Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.1.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

601

    1. LIBÉRALISME CATHOLIQUE##


LIBÉRALISME CATHOLIQUE. LUTTES D’IDÉES SOUS PIE IX 602

Sorbonne et les docteurs ultramontains, et discutée entre Bossuet et Fénelon, définira dogmatiquement l’infaillibilité du chef de l’Église ? » Après toutes les réserves catholiques possibles, la revue répond : « Rien ne pourra sortir du concile que de son libre et commun consentement… Or, comment croire qu’une assemblée véritablement œcuménique, sur laquelle ne pèse aucune pression, sera assez abandonnée de l’Esprit-Saint pour se dépouiller elle-même sans motif, au profit d’un autre pouvoir.de ce qu’il y aurait d’essentiel, d’exclusif et de divin, dans ses prérogatives ? « Autrement « l’Esprit-Saint prendrait plaisir à nous égarer sur le choix de ses interprètes ». Le Correspondant a confiance dans le concile et dans son chef. L’on a bien parlé, il est vrai, d’un dogme établi par la voie d’une acclamation improvisée ». Jamais cela ne s’est vii, et proclamer un dogme c’est condamner, « jeter hors de l’Église » ceux qui nient ; voit-on des juges condamner par acclamation ? « Et puis, proclamer n’est pas définir, et c’est une définition avant tout qui serait nécessaire au principe de l’infaillibilité pontificale. » Ne faut-il pas prévoir tous les problèmes historiques que poserait l’affirmation de l’infaillibilité personnelle ? Empêcher de confondre les solutions politiques données par les papes du Moyen Age, par exemple, avec les solutions dogmatiques, sous peine « de réveiller tous les ombrages des souverains, d’effaroucher la susceptibilité indépendante des sociétés laïques, et de faire désigner partout les catholiques comme des serviteurs et des instruments obligés de l’absolutisme théocratique ? » Il faut évidemment compter sur le Saint-Esprit ; mais « l’assistance promise par l’Esprit-Saint au concile est surnaturelle et non miraculeuse…, c’est un auxiliaire qui vient en aide au bon emploi des facultés humaines et non au mépris de toutes les règles de la prudence ». Cette autorité dogmatique souveraine, le pape l’exerce en fait depuis plusieurs siècles. Elle a entraîné, car c’est la conséquence logique, l’autorité gouvernementale souveraine dans le détail comme pour l’ensemble réservée au pape, dans une diminution de l’épiscopat. « Cette voix du premier pasteur, seule retentissante au milieu du silence de l’Église et celle des évêques ne s’élevant que pour lui faire écho, quoi de plus propre à accréditer dans l’esprit des simples la très fausse opinion que dans la papauté seule réside l’Église entière ? » Et le Correspondant, visant de toute évidence V Univers, fait ici le procès « de cet ultramontanisme pratique, de fait et d’habitude, cent fois plus minutieux et plus étendu que l’ultramontanisme doctrinal… Qui ne l’entend débiter ses maximes dans les journaux quotidiens ? Il faut les voir ces docteurs improvisés de la presse, mettant sur le même pied les actes les plus divers et les plus nix de l’autorité pontificale, mêlant avec les décisolennelles’les papes les simples avis des congreins romaines, parfois même des propos empruni des conversations et a des correspondances prl. appelant à toute heure l’intervention de Home dans le gouvernement des diocèses, et prêts à dénoncer quiconque, fidèle, évoque ou pasteur, n’est pas amené m même degré de l’excès du même zèle, ne néglli rien, en un mol, pour faire parler ; i leur amour filial li langage d’une superstition Idolâtre. > Heurcun. 1 cette situation cesse par la rentrée de l’épiscopat dans ligouvernement de l’Église, car du moment ou ii auront été une fois possibles, Ils seront

> et, il faut l’espérer, « cette a

dation de, l’épiscopat a la papauté deviendra dans le

ne futur de l’Église, non plus une solennelli

piiou. mais un usage qui survit ; i la convocation

toujours rare de conciles Pour cela que la papauté’'il il allenne ; qu’elle appelle

dil’épiscopat

universel et non plus seulement des Italiens ; ainsi elle redeviendra non seulement européenne, mais universelle et vraiment humaine.

