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LUC (SAINT) — LUC DE MONTEFORTE

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parce qu’il a souffert ici-bas, sera récompensé dans l’autre vie, tandis que tout riche, ayant joui sur la terre, devrait s’attendre à êlre exclu du royaume céleste ; la parabole, en tant qu’elle donne un enseignement sur la richesse, vise simplement à combattre, en montrant le renversement de la situation après la mort, l’appréciation commune sur la richesse et la pauvreté. Car la vraie vie ne résulte pas, comme on le croit trop, de l’abondance des biens qui passent : c’est ce qui ressort de la parabole du riche insensé, qui amasse durant toute sa vie, et que la mort empêchera de jouir de ses biens, xii, 16-21, parabole qui est l’illustration de cet avertissement : « Gardez-vous de toute avarice, car si quelqu’un est dans l’abondance, sa vie ne consiste pas dans ce qui lui appartient. » xii, 15. La richesse en elle-même n’est donc pas condamnée, ni condamnable, pourvu qu’on n’y attache pas son cœur, pourvu qu’on ne la prenne pas pour fin suprême. Le « Malheur à vous, les riches » du discours dans la plaine, vi, 24, s’applique seulement, comme il est dit xii, 21, à celui qui thésaurise pour lui-même et n’est pas riche en vue de Dieu. Il ressort bien cependant des enseignements contenus dans le troisième évangile, qu’il est difficile d’être riche seulement en vue de Dieu, que les biens de la terre risquent de détourner de la vraie vie, et que dès lors on n’en saurait faire meilleur emploi que de les distribuer en aumônes : c’est dans ce sens qu’il est dit, xii, 33, en forme absolue : « Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumône, » invitation analogue à celle qui est adressée au jeune homme riche, et dont le texte de saint Matthieu, xix, 21, montre bien qu’elle n’est point un précepte mais seulement un conseil de perfection. En agissant ainsi, les fils de la lumière useront de la même prudence dans l’ordre du salut que les fils de ce siècle dans les affaires temporelles. C’est la leçon qui se dégage de la parabole de l’économe infidèle, xvi, 1-9, il faut se faire, en distribuant son argent aux pauvres, des amis pour la vie éternelle, ainsi que de la recommandation faite par Jésus d’inviter, lorsqu’on donneun repas, depréférence à des parents ou à des voisins riches, qui pourraient rendre la politesse, des pauvres et des malades, car la charité désintéressée pratiquée à leur égard aura une récompense bien supérieure, une récompense céleste, xiv, 15-17.

La bibliographie ci-dessous ne comprend que les travaux qui ont pour objet spécial l’évangile de saint Luc. Les ouvrages d’ensemble sur le Nouveau Testament ou sur les évangiles en général : introductions au N. T. ou Théologies du N. T. ont été indiqués à l’article Jean, t. viii, col. 582, 583. Les études relatives aux synoptiques et à leurs rapports seront mentionnées à l’article Synoptiques.

I. Commentaires.

Chez les Pères.

 Origène, Homiliæ

in Lucam, trad. latine de saint Jérôme, P. G., t. xiii, col. 1801-1902 ; Eusèbe, Comment, in Lucam, fragments dans P. G., t. xxiv, col. 529-605 ; S. Cyrille d’Alexandrie, Explanalio in Luc. evang., P. G., t. lxxii, col. 475-950 ; S. Athanase, Fragmenta in Lucam, P. G., t. xxvii, col. 13911404 ; Cramer, Catenæ græcorum Patrum, Oxford, 1841, a publié une chaîne sur saint Luc qu’il a attribuée à tort à Tite de Bostra ; celle de Nicétas d’Héraclée a été publiée par le card. Mai, Scriplorum veterum noua collcclio, Rome, t. ix, 1837, p. 626-724 ; S. Ambroise, Exposilio évang. secund. Lucam., P. L., t. xv, col. 1527-1850.

Au Moyen Age.

S. Bède le Vén., In Lucie evang.

exposilio, P. L., t. xcii, col. 307-634 ; Théophylæte, Enarrationes in evang. Lucæ, P. G., t. cxxiii, col. 683-1126 ; Euthymius, Comment, in Lucam, P. G., t. cxxix, col. 853-1102 ; S. Bonaventure, Comment, in evang. S. Lucæ, dans Opéra, Quaracchi, t. vii, 1895, p. 1-604.

Dans les temps modernes jusqu’au XI X siècle.

En

dehors des commentaires sur les quatre évangiles, on peut citer deux commentaires spéciaux : Stella, In evang. Lucæ, Salamanque, 1575 ; Tolet, Comment, in J. C. D. N. evang. sec. Lucam, Rome, 1600.

