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LIBÈRE

LIBERTE

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Les lettres de Libère ont été rassemblées par Coustanl dans Epistolæ roman, pontiftcum, l’aris, 1721, p. 421 sq. et appendice p. 95 ; reproduites dans P. L., t. viii, col.l 341-1386 ; elles sont classées et analysées dans.lallé, Regesta pontiL rom., 2e édition, p. 32-36 ; on remarquera que la 2e édit.on mel le signe dubitatif devant les 4 lettres dont nous avons discuté l’authenticité. — S. Atbanase, Hist. arian., 35-41, et Apolog.contraarian., P. G., t. xxv, col. 733-741 et col. 409. — S. Hilaire, Coltectanea antiariana parisina (— Fragmenta historica) cités d’après l'édit. A. l’eder, .S'. Ililarii Pictaviensis opéra, pars. IV, dans le Cor/ius de Vienne, t. lxv, Vienne, 1916, (voir aussi, P. L., t. x, p. 626 sq.) ; du même ConU Conslantiurn, lt, dans P. L., ibid., col. 577 sq. ; cf. De Synodis, seu de fide orientalium, col. 479 sq. — Collectio Avellana, pièce n.l sous le titre Qnæ gesta sunt inter Liberinm et Feliceni episcopos, dans le Corpus de Vienne, t. xxx v a ; cette pièce est souvent citée comme étant le préface du Libellus precum, requête adressée à Théodose par deux prêtres lucifériens, Faustin et Marcellin ; c’est sous le nom de ces deux derniers qu’elle est le plus souvent alléguée dans les auteurs des xvi° et xviie siècles, Baronius, Tillemont, les Acla sanctorum ; mais la pièce Quæ gesta sunt n’a aucun rapport avec le Libellas precnm, comme le montre l'étude détaillée de ladite Collectio Avellana. — S. Jérôme, Chronique, ad. an. 2365 ; De vir. ill., n. 97, P. L., t. xxvii, col. 501, t. xxiii, col. 697. — Rufin, H. E., I, xxvra, P. L., t. xxi, col. 498. — Sulpice-Sévère, Hisloria sacra, II, xxxix, P. L., t. xx, col. 151. — Ammien Marcellin, Rerum geslar., t. XV, c. vii, édit. Eyssenhardt, Berlin, 1871, p. 51-52. — Socrates, H. E., II, xxxii-xxxvii, P. G., t. lxvii, col. 293324 ; Sozomène, H. E., IV, viil-xv, ibid., col. 1125-1152 ; Théodoret, H. E., II, xii-xv, P. G., t. lxxxii, col. 10291043 ; Philostorge, H. E., IV, iii, édit. Bidez dans le Corpus de Berlin, p. 60. — Gesta Liberii, dans P. L., t. viii, col. 13871395. — Acta Felicis, dans Mombritius, Sancluarium, édit. des bénédictins de Solesmes, t. i, p. 550 ; Acta Eusebii presbyteri romani, dans Mombritius, et dans Baluze, Miscellanea, t. ii, Paris, 1769, p. 141 ; Liber Ponti ficalis, édit. L. Duchesne, 1. 1, p. 82-83, p. 207-211.

É. Amann.

LIBÈRE DE JÉSUS, carme déchaussé, controversiste des xviie et xvine siècles. — Libère de Jésus, dans le monde Etienne de Miliis, naquit à Bellinzago (Novare) en Italie, le 14 février 1646, de parents nobles : Jean Pierre de Miliis et Marie Gavitelli. Le 10 août 1670, il entra au couvent des Carmes déchaussés de Milan et fit d’excellentes études philosophiques et théologiques à Bologne ; ensuite il fut nommé professeur.de controverses au séminaire des missions de Saint-Pancrace à Rome, office qu’il remplit pendant trente-six ans. Innpcent XII, connaissant sa vertu, sa sagesse et sa prudence, était plein d’estime pour lui et le nomma préfet des études au collège urbain de la Propagande. De fait, il était d’une vie religieuse exemplaire, très assidu aux offices du chœur, malgré ses travaux, et très fidèle à la retraite en cellule. Il était d’un calme et d’une sérénité incomparables, car jamais on ne l’a vu ni triste, ni mécontent. Il mourut à Rome, le 29 janvier 1719, à l'âge de 73 ans.

