelier, vicaire général de Paris, avec l’approbation de l’abbé de Targny, éditait : La vraie manière de contribuer à la réunion de l’Église anglicane à l’Église catholique ou Examen des différents endroits des deux livres intitulés.-Dissertation… l’autre : Défense de la dissertation, in-4°, Paris, 1728. L’écrit ne faisait guère que citer le P. Le Courrayer, Journal des savants, novembre 1728, p. 697-700.

L’abbé de Sainte-Geneviève désavoua son subordonné, et, en 1728, publia un petit écrit adressé aux religieux de sa congrégation (1 er février 1728) : l’abbé y gémit du départ de Le Courrayer et, par une sentence du 30 janvier, il lança une excommunication contre lui ; à la suite, se trouvent les lettres de soumission que Le Courrayer avait envoyées au cardinal de Noailles (Il mars, 25 mars, 30 octobre et 3 décembre 1727) et la lettre qu’il avait écrite à l’abbé de Sainte-Geneviève. Toutes ces lettres sont à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 20 973, ꝟ. 43 sq. et à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 738, ꝟ. 45 sq. Le Courrayer voulut se justi fier. Ce dernier ms., ꝟ. 3-35, contient un long Mémoire concernant la relation historique que prépare le P. Le Courrayer ; il est daté du 10 mai 1728 et divisé en 8 articles qui racontent les phases principales de la polémique et les travaux composes pour et contre. Le Courrayer a expliqué lui-même les motifs de sa fuite en Angleterre. Bibliothèque nationale, Lu", 11 996. Le Mémoire de Le Coun ; yei parut en 1729, avec une longue préface dans laquelle L’auteur explique et justi lie sa conduite, sans entrer dans les détails de la controverse doctrinale. L’écrit est intitulé : Relation historique et apologétique des sentiments et de la conduite du P. Le Courrayer. chanoine régulier de Sainte- (ieneviève, avec 1rs pièrrs justificatives des faits avancés dans cet ouvrage, 2 vol. in-12. Amsterdam, 1729. Mémoires <ic Trévoux, août I7.’in, p. 1856-1372. Le docteur d’Oxford prétend rester bon catholique, tout eu n’adoptant pas « les différentes

doctrines qui prévalent dans les écoles ou parmi les

théologiens catholiques… qui font du christianisme

une secte philosophique d’autant moins raisonnable

qu’elle commence par demander le sacrifice de la

raison… ; il ne (esse pas d’être catholique en refusant de s’asservir a ce joug… i Cependant le P. Lequien

complétai 1 son travail dans L/ nullité itrs ordinations anglicane », démontrée de nouveau, tant par le fait que