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LOUIS DE FLANDRE — LOUIS DE GRENADE


cessivement, Tralado y resumen del Cuos Lulliano, in-8°, Palma, 1740 ; Tratado ieologico del sistema luliano, con la explicaciôn de las figuras y elementos de que se compone, para entender perfectamente las obras del B. Raymundo Lullio, in-4°, ibid., 1741 ; Libro Félix, o maravillas del mundo, compuesto en lengua lemosina por et illuminado Doclor…, trad.cido en espanol por un discipulo ; pueslas algunas notas para su mas facil inteligencia, 2 in-4°, Majorque, 1750 ; traduction très estimée du curieux Liber Félix de Lulle. C’étaient encore les œuvres du Docteur illuminé qui servaient de fondement à son El antiguo academico contra et moderno esceplico, 4 in-4°, Madrid, 1743-1745, dans lequel il aborde les questions les plus diverses ; les trois premiers volumes seuls semblent avoir été imprimés ; le quatrième devait renfermer un exposé du système général de Raymond Lulle, d’après la méthode aristotélicienne. Le P. Louis laissait en manuscrit un Tractatus de necessariis suppositionibus ad Magnse artis Lulliante sapienliam acquirendam, viris doctis qualibet in schola libérales artes, vel sacram theologiam profitentibus valde proficuus. La date de la mort du capucin lulliste nous échappe ; nous croyons cependant devoir la placer vers 1750. L’examen du Libro Félix permettrait peut-être de résoudre la question.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ord. fr. min. CO.puccin.orum, Venise, 1747 ; Bover, Bibliotheca de escritores Baléares, t. H, n. 270, Palma, 1868 ; Estudios francis-Canos, Barcelone, mai l’J21.

P. Edouard d’Alençon.

    1. LOUIS DE GRENADE##


7. LOUIS DE GRENADE, dominicain espagnol ; théologien, prédicateur, auteur de traités ascétiques célèbres (1505-1588). — I. Biographie. IL Écrits. III. Doctrine et influence.

I. Biographie.

Louis naquit à Grenade en 1505, de parents très pauvres : sa mère blanchissait le linge de la communauté des frères prêcheurs de Grenade. Le marquis de Mondejar (selon d’autres : le comte de Tendilla) dont il conduisait les enfants à l’école, le prit en affection et le fit instruire. En 1524, Louis vint frapper à la porte du couvent de Sainte-Croix ; il reçut l’habit dominicain le 15 juin 1524 et fit profession solennelle le 15 juin 1525. Son application, son intelligence, ses succès dans les études le firent envoyer comme collégial au collège Saint-Grégoire à Valladolid. Il en jura les statuts le Il juin 1520. Pendant les cinq ans qu’il y passa il se lia avec le P. Barthélémy de Carranza, O. P. (1503-1576). cf. Quétif et Echard, Script. Ord. Prsed., t.n, p. 236-243, et avec Melchior Cano (1509-1560), cf. Ibid. p. 176-178. Le maître dominicain Diego de Astudillo remarqua le jeune étudiant et le chargea d’éditer son ouvrage De generatione et eorruptione, lequel parut à Valladolid en 1532, avec une préface en vers de Louis. F.n 153 1. celui-ci revient à Grenade précédé d’une réputation de théologien, de prédicateur et de saint. Vers 1544, Jean de l-’enario, maître général de l’ordre, l’envoie à Cordoue pour relever de ses ruines le couvent de Scala Cœll, fondé au siècle précédent par le li. Alvarez de Cordoue. Il transfère le couvent flans un endroil plus salubre, ri passe là dix ans environ, à restaurer la discipline religieuse el à évangéliser les paysans des environs et Us habitants de Cordoue. I "ri moment aumônier du duc fie Medina-Sidonia, il regagne vite sa cellule. En 1554, ses supérieurs l’envoient à Badajoz (en latin Paz Augusla) fonder un couvent dont il est le premier prieur, l ne traduction de l’Imitation (1538), son Livre de l’Oraison et <>a Guide des pécheurs, non moins que uccès de prédicateur, lui font une renommée grandissante, qui parvient aux oreilles du cardinal Hrmi. infant de Portugal, évoque d’Evora : entre eux se noue une profonde amitié. En 1556, b-s dominicains