Ses œuvres parurent partiellement pendant sa vie à Rome. Une édition complète en fut faite, après sa mort, à Milan, chez Pierre François Malatesta et son successeur Joseph Mazzuchelli, 1743-1757, en 8 tomes in-fol., par les soins du P. Jean-François de Sainte Marie-Madeleine (Jean François a Tritio), C. D. Voici l’ordre des traités tels qu’ils se trouvent dans cette édition complète sous le titre de : Controversiarum scholaslico-polemico-historico-criticarum lomi octo : le t. i, 1743, commence par un aperçu sur la vie du P. Libère de Jésus et ses œuvres par Nicolas Sormani, docteur de la Bibliothèque ambrosienne. Puis viennent les controverses posthumes sur la procession du Saint-Esprit, le purgatoire, les suffrages pour les défunts, les indulgences, l'état des âmes séparées du corps et l'état des corps ; le t. ii, 1744, posthume, comprend les controverses au sujet de Jésus-Christ et, en appendice, une étude critique sur l’authenticité des lettres de saint Clément I er et des autres papes jusqu'à Sirice (pape de 384 à 398), et une dispute au sujet du pouvoir de l’h"glise sur les païens ; le t. iii, 1746, posthume, contient les controverses sur les sacrements en général et sur les sacrements de baptême, confirmation et eucharistie ; le t. iv, 17 18, donne, en deux parties, les controverses sur la pénitence : dans la première partie, il y a les controverses posthumes au sujet de la pénitence comme sacrement et comme vertu ; dans la seconde partie, se trouvent les quatre controverses sur l’attrition et sa suffisance pour le sacrement de pénitence, controverses qui, du vivant de l’auteur, avaient été publiées ensemble avec celles sur la charité et la contrition parfaite sous le titre de Fœdus timoris, et amoris Dei in minislerio sacramentalis reconciliationis hominis ad Deum, Rome, 1713, in-fol. de xii-578 p. ; le t. v, 1750, posthume, comprend les controverses sur les sacrements de l’extrême-onction et de l’ordre. Ce dernier traité est divisé en trois parties : dans la première, il est question du sacrement de l’ordre ; dans la deuxième, du pape comme premier évêque œcuménique, de la primauté de saint Pierre, de sa succession de droit divin, du pouvoir spirituel du pape ; dans la troisième, du souverain pontife vis-à-vis du concile œcuménique ; le t. vi, 1752, posthume, contient les controverses sur les fiançailles et sur le sacrement du mariage, et, en appendice, des dissertations morales, dogmatiques, critico-historiques et exégétiques : le t. vii, 1754, posthume, donne les controverses sur les conseils évangéliques ou sur l'état de perfection dans la nouvelle loi, ainsi qu’une dissertation apologétique sur l’existence de l'état religieux, quant à la substance, dans l’ancienne Loi ; cette apologie fut écrite directement contre le hiéronymite Galien Spucha, qui, dans son livre : Controversia dogmatica pro veritate, spiritu, perfectione legis gratise, Madrid, 1696, in-4o, niait l’existence de l'état religieux, même quant à la substance, dans l’ancienne Loi ; le t. viii, 1757 (t. i, dans l'édition faite du vivant de l’auteur), comprend les controverses sur l'Église militante (nature, origine, qualités et notes de l'Église et quelle est la véritable Église du Christ) ; sur les erreurs de l'église anglicane : en appendice, il est traité de lanécessité d’une méthode dans la théologie dogmatique. Ce tome eut deux éditions du vivant de l’auteur : la première (Rome. 1701, in-fol.) fut suspendue donec corrigatur, par le Saint-Office (décr. du 2 mars 1704), parce qu’elle contenait la réponse suivante à une objection de Veldrose : Theologos qui Jansenistæ dicuntur cum omni humilitate se subjicere Romano Pontifici in damnatione quinque proposilionum prout sonant, et secundum quæstionem juris, sed audiri postulare in quæstione facti : an videlicet illse propositiones quinque invenianlnr in libro Jansenii de verbo ad verbum, et an in eo sensu intellexerit Jansenius, etc. L’auteur se soumit et se rétracta. Cf. la deuxième édition de Rome. 1710, in-fol., t. i. p. 192 ; édition de Milan, t.. viii, part. I, disp. 1. controv. 4, object. 16, col. 373.

Nicolas Sormani, dans la préface au t. i, de l'éd. de Milan ; Cosme de Villiers/ O. C, Bibl. carmel., Orléans, 1752, t.n, col. 252-253 ; Barthélémy de Saint-Ange et Henri du Saint-Sacrement, C. D., Collect. script. O. Carm. Exe. Savone, 1884, t. ii, p. 379-381 ; Goyens, Ms. de*la bibl. de l’Université de Gand, t.n, col. 252 ; Hurter, Xomenclator. 3° édit., t. iv, col. 685-688 et col. 372.

P. Anastase de S. Pavl.


LIBERTÉ. — Le mot de liberté est susceptible d’acceptions très diverses, dont la multiplicité est génératrice de confusions. Il y aura donc lieu d'établir le sens général du mot et l’idée fondamentale qui groupe ces différentes acceptions. On étudiera ensuite la liberté physique, autrement dit le libre arbitre, avec les problèmes théologiques que soulève son exis