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LOUVARD


gande ; averti par le P. de Sainte-Marthe, il ne veut rien entendre. On lui assigne pour retraite le monastère de Saint-Laumer à Blois ; il y fait poursuivre et condamner par l’évêque les jésuites qui lui font expier cruellement le succès de ses dénonciations. Renvoyé en Bretagne, à Saint-Gildas-des-Bcis (septembre 1725), dom Louvard y apprend que l’archevêque d Utrecht s’est prononcé contre les jésuites, il lui adresse une lettre de félicitations qu’il fait signer par trente-deux prieurs, religieux et curés de Bretagne. Un jésuite, dont le nom n’est pas connu, réfute cette lettre, dom Louvard réplique au jésuite. Contre cet homme résolu à braver les peines ecclésiastiques, il n’y a plus qu une ressource : le livrer à la juridiction civile. Le 31 octobre 1728, un agent de l’intendance se présente au monastère de Saint-Gildas, pénètre dans la cellule de Louvard, saisit tous ses papiers, tous ses manuscrits, et l’emmène comme prisonnier d’État au château de Nantes. Le 17 novembre, le prisonnier rédige un manifeste dans lequel il accuse ses persécuteurs ; du château de Nantes, il est conduit à la Bastille, le 31 décembre 1728, et n’en sort que cinq ans après, le 21 décembre 1733. Une lettre de cachet, signée par le roi, le 3 janvier 1734, l’envoie dans l’abbaye de Rebais, au diocèse de Meaux. Deux religieux de cette abbaye se joignent à lui contre le prieur ; on songe a l’arrêter de nouveau. Dom Louvard, pour échapper, change d’habit, escalade les murs de l’abbaye, passe la frontière et va mourir en Hollande, dans la chartreuse de Schonau ou Schonhoven (22 avril 1739). Dom P. Denis, qui a publié quelques lettres de dom Louvard, prisonnier, prétend qu’il faut en rabattre sur les éloges que M. Hauréau décerne à ce moine entêté, type du janséniste doctrinal. Homme de science, travailleur acharné, d’une grande austérité de vie, dom Louvard usa de son influence pour propager les livres de la secte, sema la discorde et fomenta la rébellion dans les monastères de la congrégation de Samt II. Œuvres. — 1° La polémique dans laquelle il fut engagé, et où il mit une ardeur que l’on peut taxer d’excessive, amena dom Louvard à publier un certain nombre d’écrits.— 1. Pendant qu’il était àLandeveunec, un de ses amis lui fit parvenir un écrit du capucin Paul de Lyon contre l’apologie du P. Quesnel qui a pour titre : Les Hcxaples. Louvard en composa une réfutation qui fut imprimée en Hollande sous ce titre : Lettre d’un théologien contre les Anh-hcxaples du P. Paul de Lyon, capucin, in-12. — 2. Entre plusieurs consultations théologiques qui ne furent pas confiées à la presse, il faut noter l’opuscule : Réponse aux conséquences tirées de certains principes répandus en Bretagne en faveur du pape et de la bulle, publiée en 1717 — 3- Comme commentaire à son acte d’appel, il compose l’ouvrage : De la nécessité de l’appel des flqlises de France au futur concile général de la constitution Unigenitus pour la défense de l’ancienne doctrine, de la morale, de la discipline, etc., vol. in-12, publie en 1717 d’un caractère véhément. — 4. Non moins énergique est la Lettre au cardinal de Noailles pour prouver à cette Éminence que la constitution Unigenitus n’est recevable en aucune façon, 1718. — 5. Mémoire pour le renouvellement de l’appel, 1721. — 6. Lettres sur les Avertissements de M. Languel, évêque de Soissons, adressées à Levoycr grand vicaire du Mans ; imprimées en 1728. — 7. Relation abrégée de l emprisonnement de dom Louvard : on a joint à cette relation la protestation qu’il fit en la chambre noire du château d, , Nantes, .el7novembrcl728. Cette protestation a été imprimée dans les Nouvelles ecclésiastiques de 1728, édition do Hollande ; en outre elle a été publiée en quelques pages in-4° à deux colonnes, sans date et sans nom d’Imprimeur. La bibliothèque du Mans,

n 45, possède une copie manuscrite de cette protestation, plus fidèle et plus complète que les imprimés. Note de B. Hauréau, Histoire littéraire du Maine, Paris, 1876, t. viii, p. 49..

