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LAZARISTES (CONGRÉGATION DES) — LEAD

l’Assemblée nationale sur la constitution du clergé, in-8°, s.l. n. d. ; Mon apologie, in-8°, 1791 ; Défense de mon apologie, in-8°, Paris, 1791 ; Point de démission, in-8°, 1791 ; Il est encore temps, in-8°, 1791 ; Réflexions sur la crainte du schisme par laquelle on essaie de justifier la prestation du serment civique, in-8°, 1791 ; Réponse à M. Camus, in-8°, 1791 ; Lettres sur la juridiction épiscopale. — François-Florentin Brunet (17311806) : Traité des devoirs des pénitents et des confesseurs, in-12, Metz, 1788 ; Parallèle des religions, 5 vol. in-4°, Paris, 1792 ; Elemenla theologiæ ad omnium scholarum catholicarum usum ordine novo aptatse, 5 vol., in-4°, Rome, 1801-1804.— André Pohi (1742-1820) : Theologia dogmalica et moralis, 4 vol. in-8°, Vilna, 1809. — Jean-Baptiste Logerot (1762-1833) : Traclatus de justifia et jure, 2 vol. in-12, Paris, 1827. — Pierre Biancheri (1793-1863) : Esposizione teologico-critica dei misterii e sensi mislici del S. Sacrificio délia messa solenne, in-8°, Rome, 1849 ; Volo in forma di dissertazione sulla defïnizione dogmalica dell’Immacolato Conccpimento délia B. V. M., Tivoli, 1848 ; Esame critico di un opusculo del P. F. G. D. B. B. C, domenicano, editore di due Pareri teologici sulla Concezione Immacolala di Maria attribuai al Pallavicino edal Golli, in-16, Velletri, 1851.

— Vincent Ermoni (1858-1910) : De Leontio Byzantino et de ejus doctrina christologica, 1895 ; Le symbole des apôtres, histoire du Credo, 1903 ; La primauté de l’Église de Rome, 1903 ; Les origines del’épiscopat, 1903 ; Le carême, 1907 ; Jésus et la prière dans l’Evangile, 1906 (Collection Science et religion, 5 brochures, in-18, Paris) ; L’Église romaine en face de l’Église grecque-schismalique, in-8°, Paris, 1896. M. Ermoni a collaboré en outre à plusieurs revues ecclésiastiques, Revue biblique, Revue du Clergé Français, etc. — Jean Morino (18391923) : Theologia moralis ad mentem S. Alphonsi de Ligorio, 2 vol. in-8°, Turin, 1893. — Jean Mac Guinness (né en 1859) : Commentarii theologici, 3 vol. in-8°, Paris, 1913.

Le Divus Thomas, revue en langue latine fondée à Plaisance en 1879 par Albert Barberis, prêtre de la Mission, pour vulgariser la doctrine du Docteur Angélique, eut pour principaux rédacteurs des membres de la même congrégation. Léon XIII en a fait l’éloge. La disparition de ce périodique mensuel, après trente ans d’existence, fut vivement déplorée de toux ceux qui savaient quels services il avait rendus et pouvait encore rendre à la scolastiquc. Le Saint-Siège a demandé tout récemment qu’il fût rendu à la vie et les circonstances ont permis de répondre favorablement à un désir émané de si haut.

