Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.1.djvu/579

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1143
1144
LUMBIER — LUPOLD

cite encore deux volumes de sermons. Cinq sermons de Lumbier ont été conservés par Raymond de Sos, carme chaussé, dans Oratoria carmelitana, Saragosse, 1684, in-4°, p. 197-216 ; 561-613. Ce même ouvrage donne une notice de Lumbier sur les vœux de religion dans l’Ancien Testament. — 7. Enfin les Sept exercices pour tous les jours de la semaine sont restés probablement inédits.

J. Boneta, Vida exemplar del venerable Padre M. F. Raymundo Lumbier… Tratado historico y Panegirico dividido en tres partes, Saragosse, 1687, in-4°, entre autres choses, il y a là des éloges en vers et en prose, les oraisons funèbres prononcées en son honneur par Philippe Aranda, S. J., Louis Puyoo y Abadia, carme, et Joseph Boneta, etc. ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, t. ii, col. 673-675, n. 18 ; Henri de S. Ignace, O. C, Ethica amoris, Liège, 1709, passim ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t iv, col. 359 et 623-624.

P. Anastase de S. Paul.

LUMPER Gottfried (1747-1800), né à Füssen en Bavière le 9 février 1747, entra dans l’ordre bénédictin à Villinga, y fit profession, devint prieur et enseigna l’histoire du dogme et l’histoire de l’Église. Homme de foi et de sainte vie, inébranlable dans l’accomplissement du devoir et la pratique des vertus, il mourut le 8 mars de l’année 1800 ou 1801.

Dom Lumper a composé un ouvrage sur les Pères des trois premiers siècles sous ce titre : Historia theologico-critica de vita, scriptis atque doctrina sanctorum Patrum aliorumque scriptorum ecclesiasticorum trium priorum sæculorum ex virorum doctissimorum litterariis monumentis collectarr, 13 vol. in-8°, Ausbourg, 1783-1799 ; de plus, J. M. Schrœkii, Historia religionis et Ecclesiæ christianærr, in-8°, Augsbourg, 1788 ; Der Christ in der Fasten, in-8°, Ulm, 1796. — Migne, dans les cinq premiers volumes de P. L., a utilisé le premier de ces ouvrages, pour ses préfaces aux œuvres des premiers Pères, Tertullien, saint Cyprien, etc.

Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxiii, col. 248 ; Klüpfel, Necrologium, p. 250-255 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v a, col. 392.

J. Baudot.

LUNA (Pierre de), voir Pierre de Luna.

LUPI Ignace, de Bergame, né le 10 février 1585, entra chez les mineurs réformés le 11 février 1603 et mourut en grande réputation de savoir dans sa patrie, le 6 octobre 1659. Il enseigna la théologie avec le titre de lecteur général, fut définiteur et custode de sa province. Consulteur de l’Inquisition, il se spécialisa dans l’étude des censures et des cas réservés et publia les ouvrages suivants : Commentaria in censuras et casus reservatos diœcesis Bergomi, in-4°, Bergame, 1636 ; Commentaria in excommunicationis censuram pro indemnitate hospitalis magni S. Marci Bergomi, episcopo reservatæ, in-4°, ibid., 1637 ; Nova lux in edictum S. Inquisitionis ad praxim sacramenti pænitentiæ, omnes et singulos tractatus ad sanctum Inquisitionis officium spectantes irradians, in-fol., ibid., Teologia mistica insegnata da Gesù Christo co’suoi interni tocchi, ibid., 1659. Nous trouvons encore sous son nom De casibus et censuris reservatis tam in genre quam in specie, in-4°, Bergame, 1681, dont les bibliographies ne parlent point.

Calvi, Scena letteraria degli scrittori bergamaschi, Bergame, 1664 ; Jean de Saint-Antoine, Bibliotheca universa franciscana, Madrid, 1732 ; Wadding-Sbaraglia, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1806.