4° Aux XIX" et XXe siècles. — 1. Catholiques. — Schegg,

Evang. nach Lucas, Munich, 1861-1865 ; Sclianz, Commentar ûber lias Evangelium des heiligen Lukas, Tubingue, 1882 ; Fillion, Évangile selon S. Luc, Paris, 1882 ; Knabenbauer, Evang. sec. Lucam, Paris, 1896 ; Ceulemans, Comment, in ev. sec. Marcum et in eu. sec. Lucam, Malines, 1899 ; Girodon, Commentaire critique et moral sur l’évangile selon S. Lue. Paris, 1903 ; V. Kosc, L’Evangile selon S. Luc, Paris, 1904 ; Th. Innitzer Kummentar zum Evangelium des heilig. Lukas, (iraz, 1912 ; Lagrange, Evangile selon S. Luc, l’uris, 1921.

2. Non-catholiques.

Keil, Kommentar iiber die Evangelien des Markus und îles Lukas, Leipzig, 1879 ; Godet, Commentaire sur l’évangile de S. Luc, 3 édit., l’aris, 1888 ; Hahn, lias Evangelium des Lukas, Breslau, 1894 ; A. Plummer, A crilical and exegetical Commentary on the Gospel according to St. Luke, 1901 ; Riezler, Pas Evangelium nach Lukas, Brixen, 1900 ; B. Weiss, Dus Evangelium des Lukas, Goettingue, 1901 ; F. Blass, Evangelium sicundum Lucam, Leipzig, 1897 ; Wellhausen, Dos Evangelium Lucæ, Berlin, 1904 ; G. Me. Langhlin, Comme ntary on the Gospel according to St. Luke, Chicago, . 1912 ; Th. Zahn, Das Evangelium des Lukas ausgelegt, Leipzig, 1913 ; W. F. Burnside, The Gospel according to Luke, Cambridge, 1914 ; E.KIostermann, Lukas, Tubingue, 1919.

II. Études spéciales sir saint Luc et le troisième évangile. — Articles sur saint Luc et son évangile, dans Dict. de la Bible (Mangenot) ; Hastings, Dict. of the Bible (Bebb) ; Dict. of the Christ and the Gospels (A. Wright ».

1°.Sur saint Luc : Sehvyn, Luke the Prophet, 1901 ; A. Harnack, Lukas der Arzl, Leipzig, 1906 ; J. Huby, Suint Luc, brochure de l’Action populaire, 1922 ; A. Lemonnyer. L’évangélisle de la joie, dans Revue de la jeunesse, 10 et 25 juillet 1914 ; H. Me Lachlan, St. Luke, the Mon and his Work, Manchester, 1920.

Sur la composition et les sources du troisième évangile.


Feine, Eine vorkanonische Ueberlieferung des Lukas, Gotha, 1891 ; B. Weiss, Die Quellen des Lukasevangeliums, Berlin, 1907 ; Wickes, The sources of Luke’s Perean section, Chicago, 1912 ; H. Koch, Die Abfassungszeit des lukanischen Geschichlswerkes, Leipzig, 1911 ; J. Hawkins, Three limitations to SI Luke’s Use of St. Mark’s Gospel, et Vernon Bartlet, The sources of St Luke Gospel, dans Studies in thesynoplic problem, Oxford, 1911 ; Parsons, A historical Examinalion of some Non-Markan Eléments in Luke, Chicago, 1914 ; Lummis, How Luke was written : considérations affecling the Tu>o-Documents Theory, Londres, 1915 ; Perry, The sources of Luke’s Passion narrative, Chicago, 1920 ; Cadbury. The Style and literary Method of Luke, ii, The Trealment of Sources in the Gospel, Cambridge, É.-U, 1920.

3° Sur le style de Luc. — Hobart, The médicale Language of St. Luke, Dublin, 1882 ; Cadbury, The alleged médical Language of Luke, 1919 et The Style and literary Melliodof Luke, l, The diction of Luke and Acts, 1920 ; Vogel, Zur Characleristik des Lukas nach Spraclie und Slil, 1899.

Études diverses.

Campbell, Crilical Studies in

St. Luke’s Gospel, 1890 ; J. Haussleiter, Die Missionsgedanke in Ev. des Lukas, 1905 ; H. G. Machen, The origin of the tu>o chapters of Luke, dans Princeton theological Review, t. x, p. 212-277.

L. Venard.

LUC DE MONTEFORTE, ainsi appelé du

nom de son pays natal, petite ville des environs de Naples, frère mineur de l’Observance, définiteur de sa province, gardien du couvent royal de Santa Maria Nova, commissaire du Tiers Ordre, examinateur synodal, consulteur de l’évêque de Castellamare, édita des Commentaires sur la règle du tiers ordre de saint François, Naples, 1636. Son nom se lit toujours au catalogue de l’Index, avec le titre abrégé de son volumineux ouvrage, Domus sapientiic septem suf/ulta columnis, in qua per multas ex Sacra Scriptura desum » tas (fuiestiones, Virginia cullus, adductis etiam multis SS. Patrum teslimoniis, commendattir. infol., Castellamare di Stabia, 1646 ; Naples, 1653, condamné par décret du 16 novembre 1657. Nous n’avons la que la première colonne ; les sK autres ne furent jamais élevées. Wadding, qui consacre des paroles élogieuses au P. Luc, écrit qu’il préparait un autre volume en italien, De la monarchie du Christ. sur lequel nous ne trouvons aucune indication.