P. Coste.

LAZERI (Lazzari, Lazeri) Pierre, né à Sienne, le 16 octobre 1710, entra dans la Compagnie de Jésus le 21 octobre 1727. Presque toute sa carrière se passa au Collège romain où il fut nommé professeur d’histoire ecclésiastique et bibliothécaire. Membre de la S. C. de l’Index, il fut spécialement chargé de l’examen des ouvrages eu langue orientale publics par les soins de la Propagande. A la suppression de la Compagnie, on lui proposa, par une honorable exception, de lui conserver tous ses emplois ; il refusa cette faveur et accepta la place de théologien et de bibliothécaire du cardinal Zelada. Il mourut à Rome en mars 1783. Il avait été l’ami et le correspondant des plus savants personnages de son temps, tels que Boscovich, Assémani et d’autres. — Publicateur de textes, le P. Lazeri a fait paraître des Miscellanea ex mss. libris bibliothecæ Collegii romani soc. Jesu, 2 vol., in-8°, Rome, 1754-1757 ; le Commentarius in quatuor evangelia de Brunon d’Asti, évêque de Segni, 2 vol., in-8°, Rome 1775, voir P. L., t. clxv, col. 39 sq ; ce fut lui aussi qui prépara l’édition des Œuvres de Perpignano, 4 vol. in-8°, Rome, 1749. Par ailleurs, il composa de nombreuses dissertations, généralement fort courtes, relatives à l’histoire ancienne de l’Église ; quelques-unes d’entre elles ont été insérées dans des recueils postérieurs. Ainsi la dissertation sur Bérylle de Bostra, dans Zaccaria, Thesaurus theologicus t. ii, p. 403 sq., celle sur les anciens formulaires de foi ibid., t. vi, p. 157 sq., et dans Migne, Cursus theologiæ, t. vi, col. 419 sq., le travail intitulé De veterum christianorum rituum a ritibus ethnicorum origine, dans Zaccaria, Disciplina populi Dei, t. i, p. 97 sq., où l’on trouvera aussi, t. ii, p. 22 sq, les Dissertationes selectæ ex historia ecclesiastica de persecutionibus in Ecclesiam excitatis ævo apostolico. — Le P. Lazeri avait préparé un grand ouvrage sur l’histoire de l’Église, il est demeuré ms. bien qu’en 1731 on en ait annoncé la publication prochaine. Le British Museum possède un ms. autographe des Institutiones historiæ ecclesiasticæ, et d’une dissertation préliminaire De historiæ ecclesiasticæ facultate et celebrioribus ejusdem Scriptoribus. Addit. manuscripts, n. 20 000, 28 631.

Zaccaria, Storia letteraria d’Italia, t. x, p. 510 sq. ; Sommervogel., Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. iv, col. 1609-1615 ; Michaud, Biographie univ. t. xxiii, p. 439.

E. Amann.

LEAD ou LEADE Jeanne, visionnaire anglaise, membre influent, sinon fondatrice de la secte des philadelphes (1623-1704). — Jeanne Ward, née d’une bonne famille du comté de Norfolck, crut entendre de bonne heure une voix divine l’appelant à une vie religieuse plus profonde. Elle se maria néanmoins à William Lead, mais, devenue veuve, et libre de suivre ses goûts pour la mystique, elle s’enfonça dans la lecture des livres de J. Bœhme, dont une traduction anglaise venait de paraître. Elle fut aidée dans cette étude par un clergyman, John Pordage (1607-1681) qui l’initia aux expériences mystiques. Jeanne à partir de 1670 ne tarda pas à avoir ses révélations et ses visions, dont le détail est consigné dans son journal intime publié sous le titre : A fountain of gardens. Les premières pages racontent, en un style qui fait penser au Pasteur d’Hermas, la vision inaugurale : sous les traits d’une femme de grande beauté lui apparaît « la vierge éternelle de la sagesse divine », venue pour l’initier eu plus profond mystère de Dieu. Autour de Pordage s’était groupé un petit cercle de « philadelphes, pour l’avancement de la piété et de la philosophie divine » ; Jeanne en devint l’âme. En 1681 elle faisait paraître son premier ouvrage : The heavenly cloud nom breaking (Le nuage céleste qui se dissipe), suivi deux ans plus tard par la Révélation des Révélations. Ces écrits restes d’abord obscurs finirent par attirer au groupe des philadelphes un adhérent enthousiaste, en la personne d’un jeune érudit d’Oxford, Francis Lee (1661-1719). Celui-ci se lia avec Jeanne Lead, se mit entièrement à son service, épousa une de ses fille, devenue veuve, et se fit le secrétaire de Jeanne qui, sur ces entrefaites, était devenue aveugle. C’est Lee qui rédigea la volumineuse production de la visionnaire, lui qui donna corps à la société des philadelphes et recruta des partisans en Angleterre et même en Hollande. Toutefois cette petite Église ne fut pas longtemps à l’abri des dissensions intérieures. Il s’agissait de savoir quelle attitude on prendrait à l’égard de l’Église établie ; plusieurs préconisaient l’idée de l’Ecclesiola in Ecclesia, qui restera chère au piétisme, Jeanne Lead était au contraire pour la séparation ostensible ; elle souffrit de ces dissensions, connut d’autre part une situation fort gênée. Depuis 1702 elle était tombée dans une sorte d’inconscience. dont elle ne sortit que peu de temps avant sa mort, 19 août 1704.

On ne saurait parler d’un système théologique de Jeanne Lead, tant il y a d’incohérence dans ses pensées et d’inhabileté dans leur expression. Deux points