P. Édouard d’Alençon.

LUPOLD ou LÉOPOLD DE BEBENBURG, parfois dit aussi de Babenberg, † 1363, publiciste du parti impérial sous Louis de Bavière. — Ancien élève à Bologne de l’illustre canoniste Jean André, il ne tarda pas à obtenir lui-même la réputation d’un juriste distingué. De 1338 à 1352, on le trouve simultanément comme chanoine de Wurzbourg et de Mayence et prévôt d’Erfurt. Dans le conflit survenu entre le Saint-Siège et Louis de Bavière qui déchirait alors l’Église, il se rangea du côté de l’empereur, mais avec une suffisante modération pour n’être pas suspect au pape. Aussi, en 1352, reçut-il sans difficulté le siège archiépiscopal de Bamberg, sur lequel il finit ses jours en 1363.

Ses œuvres sont toutes relatives au problème politico-théologique qui agitait alors la chrétienté. La plus importante est un Tractatus de juribus regni et imperii Romanorum, souvent imprimé à partir du xvie siècle et reproduit dans Simon Schard, Sylloge historico-politico-ecclesiastica, Strasbourg, 1618, p. 167-208. Il fut terminé le 3 février 1340 et dédié par l’auteur à Beaudouin, prince-évêque de Trêves. C’est là qu’on trouve tout l’essentiel de ses doctrines sur l’Église et l’État et leurs mutuels rapports. — On possède encore de lui un Libellus de zelo christianæ religionis veterum principum germanorum, achevé à Wurzbourg ; au cours de l’an 1342. Le texte en est publié dans Schard, à la suite du précédent, p. 208-235, et aussi dans la Maxima bibliotheca veterum Patrum, Lyon, 1677, t. xxvi, p. 88-108. Il est dédié au duc Rodolphe de Saxe et le titre en indique suffisamment l’objet. Dans l’intervalle, Lupold s’était également exercé à la poésie et avait composé un Ritmaticum querulosum et lamentosum dictamen de modernis cursibus et defectibus regni ac imperii Romanorum. Édité par J.-M. Peter, Wurzbourg, 1842, il est reproduit dans J.-Fr. Boehmer, Fontes rerum germanicarum, t. i, Stuttgart, 1843, p. 479-484. — Par suite de son caractère populaire, le Libellus a bénéficié de plusieurs traductions allemandes, 1565 et 1605.

Lupold n’a rien de commun avec le radicalisme de Marsile de Padoue. Il admet la primauté de l’Église romaine sur toutes les autres et la rattache expressément au droit divin, contrairement à l’opinion qui la voulait expliquer par un décret de l’empereur Phocas. Tractatus, v, dans Schard, p. 177. De la primauté découle la suprême autorité doctrinale : Rome est pour lui « la mère et la maîtresse de tous les fidèles » ; on ne peut s’écarter d’elle sans tomber dans l’erreur et l’hérésie. Libellus, i et iv, dans Schard, p. 209, 210, 215. Le pape, son chef, est le vicaire du Christ et le gardien spécial de la foi, ibid., xv, p. 233 ; il faut lui reconnaître la plenitndo potestatis en matière spirituelle, Tractatus, xiii, ibid., p. 199 ; sans lui, il ne saurait y avoir de concile œcuménique et les décisions intéressant la discipline ecclésiastique ne sont valables que moyennant son approbation. Libellus, xi, p. 225.

Autant il est ferme sur ces principes fondamentaux de l’ecclésiologie traditionnelle, autant Lupold se montre résolu pour revendiquer l’indépendance politique des États en général et de l’Empire en particulier. Son principe est de distinguer l’autorité royale dont l’empereur jouit sur ses terres héréditaires — parmi lesquelles l’auteur comprend du reste l’Italie — de l’autorité proprement impériale, qui s’étend, en théorie bien entendu, sur le monde entier. Celle-ci vient de l’Église, qui la transféra des Grecs aux Germains, plutôt d’ailleurs pour des raisons de fait que pour des motifs de droit, en la personne de Charlemagne. Tractatus, iv, p. 176. Au contraire, celle-là est d’origine purement politique et prend racine, en dernière analyse, dans la souveraineté populaire, dont les interprètes sont, pour l’Allemagne, les princes électeurs. De ce principe, Lupold déduit les conséquences en cinq articles qui constituent le corps de sa thèse. Toute élection faite in concordia sort immédiatement son effet : l’élu peut prendre le nom de roi et en exercer les fonctions. Même solution pour le cas d’une élection faite in discordia, si l’élu a pour lui la majorité des