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LIGARIDÈS PAISIOS. OUVRAGES


prédécesseur Païsios avait excommunié Ligaridès, que lui-même l’avait excommunié aussi et que le soi-disant archevêque de Gaza s’était présenté au tsar avec de fausses patentes fabriquées en Valachie : « L’homme qui les lui a écrites est actuellement près de nous… il s’appelle Léontis. » Nectaire ajoutait que l’argent, reçu du tsar pour le diocèse de Gaza était allé aux neveux de Ligaridès, qui habitent Chio, son pays natal. De plus, ce personnage était latin avec les latins, orthodoxe avec les orthodoxes et recevait du pape 200 écus par an. Kapterev, Le patriarche Nicon et le tsar Alexis Mikhaïlovilch, p. 504-505 (je corrige ici d’après la lettre de Ligaridès au P. Scierccki, la version de Kapterev, selon laquelle c’est le pape qui serait dit recevoir 200 écus de Ligaridès). Le 25 septembre 1668, l’archevêque de Gaza répondit au nonce en se plaignant des bruits répandus contre lui par le patriarche Nectaire qui s’efforce de couper tout le fil de son espérance d’arriver un jour au patriarcat.

Au sujet des deux cents écus qu’il était accusé de recevoir, il s’exprimait ainsi mélancoliquement : quibus si veraciter fruerem, haud graviter ferrem, sed his omnibus careo, titulumque habeo sine vitulo. Theiner, op. cit., p. 61. Quant au tsar, il aurait dû, après les révélations faites par Nectaire, traiter l’imposteur comme il le méritait. Mais c’eût été discréditer toute son œuvre contre Nicon, car Ligaridès y avait joué le principal rôle. Il se laissa donc dire par l’astucieux archevêque que les accusations de Nectaire étaient inspirées par des ennemis personnels qui lui gardaient rancune de sa participation à l’affaire de Nicon et s’efforçaient de troubler son intimité avec le tsar. Il plaida mime auprès du patriarche de Jérusalem la cause de son protégé et lui demanda de le rétablir dans son ancienne dignité. Après deux ou trois démarches, la dernière accompagnée d’un cadeau de onze cents roubles en fourrures pour le Saint-Sépulcre, avec promesse d’ « un don plus considérable encore, lorsque nos désirs concernant l’archevêque de Gaza seront satisfaits », Dosithée, qui avait succédé à Nectaire, accorda dans une lettre au tsar, arrivée le 4 janvier 1670. l’absolution demandée ainsi que le rétablissement de Ligaridès dans son ancienne dignité. Mais, en même temps, il envoyait à ce dernier, dans une lettre privée, une bordée d’injures. Ce n’était pas de bon augure pour l’avenir. De fait, au mois d’avril de l’année suivante, Ligaridès était de nouveau interdit par son patriarche. Voir le texte de cette condamnation dans Legrand, op ci !., t. iv, p. 58, 59. Le tsar ne voulut pas abaisser une seconde fois sa dignité et pria Doucas, prince de Valachie, d’intercéder en faveur de son favori. Ce fut en vain. Païsios demanda alors, le 4 mai.au tsar, l’autorisation d’aller en Palestine, dans l’intention d’obtenir son absolution. Il le pria en outre de lui donner des icônes et un vêtement patriarcal dont il se proposait de faire cadeau dans ce même but. La permission de partir ne fut accordée que le 13 février 1673. Païsios se mit en route mais, arrivé à Kiev, n’alla pas plus loin, sans doute à cause de mauvaises nouvelles qui lui vinrent d’Orient. Il veut retourner à Moscou, mais le tsar, qui a cessé d’avoir confiance en lui, ordonne de ne pas le laisser sortir de Kiev. Ln août 1675, un oukase enjoint de le ramener dani la capitale. Une audience même lui est refusée.

rtdès expiait ses.-mures de faveur. A la mort d’Alexis MiknaHovitch, les choses n’allèrent pas mieux

un fort mouvement d’antipathie se manifesta contre les Grecs en général dans les premières années OU successeur Théodore. Ligaridès rendit pourtant à

h <i< nu’r an ppredable en obtenant pour

lui du pape en 1678 le tilre de 1 s.ir qui avail été refusé ; i Alexis. Cette même année, il prie le souvei.iin de lo laisser partir pour sou diocèse, m

