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LE CLERC — LECLERC DE BEAURERON

Scriptores ordinis prædicatorum ; à M. Perdoulx de la Périère pour ses deux lettres sur la Bibliothèque des auteurs de la congrégation de Saint-Maur, due à dom Le Cerf de la Viéville ; à l’abbé Papillon pour sa Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, aux PP. Lelong et Desmolets pour la Bibliothèque historique de la France ; à la Bibliothèque chartraine de dom Liron ; aux Mémoires du P. Nicéron, à l’Histoire littéraire de la ville de Lyon, du P. de Colonia, etc. On lui doit aussi une curieuse Étude sur le plagiat littéraire, où l’abbé d’Artigny, Nouveaux mémoires d’histoire, a beaucoup puisé.

L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, in-8°, 1900, t. i, p. 257-276, indique où se trouvent conservées les œuvres restées manuscrites ; Vie, écrits et correspondance littéraire de Laurent-Josse Le Clerc, in-8°, Paris, 1878.

E. Levesque.

3. LECLERC Pierre (1706-1773 ?) naquit le 4 juillet 1706 à Briché, dans le pays de Caux, au diocèse de Rouen ; il étudia à l’Université de Paris et fut ordonné sous-diacre en 1729. Il signa d’abord le Formulaire, puis il se rétracta solennellement et s’attacha à un prêtre illuminé, nommé Vaillant, qu’il regardait comme un prophète. Lui-même fut enfermé à Vincennes en 1736, et exilé à Rouen en 1738 ; puis il se retira en Hollande où bientôt il se brouilla avec les jansénistes et les autres réfugiés. Il n’admettait que les sept premiers conciles et justi fiait le schisme de l’Église grecque. Un concile d’Utrecht (13 septembre 1763) le condamna, mais il refusa de se soumettre et se révolta contre l’évêque janséniste d’Harlem, Van Stiphout, dont il avait été l’ami de 1719 à 1758 ; il publia contre les jansénistes de Hollande de violentes attaques et il prétendait que ces jansénistes ne formaient qu’une « petite Église ». Depuis 1733, il était brouillé avec les jansénistes de France et les Nouvelles ecclésiastiques ne l’épargnent guère. Picot dit que Leclerc réédita en Hollande ce journal janséniste, en le modifiant d’ailleurs, et les Nouvelles ecclésiastiques elles-mêmes (21 août 1754, p. 136) semblent insinuer la chose, à propos d’une note parue dans l’édition étrangère des Nouvelles ecclésiastiques du 27 mars 1754 où se trouve exposé le système qui a inspiré l’Acte de révocation dans la signature du Formulaire rendu public en 1733. Leclerc mourut à une date qu’il est difficile de préciser. Picot place sa mort vers 1773 ; Quérard, dans la France littéraire, la place peu après 1780, Em. Bourgeois et L. André, dans Les sources de l’histoire de France, XVIIIe siècle {16101715), t. ii, Biographies, p. 40, la mettent en 1781.

La plupart des écrits de Pierre Leclerc se rapportent à la question janséniste : Acte de révocation de la signature du Formulaire, non seulement quant au fait, mais aussi quant au droit, in-12, s. 1., 1733 ; les Nouvelles ecclésiastiques du 23 novembre 1733, p. 191-192, critiquent vivement cet acte qui accuse de crime et de parjure tous ceux qui ne pensent pas comme son auteur. — Renversement de la religion et des loti divines et humaine » par toutes les bulles et brejs donnés depuis près de deux cent huit ans contre liaius, .lansénius, les cinq propositions et contre QuesncI ou Recueil de toutes ces bulles accompagnées de remarques, 2 vol. in-12. Rouen, 1756 ; Leclerc reprend les mêmes idées qui sont de nouveau critiquée ! par l « s Nouvelle* /astiques du 15 mai 1757, p. 81-82. Réponse de l’auteur du lirnversement à la critique véhémente qu’en a fuite le Nouvelltste ecclésiastique, in-12, Amsterdam,

1757. — Précis d’un acte de dénonciation : 1. d’une multitude de bulles, brefs… ; 2. des éoiquet de Rome eux-mêmes, suivi d’une lettre où il répond aux reproches d’un ami, in-12, Amsterdam, 1758 ; l’auteur déclare qu’il n’admel Mue les sept premiers conciles générai !