Justement, ce concours des évêques et du pape que le concile va réaliser doit rassurer ceux qui craignent pour les rapports de l’Église avec la société civile. « De telles questions naîtront-elles dans le concile ? » On ne sait ; mais il faut s’y attendre ; « quelque distincts que soient les deux ordres politique et religieux, le nombre est grand des questions mixtes », et aucune société n’échappera aux difficultés qui naîtront de ce chef entre elle et l’Église. Il n’y a rien de plus aujourd’hui. Il n’y a non plus d’autre solution que la traditionnelle : « tempérer par une mutuelle condescendance l’entière application des principes. » Or, l’histoire des derniers événements le démontre : sur ce terrain, l’épiscopat peut aider singulièrement la papauté. Rome parle ; « son langage mal compris et encore plus mal interprété, excite chez les gouvernements comme dans l’opinion publique une vive émotion » ; l’épiscopat intervient, il rend à la pensée du pape son sens et sa portée véritables et « tout aussitôt le trouble est apaisé ». Que l’on se rassure donc en face du concile. « S’il y a eu dans les actes pontificaux telles expressions, dont le sens mal saisi ait prêté le flanc aux calomnies de la presse incrédule » et inquiété les gouvernements, de telles expressions « seraient écartées ou expliquées ». D’autant plus que « périls, besoins, devoir, tout devient pareil entre les catholiques de tous les pays et la même situation dicte partout à leurs pasteurs… la même clarté dans le langage. » Or, tous ces pasteurs vous diront, d’un commun accord, « que le premier bien réclamé par leur Église, c’est la liberté, mais qu’ils n’ont d’autre moyen d’assurer cette liberté sainte, que de la garantir par la liberté commune de tous leurs concitoyens ; en d’autres termes, tous devront déclarer que le règne du privilège a péri pour l’Église, et que le droit commun est la seule défense qu’elle puisse désormais invoquer. » Regardons l’Orient, l’Amérique, les États protestants, les trois grands États catholiques en dehors de la France, et la France elle-même où les catholiques se sont divisés en 1852, à propos du maître absolu qui l’avait conquise.

Que conclure ? « Que le régime de liberté et du droit commun auquel sont désormais soumises les sociétés comme les Églises, est le plus parfait que l’humanité puisse rêver ? Que c’est l’idéal ? que le privilège des sociétés passées n’a eu ni sa justice, ni ses bienfaits ? que le droit ne fait que naître’.' o l’as le moins du monde. Nous n’avons jamais dit une syllabe qui autorise à nous prêter ces exagérations ridicules. Nous concluons tout simplement que ce régime est la loi providentielle de notre temps, et l’épreuve à laquelle il plait a Dieu de soumettre le monde et l’Egli : L’Église sortira triomphante de cette épreuve comme des autres ; « en se servant de la liberté, elle la rendra aussi plus morde et plus pure. Puis, en ce qui nous touche, continuent les rédacteurs, nous remercions Dieu de nous avoir imposé celle épreuve et non une autre. File nous est préciel se entre toutes. »

Mais il ne faut pas que l’on puisse nous accuser « de demander la liberté pour acquérir la ton e, afin d un jour de la force acquise pour supprimer lallberti

Nous sommes les dis de Celui qui a dit : Que votre oui

soit oui, . r.i vainement répéterait on aux sociétés modernes que < ij tn1 seule des droits en ce

monde, les catholiques peuvent les réclamer tous et

nt tenus d’en respectai.nu un le papier qui soutire tout peut tolérei des arguments de cette nature,

mais nous délions qu’on les porte et lUltOUt qu’on les

achève a une tribune Celai les évêques le compren