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LE VASSOR — LÉVITIQUE (LIVRE DIT


plie très violent dont le titre seul est resté, peut-être par l’inadvertance de l’imprimeur, mais Le Vassor donna un résumé du passage qu’il n’avait supprimé qu’à contre-cœur (Journal des Savants du 28 mars 1689, p. 121-123). — Paraphrase sur l’Évangile de saint Jean, in-12, Paris, 1689. Dans la préface, il réfute l’interprétation des sociniens sur le premier chapitre de saint Jean (Journal des Savants du 12 septembre 1689, p. 415-418). — Paraphrases sur l’Épître catholique de saint Jacques, in-12, Paris, 1689 ; il montre que saint Jacques n’est pas en opposition avec saint Paul, au sujet de la justification par la foi sans les œuvres de la Loi. — Dès qu’il eut apostasie, Le Vassor aborda les questions religieuses sous une nouvelle face. Le Traité de la manière d’examiner les différends de religion, in-12, Amsterdam, 1697, est dédié au roi de la Grande-Bretagne ; c’est l’apologie de la Réforme anglicane, dans laquelle l’auteur voudrait montrer que l’examen de l’Écriture sainte est la méthode choisie de Dieu pour faire connaître à tous les hommes les vérités du salut. Il attaque l’Histoire des Variations de Bossuet.— Les Lettres et mémoires de François de Vargas, de Pierre de Malvenda et autres touchant le concile de Trente, traduits de l’espagnol, avec des remarques, in-12, Amsterdam, 1699, sont une déformation notoire des faits ; on y trouve des remarques violentes et injustes contre le concile, contre les évêques et contre l’Église Romaine.

D’ailleurs, Le Vassor avait déjà signalé son parti pris dans des travaux historiques. Les soupirs de la France qui aspire après la liberté, in-4°, s. 1., 1689, sont un pamphlet violent contre le pouvoir absolu et ses abus auxquels il oppose le droit des peuples ; cet écrit renferme quinze mémoires, datés du 10 août 1689 au 15 septembre 1690 ; il est parfois attribué à Jurieu, mais il est plus probablement de Le Vassor.

— Les lettres d’un gentilhomme français sur l’établissement d’une capilation générale en France, in-12, Liège, 1695, sont aussi attribuées à Le Vassor ; elles reflètent les mêmes tendances et exposent les mêmes critiques contre le gouvernement de Louis XIV. Le Vassor n’épargne pas davantage le prédécesseur de ce roi dans son Histoire du règne de Louis XIII, roi de France et de Navarre, 20 vol. en 10 t. in-12, Amsterdam, 1700-1711. Cet écrit, composé d’extraits des gazettes, et en particulier du Mircure français, est un pamphlet contre la France et ne s’appuie que sur une documentation très insuffisante ; il eut cependant plusieurs éditions : en 1700-1717, en 17011732 (incomplet), en 1712-1719, en 1733-1735, en 1750-1754, en 1757. Voir É. Bourgeois et L. André, Les sources de l’histoire de France, xvii » siècle (16101715), t. i, p. 292-295. L’écrit de Le Vassor a été réfuté par le P. Griffet, dans la préface de son Histoire de Louis XIII.

Quelques auteurs attribuent à Le Vassor les Entretiens sur la religion, contre les athées, les déistes et les autres ennemis de la foi catholique, in-12, Blois,

1705. Ce sont des dialogues entre Timothée et Théophile ; l’écrit a été réimprimé en 1721 sous le titre : Défense de In religion catholique contre ses ennemis par ses véritables principes dans trois entretiens. Cette réédition renferme des remarques nouvelles sur la la présence ré.’Ile et contient une réponse à une lettre <li M. Pictet, recteur de l’Académie de Genève et professeur en théologie : dans cette réponse, l’auteur montre que la religion calviniste doit toujours douter, parce qu’elle ne saurait avoir une règle sûre pour fixer les incertitudes de l’esprit, puisque la divinité des Écritures ne se fait pas sentir d’ellemême ; il faut, la prouver (Journal de. Trévoux d’octobre

1706, p. 1729-1736 et de mal 1722, p. 900-905 ; Journal des Bavante du 6 avril 1705, p. 171-178, et du

5 janvier 1722, p. 3-7). Cette analyse, la date et le lieu où parut cet écrit suffisent à montrer que l’ouvrage n’est pas de Michel Le Vassor, mais de Michel Le Vasseur, prêtre de Blois.