de la province de Portugal, réunis en chapitre, l’élisent à l’unanimité comme provincial, bien qu’il appartienne à la province espagnole de Bétique. Le maître général, Etienne Usodelmare, en confirmant l’élection, affilie Louis de Grenade au couvent portugais d’Evora. C’est dans la province portugaise que Louis finira sa vie. Sous son gouvernement cette province prospère. La régente dona Catherine, veuve de Jean III, le choisit comme confesseur et conseiller. Elle le veut nommer archevêque de Braga ; Louis de Grenade s’y refuse obstinément mais, à la demande de la régente, il désigne pour ce siège le dominicain Barthélémy des Martyrs, à qui, en qualité de provincial, il impose d’accepter au nom de l’obéissance. C’est comme archevêque de Braga que Barthélémy des Martyrs, un des meilleurs évêques du siècle, siégera au concile de Trente. En 1559, sous les attaques du fougueux Melchior Cano, ennemi décidé des livres d’ascétisme en langue vulgaire, le Livre de l’oraison et la Guide des pécheurs sont mis à l’Index pBr l’Inquisition espagnole. Louis de Grenade en appelle au concile de Trente.

En 1560, son provincialat terminé, Louis de Grenade se fixe au couvent de Saint-Dominique, à Lisbonne, et se consacre à la publication de nombreux ouvrages. En 1562, l’ordre lui confère le grade de maître en théologie. En mars 1564, les éloges du concile et du pape cassent l’arrêt infamant de l’Inquisition. La fin de l’année 1573 lui apporte une lettre de sainte Thérèse, écrite d’AvilaLes années 1578-1582 sont pour lui douloureuses. Le 12 février 1578, la régente, dona Catherine, meurt. Le 1 er février 1580, le cardinal infant Henri, proclamé roi après la mort de don Sébastien à Alcasar-Kebir, meurt à son tour ; en décembre 1582, c’est le duc d’Albe, don Fcrnandez, dont Louis de Grenade était le confesseur et l’ami. Ses dernières années sont aussi bien attristées par les compétitions et les luttes autour du trône vacant de Portugal, luttes auxquelles se mêlent malencontreu sèment les dominicains portugais. En 1587. un événement porte une grave atteinte à la renommée de Louis de Grenade. Une dominicaine portugaise du couvent de Lisbonne, sœur Marie de la Visitation, dans un but politique, se fait passer pour une stigmatisée. Elle réussit à tromper le P. de Grenade, son confesseur, qui se porte garant de sa sainteté et. dans une enquête qu’il fait, croit reconnaître la vérité des stigmates, démontrés faux par l’enquête de 1588. Il est vrai qu’à cette date Louis de Grenade était Agé de quatre-vingt-deux ans. presque aveugle, et que Sixte Fabri, maître général, Jean de Las Cuevas, confesseur du cardinal Albert d’Autriche, vice-roi fie Portugal, et le cardinal lui-même avaient cru à la réalité des stigmates. La condamnation de sœur Marie de la Visitation, en 1588. affecta grandement Louis de Grenade, pris dès lors d’une Invincible tristesse. Le 17 décembre 1588, il publia un opuscule en forme de sermon pour s’expliquer sur les scandales permis par

la Providence. Le lô décembre une dysenterie s’était déclarée ; le 30, Louis de Grenade reçut les derniers sacrements et, le 31 décembre 1588 (1589 en style romain), vers neuf heures fin soir, il mourait, ftgé de quatre-vingt-trois ans. Sa réputation fie sainteté, un moment compromise, demeurait cependant entière, comme en témoignèrent les prières publiques, ordonnées pour sa guérison, et le deuil causé par sa mort eu

Espagne et eu l’intimai.

II. Ecrits. - Louis tic Grenade est un écrivain

extrêmement fécond, prolixe même. Il n’a pas compose d’ouvrages de théologie proprement dite, mais fies sermons et fies traités ascétiques, ses sermons

constituent la partie la plus impoil rite fi" ses <r ! |