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UTl’KGIK. FORMULES LITURGIOl ES


Mittheiltwgen aus dem Benediktiner imd dem Cistercienses Orden, 188(>, p. 285 sq. ; Batiffol, Leçons sur la messe, p. 108, 110, etc., Ed. Bishop, Kyrie eleison, a liluryical consultation, dans Lilurgica historica, p. 110 ; The litany o/ Ihe sancts in the Stowe missal, ibid., p. 137, et dans son appendice aux homélies de Narsa’i éditées par R. H. Connolly, The liturgical Homélies o/ Narsai, dans Texts and Studies, Cambridge, 1909 ; dom Cagin, Te Deum ou Illatio, 1906, notamment, p. 202, 211, 347, 557, etc. ; cf. notre article Diptyques, dans Diet, d’archéol., t. iv, col. 1045-1094, et l’art. Litany, dans llastings, Dictionary of Religions and Ethics, t. viii, p. 78-81.

Les secrètes et les post communions de la messe peuvent rentrer dans la même catégorie que les collectes ; elles n’en diffèrent, comme forme extérieure que par la place qu’elles occupent.

La secrète suit l’offertoire. Après que les fidèles ont offert le pain et le vin du sacrifice avec des aumônes pour le clergé et pour les pauvres, le prêtre résume leurs demandes dans la secrète. C’est un échange touchant, une sorte de divin commerce entre Dieu et sa créature. Celle-ci offre des biens terrestres et demande en échange les dons surnaturels. Ilseô hostia, Domine quxsumus, emundet nostra delicta et ad sacrificium celebrandum subdilorum tibi corpora mentesque sanctificet. Cette demande varie à l’infini. On comprend l’importance dogmatique de ces formules. On peut établir contre les protestants, à l’aide des secrètes, que dès la plus haute antiquité l’Église a cru que la messe est vraiment un sacrifice en même temps qu’un repas sacré, que le pain et le vin sont transformés au corps et au sang du Christ, que ce sacrifice est souverainement efficace, que toute l’Église s’unit pour l’offrir à Dieu, et autres vérités dogmatiques de même importance. Bossuet se sert souvent de ces textes dans ses controverses avec les protestants.

Dans la postcommunion s’exprime une requête qui puise sa force dans l’union qui s’est consommée à la communion entre Dieu et sa créature, car les termes de cette prière supposent toujours que les fidèles se sont unis dans la réception du sacrement divin, comme ils se sont unis dans l’offrande. Dans cette formule se multiplient aussi les témoignages à la croyance de la présence réelle du Christ dans le sacrement, divina sacramenta, alimenta cœlestia, divinum remedium, divina libatio, sancta tua, alimentum vitæ, mysterium immortalitaiis ou œternilatis, etc.

A la même classe appartiennent encore l’oraison qui termine chaque office ; elle est aujourd’hui la même que la collecte de la messe. Aux ive et ve classes, au moins chez les solitaires dont nous parle Cassien, chaque psaume était suivi d’une oraison. Il existe encore dans quelques bibliothèques des psautiers anciens qui sont les représentants de cet usage. Chaque psaume y est suivi d’une oraison.

On peut voir le parti que certains théologiens ont su tirer de ces oraisons ; cf. J. Pierdot, Revista eccles. (d’Espagne), 30 sept. 1910, p. 255 sq. et J.-V. Bainvel De magislerio vivo. Un des plus mémorables exemples est le vieux psautier publié par Tommasi, Psalterium cum canticis, t. i, pars ii, de l’édition des Opéra omnia, par Bianchini, Borne, 1740.

4. La prière anaphorique ou eucharistique est la prière la plus auguste de la liturgie. C’est celle qui a pour but de consacrer à la messe les éléments du pain et du vin. La forme en est établie depuis le iiie siècle au moins. Saint Cyprien y fait allusion. Elle débute par le dialogue fameux entre le célébrant et le peuple : Dominus vobiscum, Sursum corda, etc. Puis le prêtre rend grâces à Dieu pour ses bienfaits, et en particulier pour l’incarnation et l’institution de l’eucharistie. Nous avons indiqué quelques-unes des formes les plus anciennes de cette prière eucharistique dans Clément de Rome, la Didachè, les Acta Thomæ, les Clémen tines. L’anaphore de saint Hippolyte est, de toutes, la plus curieuse. Voir ci-dessus, col. 801.