Michaud, Bibliographie universelle, t. xxiv, p. 392 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxi, col. 27 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, art. Vassor, t. xxv, p. 490-491 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, art. Vassor, t. x, p. 487-488 ; Haag, La France protestante, t. vii, p. 58-59 ; Mémoires de Saint-Simon, édit. Boislille et Lecestre, t. vii, p. 205-210 ; L. Batterel, Mémoires domestiques pour servir à l’histoire de l’Oratoire, édit. Ingold et Bonnardet, 4 vol. in-8°, Paris, 1902-1905, t. iv, p. 409423 ; La Bizardière, Caractère des auteurs anciens et modernes, in-8°, Paris, 1721, p. 241-251 ; Éloge de Le Vassor dans les Nouvelles littéraires de La Haye, t. viii, p. 392.

J. Carreyre.

LE VAYER voir La Mothe Le Vayer.

    1. LÉVITIQUE (livre DU)##


LÉVITIQUE (livre DU). — I. Noms. — II. Contenu (col. 462). — III. Origine du livre (col. 466).

— IV. Origine des principales prescriptions et institutions du Lévitique (col. 475). — V. Doctrine (col. 489).

I. Noms.

Le troisième livre du Pentateuque a d’abord été désigné, comme les autres livres de la Loi, par son premier mot wayq’ra’; on retrouve le mot chez Origène sous la forme Ouixpoc, cf. Eusèbe, H. E., VI, xxv, et dans saint Jérôme, Prolog, gai., sous la forme Vaicra. Les Juifs de Palestine l’appellent aussi et plus ordinairement d’après son contenu : Loi des prêtres, Livre des prêtres, Livre des offrandes. Cf. la Mischna, Menachot, iii, 4 ; Megilla, iii, 6 ; Siphra, etc. J. Fiirst, Der Kanon des Alten Testaments nach den Ueberlieferungen in Talmud und Midrasch, Leipzig, 1868, p. 6. Les Juifs alexandrins le nommèrent d’après son objet principal Aeu(e)T » t6v, sous-entendu (316Xf.ov, nom qui a passé dans la Vulgate sous la forme Levilicus, sous-entendu également liber ; quelques anciens mss latins portent cependant Leviticum, par exemple l’Indiculum V. T., édité par Mommsen, ainsi que la liste des livres canoniques dans le Codex Claromontanus ; mais, à rencontre de ce qui se produisit pour le Deutéronome, c’est la forme masculine qui a prévalu.

II. Contenu.

A la différence des deux premiers livres du Pentateuque, le troisième ne se compose guère que de textes législatifs, groupés ordinairement d’après l’identité de sujet, mais réunis et codifiés sans ordre logique. Quelles que soient les opinions admises sur l’origine du Lévitique, il ne saurait y avoir désaccord sur la division des éléments constitutifs du livre ; on y distingue, en effet, quatre parties ou sections principales l° : i-vn ; 2° : viii-x ; 3° : xi-xvi ; 4° : xvir-xxvi.

1° La première partie, c. i-vn, est consacrée aux sacrifices, les critiques l’appellent la torâh des sacrifices. Qu’elle constitue en elle-même un tout complet, c’est ce qu’indiquent suffisamment les deux derniers ts du c. vu : « Telle est la loi de l’holocauste, de l’oblation, du sacrifice pour le péché, du sacrifice de réparation, de l’installation et du sacrifice pacifique. Jahvé la prescrivit à Moïse sur la montagne de Sinaï, le jour où Il ordonna aux enfants d’Israël de présenter leur offrande à Jahvé dans le désert de Sinaï. » C’est ce qu’Indique encore le contenu du chapitre suivant non plus législatif, mais historique. Cette loi des sacrifices se divise elle-même en deux groupes de prescriptions, les unes s’adressant surtout aux fidèles désireux d’apporter leurs offrandes à Jahvé, les antres intéressant les prêtres chargés de nter eux-mêmes offrande ! et victimes à Jahvé.

1. Le premier groupe. Ch. i, v-1 à c vi, verset 7 après avoir rappelé l’origine et l’autorité des ordon-