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LULLE. ŒUVRES MYSTIQUES


qui n’ont pas encore été étudiés : 1. De fide catholica contra Sarracenos, Munich, lat. 10497, ꝟ. 53 ; 2. Quxstio quæ claruil palam Sarracenis in Bugia, Munich, lat. 10575, ꝟ. 43 ; 3. De lege Sarracenorum et Mahometi, Munich, lat. 10564, ꝟ. 79. Peut-être cependant s’agit-il de simples extraits. R. d’Alôs, Los catalogos, p. 65, signale aussi un Lib. de Deo et suis qualitatibus infinitis, conservé dans l’Oltob. lat. 816.

V. ÉCRITS MTSTIQUE8. — 1° Llibre de oracions y de contemplations de l’enteniment en Deu. (Majorque, avant 1277, d’après Avinyo). Opuscule conservé à Munich, ms. Hisp. 136 et à l’Ambrosienne, m>. H. 8. 7nL, ꝟ. 79-123. Littré. n. 147.

2° L’ami et l’aimé. Ce traité inclus dans le Blanquerna, Obres, t. ix, p. 379-433, est un bréviaire mystique. Il se compose de 365 métaphores morales où interviennent tout à tour l’homme et Dieu. R. Lulle déclare que ce livre a été « trouvé en Barbarie », Obres, t. ix, p. 378, c’est-à-dire qu’il l’a composé à la manière’des cantiques d’amour rédig-is par de dévots musulmans. Probst, op. cit., p. 247-250. La date de sa composition est incertaine. L’opinion la plus commune la reporte aux années 1283-1285. S. Galmès, Obres, t. ix, p..xvxvi, croit cependant l’opuscule rédigî à Majorque entre 1276-1278. Malgré les hésitations de G. Etchegoyen, Versets choisis du Livre de l’ami et de l’aimé, dans Mélanges d’archéologie et d’histoire de l’École française de Rome, Paris, 1920, t. xxxviii, p. 197, ce sentiment me paraît plus probable. L’opuscule a eu ^un grand nombre d’éditions et de traductions. Signalons seulement M. André, L’Ami et l’Aimé, Paris, 1921. Il a été aussi commenté par une mystique célèbre, la Vén. Anne du S. -Sacrement. P. André de Palma dans Estudios Franciscanos, Barcelone, 1920, t. xxiv, p. 215, 216 ; A. Rubiô, p. 19 ; Etchegoyen, Versets, p. 197-211.

3° Lift, de prima et secunda intentione (Montpellier, 1283 ?), éd. Mayence, t. iv ; éd. catalane p*r Rossellô, Obras, Palma, 1901, p. 309-388. Ouvrage fondamental de l’éthique et de I’asc>se lullienne. Avec S. Galmès, Obres, t. x, p. ix, on peut voir dans ce beau traité « un effort pour relever la moralité des foules et promouvoir 1 a dévotion dans toutes les classes de la société ». Nom breuxlmss. catalans à Palma, Munich, Halle et Rome. A. Rubiô, p. 21. Deux recensions latines différentes existent, l’une à Innichen, VIII. B. 8, f°. 76 et VIII. C. 3, f « 179, l’autre à Munich, lat. 10 519, 10 655. J. Rubiô, Los codices, p. 315 ; Littré, n. 46.

4° L’Art de contemplacio (Montpellier, 1283), inclm et édité dans le Blanquerna, Obres, t. ix, p. 433-490, a été réédité par Probst, La mystique de Ramon Lull et l’Art de contemplacio, dans Beitràge zur Gesch. der Phil. des Miltelalters, t. xiii, fasc. 2-3, Munster 1914. L’ouvrage, divisé en douze chapitres, est un traité didactique sur l’art et la méthode de contempler. De ce chef il occupe une place très honorable dans l’histoire de la spiritualité chrétienne. J. de Guibert, S. J., dans Revue d’ascétique et de mystique, Toulouse, 1921, p. 310.

5° Ars amaliva boni (Montpellier, 1290), éd. Mayence, t. vi. L’original catalan de cet ouvrage se trouve à Paris, Bibl. nat. ms. Hisp. 84 et à Munich, ms. Hisp. 65 et lat. 10 538, ꝟ. 188. Il contient une philosophie mystique de l’amour du bien et de Dieu, élaborée selon les règles du grand Art et une méthode totalement syllogistique. Le bienheureux se proposait de traduire cet écrit en arabe. A. Rubiô, p. 26 ; Littré, n. 39 et 249.