IMire et dénonciation adressées u mm. (ci pasteurs de

l’Église de Hollande, tant du district de l’archevêché d’Utrecht que des évêchés d’Harlem et de Déventer, sur les matières les plus importantes, in-12, Amsterdam, 1763. — Recueil de plusieurs écrits où est celui des questions proposées au sujet du conciliabule d’Utrecht par Ahuys, pasteur d’Amsterdam, in-12, Amsterdam, 1764 ; l’auteur fait l’apologie de l’Église grecque. — Lettre à M. Stiphout, évêque d’Harlem, in-12, Amsterdam, 1764. — Lettre encyclique à MM. les pasteurs de Hollande, in-12, Amsterdam, 1765. — Acte de Pierre Leclerc, sous-diacre de l’Église de Rouen et maître es arts de V Université de Paris, pour servir de réponse à l’excommunication, in-12, Amsterdam, 1765. — Préface historique qui contient l’histoire abrégée du mystère d’iniquité, ou le concile célébré à Utrecht convaincu de brigandage, in-12, Amsterdam, 1765. Cet écrit est peut-être le plus curieux des ouvrages de Leclerc. Sur ce concile d’Utrecht, voir Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le xviiie siècle, édit. de 1853, p. 128-132. — Rome redevenue païenne et pire que païenne, in-12, Amsterdam, 1764. — On a aussi attribué à Leclerc un Recueil de pièces qui n’ont point encore paru sur le Formulaire, in-12, 1754. — La religion vengée ou Recueil de neuf écrits contre la thèse de l’abbé de Prades, in-12, 1754.

— Nouvelle apologie de la sainte doctrine de M. Jansénius, par Gilles de Witte, in-12, 1756. — Leclerc a édité les Homélies de saint Grégoire, pape, sur Ézéchiel, in-12, 1747, et, un peu plus tard, un ouvrage très apprécié des jansénistes, le Journal de l’abbé Dorsanne, docteur de Sorbonne et chantre de l’église de Paris, grand vicaire et officiai du même diocèse, contenant tout ce qui s’est passé à Rome et en France, dans l’affaire de la constitution Unigenitus, avec des anecdotes très intéressantes pour connaître les intrigues et le caractère de ceux qui ont demandé et soutenu ladite constitution, aussi bien que de tous ceux qui y ont eu part, 2 vol. in-4° et 6 vol. in-12, Paris, 1757.

— Au point de vue de l’histoire du jansénisme. Leclerc a composé une Histoire des persécutions des religieuses de Port-Royal (cet ouvrage n’est peut-être pas authentique ) ; mais il est certainement l’auteur des Vies intéressantes et édifiantes des religieuses de Port-Royal et de plusieurs personnes qui leur étaient attachées, avec des lettres et des pièces diverses, 4 vol. in-12, Paris, 1750-1752. Cet écrit, curieux surtout par les documents qu’il renferme, a été complété par un autre ouvrage intitulé : Vies intéressantes et édifiantes des amis de Port-Royal, pour servir de suite aux Vies intéressantes et édifiantes des religieuses de cette maison, in-12, Utrecht, 1751. Les Nouvelles ecclésiastiques du 15 mai 1757, p. 82, citent encore de Leclerc un écrit intitulé : Idée de la vie et des écrits de Gilles de Witte, pasteur et doyen dans la ville de Matines, suivie d’un appendice, 2 vol. in-12, Amsterdam, 1756.

Michaud, Biographie universelle, t. xxiii, p. 524-525 ; Ilcefor, Nouvelle biographie générale, t. xx. roi. 204-205 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 40-50 ; Nouvelles ecclésiastiques du 2.’i novembre 17.(3, p. 191-102 ; I.elireton, Biographie normande, t. ii, p. 436-4 : $7 ; Frère, Bibliographie normande, t. n ; Gullbert, Mémoire biographique et littéraire île lit Seine— Inférieure ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIII’siècle, édit. de 1855, t. iv, p. 128-132 et 477*478 ; Mtgne, Dictionnaire îles jansénistes, col. 382-303.

.1. Cabbbyrs.

4. LECLERC DE BEAUBERON Nicolas-François (1714-1790) naquit à Méray. près de Condé-sur-Noireau ; il lit ses études à Cæn et devint professeur de théologie dans la même ville, il y occupa cette chaire durant quarante neuf ans et il fut doyen et deux fois recteur de l’université ; il était, en outre, official de l’abbaye de Saint-Étienne et chanoine de la cathédrale de Rouen. Il mourut à Cæn le 4 décembre 1790.