Cette anaphore est appelée dans les liturgies latines préface, Aclio, Canon Actionis, Contestatio, Illatio, Immolatio. Cf. notre article Aclio, Dict. d’archéol, t. i", col. 446-449 et dom Cagin, Les noms latins de la préface eucharistique dans Rassegna gregoriana, août-oct. 1906. A l’origine, c’était une prière qui se développait jusqu’à la fin sans interruption, et le peuple fidèle répondait par un Amen qui était un acte de foi et comme une approbation de la prière du prêtre ou plutôt un acquiescement. De très bonne heure, elle fut interrompue par le chant du Trisagion ou Sanclus, qui fut adopté dans toutes les liturgies et peut remonter au iue siècle ou même au delà.

Notre canon romain témoigne d’un stage plus avancé. Il peut se diviser en plusieurs prières, la préface terminée par le Sanctus, le Te igitur, le Mémento des vivants, le Communicantes, la consécration, l’anamnèse, le Mémento des morts, la fraction, le Pater, l’Agnus Dei, les oraisons de communion. Dans les liturgies orientales et dans les liturgies gallicane et mozarabe, le Vere Sanclus et l’épiclèse sont des éléments importants du canon.

La prière anaphorique a été l’objet de grands travaux parmi les liturgistes ; malheureusement, il reste encore beaucoup d’obscurité sur ces questions. Pour le théologien, ces formules, qui sont le centre de la messe, ont la plus grande importance ; elles témoignent de la foi de l’Église en l’eucharistie. La place et les termes même de la consécration, les cérémonies qui l’accompagnent, élévation, prostration, sonneries, etc., l’anamnèse qui énumère les principaux mystères de la vie de Jésus-Christ, l’épiclèse qui fait encore l’objet de tant de discussions entre théologiens, les formules de la communion, tout cet ensemble avertit le théologien qu’il doit en étudier tous les éléments avec le plus grand soin, et que la liturgie peut lui fournir les matériaux les plus riches pour ses démonstrations. Le nombre et la variété de ces préfaces, notamment dans les liturgies gallicanes, est considérable. Le Liber ordinum en contient plusieurs centaines.

Mais il existe en liturgie, en dehors de la préface eucharistique, un grand nombre d’autres prières qui affectent la même forme, dialogue, début Vere dignum, mais qui, au lieu d’aboutir au Sanctus, se terminent par une doxologie. Les préfaces des ordinations, celles de la bénédiction des fonts, de la réconciliation des pénitents, des saintes huiles, de VExultet, sont antiques et méritent aussi d’attirer l’attention du théologien.

Le sujet qui ne peut être qu’indiqué ici sera traité dans toute son ampleur au mot Messe. Voir nos articles Anaphore, Anamnèse, Épiclèse, dans le Dicl. d’archéol., t. i, col. 1880-1896 ; 1898-1918 ; t. v, col. 142-184, et dans celui-ci, les mots Canon, Épiclèse, etc., t. ii, col. 1540 ; t. v, col. 194-300. Dans notre article Anaphore, nous avons donné les plus anciennes anaphores, et dans l’article Canon du Dict. d’archéol., t. il, col. 1847-1905, nous reproduisons intégralement, col. 1881 sq., les fragments du papyrus de Balizeh qui contiennent une prière litanique et une anaphore d’une ancienne liturgie d’Egypte.

5. Bénédictions.

Ce terme désigne le rite qui consiste à consacrer à Dieu, soit par un geste, d’ordinaire le signe de la croix ou l’imposition des mains, soit par une formule, les personnes, les animaux et même les objets inanimés. Le nombre de ces formules dans la liturgie est considérable. Le missel et le pontifical en contiennent quelques-unes, mais c’est surtout dans le rituel qu’on les trouve. Dans l’ancienne liturgie il y avait des recueils particuliers sous le nom de Bénédictional ou Bénédictionnaire dont quelques-uns ont été édités.