6° Arbor philosophim desideratx (Montpellier, 1290), éd. Mayence, t. vi. Ce livre entend donner une méthode rapide de se souvenir constamment de Dieu et de l’aimer. Lulle le dédie à son fils. Le texte catalan est à Paris, Bibl. nat., ms. Hisp. 84 et à Munich, ms. Hisp. 60, f » 1-34. Le texte latin de l’éd. de Mayence, fait à

une date très récente, diffère de la traduction ancienne conservée à Paris, lat. 16 116, ꝟ. 84, à Innichen, VIII. B. 12, ꝟ. 1-33 et à Cortone, B. Corn., 214, f » 1-77. A. Rubiô, p. 27. Littré, n. 42.

7° Libre de Sancta Maria (Montpellier, 1290), éd. Paris 1499, texte catalan, dans Obres, t. x, p. 3-228. L’ouvrage est divisé en 30 chapitres. Trois personnages, Lausor, Oracio, Inlencio, louent dans leurs dialogues entrecoupés d’oraisons les vertus de la Vierge et surtout son pouvoir d’intercession. On croit entendre parler saint Bernard dans la langue fleurie des troubadours méridionaux. S. Galmès, Préface dans Obres, t. x, p. ix ; A. Rubi'>, p. 27 ; Littré, n. 81.

8° Flores intelligenlise et amoris (Xaples, 1294), éd. Mayence, t. vi. Ce traité mystique, par son mélange de syllogismes, de métaphores et d’alligories est un des plus caractéristiques de la manière de Lulle. Il fut offert à Célestin V. On y signale l’influence du Roman de la Rose. Le texte catalan inédit est à Munich, ms. Hisp 60, ꝟ. 79-92. A. Rubiô, p. 26 ; Littré, n. 41.

9° Lib. de decem modis contemplandi Dcum ou Contemplatio Raymundi (Paris, 1297 ?). Écrit à la fois apologétique et mystique soumis par R. Lulle à l’examen des docteurs de Paris. Mss. à Innichen, VIII B. 13, ꝟ. 16, à Munich, lat. 10 565 et 10 590 et à Paris, lat. 15 450. Littré. n. 213.

10’Lib. quomodo conlemplatio transeat in raplum (Paris, 1297 ?). L’opuscule est d’après Pasqual, t. i, p. 233, le complément du précédent ; le seul ms. connu est à I inichen VIII. B. 13, ꝟ. 23. J. Rubio, Loscodices, p. 322.

11° Arbor philosophiæ amoris (Paris, octobre 1298), éd. Mayence, t. vi. Texte catalan éd. par Rossellô, Obras, Palmi, 1901, p. 3-179. Cet écrit développe l’Ars amativa. R. Lulle le dédia à Philippe le Bel et à la reine Jeanne de Navarre « afin qu’ils le multiplient en France en l’honneur de Notre-Dame la Vierge qui est la souveraine Dame d’amour ». L’auteur, dit M. André, op. cil, p. 166, « tel qu’il apparaît en ce livre et dans les cantiques de l’Ami et de l’Aimé, est la fleur suprême de la littérature catalane-provençale. » A. Rubiô, p. 26 ; Littré, n. 40.

12° Lib. de tredecim orationibus (Barcelone 1300), éd. Rossellô, Obras, t. i, p. 183-267, avec préface de M. Costa y Llobera, p. xiii-xviii. Recueil de prières dédiées à la reine Dona Blmca. A. Rubiô, p. 27.

vi. poésies. — » R. Lulle, dit R. d’Alôs, est le patriarche de la poésie catalane. Il l’est non seulement par le sentiment qui l’inspire, par ses effusions lyriques, son originalité, mais aussi en raison de la langue dans laquelle il écrit. » La forme et les mètres de ses poésies, inspirés par la versification des troubadours, sont des plus variés. R. Otto, Bermerkungen iïber R. Lull dans Zeitschrift fur romanische Philologie, t. xii. p. 511-523. Ces poèmes ont été édités par Rossellô, Obras rimadas de R. Lull, Palma, 1859, mais avec une critique insuffisante. Des pages choisies ont été récemment publiées avec soin par R. d’Alôs, R. Lull, Poésies, Barcelone, 1925.

1° Logica en rims. La Logique d’Algazel étant très populaire dans les écoles du Moyen Age, R. Lull en fit un résumé d’abord en arabe, puis en latin et enfin en vers catalans. Ce poème de 1612 vers a été probablement fait à Montpellier en 1276. Le texte latin est à Munich, lat. 10 538, f » 103. Quant à la versification catalane elle a été éditée critiquement par J. Rubiô, La logica del Gazzali posada en rims per en R. Lull, dans Anuari de l’Institut d’Estudis Catalans, Barcelone, 1913-1914, t. v, p. 310-354.

2° Plant de Nostra Dona, Santa Maria. R. d’Alôs, Poésies, p. 53-75, 153-155, Rossellô, Obras rimadas, p. 134. Poésie de 32 strophes monorimes dans le genre du mètre épique français. La tradition en place