n’alla pas plus loin que Kiev, où il mourut en 1678. Dans les dernières années de sa vie, il écrivit en latin deux ouvrages contre les catholiques, l’un sur la procession du Saint-Esprit, l’autre sur la primauté du pape. Le séjour de Ligaridès en Russie eut quelque bons résultats que nous signalons d’après un document de la Propagande de 1674 : « Il y corrigea beaucoup d’abus et particulièrement celui de rebaptiser ceux qui s’unissaient à l’Église moscovite, et réduisit à peu de choses les différences d’avec les catholiques, parce que, sur la procession du Saint-Esprit, ils se rapprochent beaucoup d’eux ; et bien qu’ils ne confessent pas le purgatoire comme font les catholiques, ils accordent cependant qu’il y a un troisième lieu de purification entre cette vie et le paradis ; par suite, à cause de ces opinions très reçues par le peuple, il fut accusé auprès du Grand-Duc d’être catholique, bien qu’il se montrât schismatique, et à présent, il est disgracié. » Legrand, op. cit., t. iv, p. 61. Ligaridès, séparé de l’Église romaine, garda toujours l’empreinte de sa première éducation et, consulté comme un oracle par l’Église russe, dut se servir pour leur répondre de la science acquise au centre même de la catholicité.

II. Ouvrages.

1° Il édita, en 1637, à l’imprimerie de la Propagande, en latin et en grec l’ouvrage de Pierre Arcudius, De purgalorio igné adversus Barlaam, avec une dédicace à Urbain VIII, où il appelle celui-ci, les écrivains grecs se plaisent aie relever, ÈTÛyeiov 6e6v. En outre, deux pièces de vers en l’honneur de ce même pape et de plus un éloge d’Arcudius en vers. Le tout comprend 8 pages non chiffrées au début, 4Il pages chiffrées et 3 pages non chiffrées de corrigenda. — 2°’EpjXTjveîa xr, ç îepàç XeiTOopytaç (inédite), donnée au Collège grec de Rome en 1841. Zaviras, Néot’EXXàç, p. 513, à la suite de Dosithée, op. cit., p. 1180, dit que cet écrit soutenait les nouveautés de l’Église romaine. Signalé par Sathas, en 1872, sous le n° 303 de la bibliothèque du Métoquc du Saint-Sépulcre, à Constantinople ce document n’est plus mentionné dans le catalogue de Papadopoulos-Kéramcus (1894). Il existe heureusement au monastère de Vatopédi, avec deux autres traités liturgiques du même auteur, S. Eustratiadès, ’AyiopeiTix)) (î16Xto6ï)X7), t. A’, ii" 132, 21, p. 84. — 3° Quatre avertissements ou exhortations aux luthérocalvinistes de Valachie. Encore inédits, ils se trouvent à la bibliothèque du Métoquc susdit, au n° 20, anciennement 228. — 4° Xprjajxo-X 6yiov Kcovo-TavTivo’j7r6Xeo< ; véaç 'Po>u.y ; ç Trapep/Tjfiévov, èveaxoç xal (iiXXov, etc., ou Recueil d’oracles sur le passé, le présent et l’avenir de Constantinople la nouvelle Rome, ouvrage écrit en 1656 et dédié au tsar Alexis Mikhaïlovitch. Cet ouvrage, inédit, en grec, se trouve dans le llierosolymilanus 160, voir Papadopoulos-Kéramcus.’IepoaoXufxiTix/] pt6XioGifjx/), t. i, p. 255, et dans le Codex 23 (anciennement ïl) du Métoquc du Saint-Sépulcre à Constantinople, ibidem. t. iv, p. 36. Nicolas Spathar le traduisit en slave en y ajoutant des développements de son cru. Legrand, op. cit., t. i, p. 72, 73 et 92. 94. — 5° Histoire de l’Ile de Chio, mentionné par Allatius, De Icclesi.v occidentalis atque orientalis perpétua consensione, col. 1657.

— 6° Les (30) chapitres ou réponses de l’archevêque de Gaza aux questions qui lui ont été proposées. Cet écrit qui se trouve dans le Hierosntumilnnus Î0 i. voir Papadopoulos-K < ram> us. op. cit.. 1. 1, p. 283-286, a été publié, ainsi que la lettre dédicatoirc à Streschnev qui

otnpagm par Chrj dopouios dans

son ouvrage O’. -7.7° / ; /v’IcpotTOXuLMdV &C ttvc tixoI yeipaycoyol ttjç’Pwootaç xa-rà TOV IZ’atwva p. 102-124. <es chapitres embrassent des objets assez - depuis le premier qui blâme Nicon, déjà an hevéque. d’avoir reçu l’imposition des mains à son élé-