Ajoutons à ces écrits : 8. Première lettre d’un religieux bénédictin de la congrégation de Saint-Maur à un de ses confrères sur le chapitre général de 1733, m-4 ae 60 pages en Hollande (il n’a paru que cette première lettre) Dom Louvard, en 1739, fit imprimer à Nancy une nouvelle édition entièrement refondue de sa première lettre et l’a fait suivre de la seconde lettre, datée du lieu de son exil, 30 novembre 1734. Cette seconde édition, que n’ont connue ni dom Tassin, ni aucun des historiens littéraires de la congrégation de Samt-Maur, porte le titre Droit des chapitres généraux delà, congrégation de Saint-Maur, Nancꝟ. 1739. cf. H. Wilhelm, Nouveau supplément à l’Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, t. i, p. 404—9.. Lettre d un ami de France à un pasteur du diocèse d Utrecht sur ce qui est dit de D. Thierri de Viaixiies dans les Nouvelles ecclésiastiques du 16 décembre 1735, 8 pages in-4, Utrecht, 1736. On en tira peu d’exemplaires, aussi cette lettre est-elle rare.

2° Les travaux du début de dom Louvard sur saint Grégoire de Nazianze sont : 1. Mémoire pour l’édition de saint Grégoire de Nazianze, composé en 1704 et demeuré manuscrit. — 2. Lettre de dom Louvard, bénédictin, du 13 mars 1704, contenant quelques remarques sur les œuvres de saint Grégoire de Nazianze. Voir Nouvelles de la République des lettres, octobre 1704, art. 2, t. xxxiii, p. 382. - 3. Prospectus novæ editionis operum S. Gregoru theologi, seu Nazianzeni, studio et labore D. Francisci Louvard, Paris, Delespine, 1708. L’œuvre semblait avancée, mais une édition grecque de saint Grégoire de Nazianze, imprimée à Bâle, ayant été donnée a 1 abbaye de Saint-Germain-des-Prés, fut transmise au Père Louvard pour qu’il en fît usage. Survinrent les affaires, exils, emprisonnements dont nous avons parle. Le ms.de dom Louvard pour les œuvres de saint Grégoire fut remis à dom Prudent Maran, qui ne put mener à terme la laborieuse entreprise. Lom Cn. uemencet la continua. En 1778 seulement parut a Paris un premier volume des œuvres de saint Grégoire ; le second ne fut édité qu’en 1840 par les soins de l’abbé Caillau..

Dom Tassin signale en terminant un Traité ou Instruction sur la confession par dom Louvard, mais il ajoute : a On ne croit pas que cet ouvrage ait ete imprimé. »

B. Hauréau, Histoire littéraire du Maine, Paris, 1876. 8 ta-12 t. viii, p. 13-65 ; une notice dans Hcefer, NouoeUe bl ?ara6hie Générale, t. xxxii, col. 28-32 ; dom lassin, IIislôZlUUrafre de la congrégation de Saint-Maur, Bruxelles 1770 in-4° ; dom C. Clémencct, Préface de l’édition des œuvres de saint Grégoire de Nazian-.e, in-fol Paris’78. Pjx, reproduite dans P. G., t. xxxv, col. 23 sq. ; Ch. de Lama, Bibliothèque des écrivains de la congrégation ^Saint-Maur, Paris 1882, in-8°, n. 431-438 ; F. LafUcau, Histoire delà insUtulion Unigenitus, 2 vol. in-8°. 1737 8 * » £ « C JJ élastiques, du 13 février 1740, et possim ; «  « """£" actes émanés de l’autorité séculière, m- 1’. Amsterdam, 1 727, don P. Denis, Quelques lettres de dom lvuvart, Pionnier

lia Bastille, dans la Re MabtUon, 1909. t..v. n. S 525 ; Bulletin d’histoire bénédictine, ropplément 6 la Beau* bénédictine, n. 1171 : H. Wllheta, Nouveau, , , , , , , Umentà VHtsloire littéraire de la conOTeffOllon de Saml-Maur, 2 vol. in-8°, Paris, 1908 ; A. Angot, Dfeffemwfn historique, topograpntque et bibliographique de /, . Mayenne, 3 in-8V L*val, 1900-1903 t. n. p. 72.-, . 726 ; P. Barrai, Appelons cMbres, in-12 s 1753, p. 251-274 ; R. Cerveau, Nécrologe des plus

UU^Wdétenseursetconfesuarsdel Ht du W lit’siècle

, ., r irv in-12. s. !.. 1700. t. t, P. B62, 363 ; B. « l « Bocere, ArresMlon de D. Loowri, moine de SatntrGlldas, dans But-Mm, ,, . ta soctti. archéologique de Nanles* du *""""" de ta Lotn-Intértmn, 1902. t. un, p. 235s l* Cerf de "