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LE SOUDIER — LE TELLIER (CHARLES-MAURICE)

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LE SOUDIER André, docteur en théologie de la Faculté de Paris, curé de Saint-Pierre de Chaillot, mort en 1758. On a de lui un volume in-4°, intitulé : Cursus theoloyicus facilem et sine duce tutam sternens viam ad baccalaureatum, licenliam et docioratum, duplici traclationis forma, quorum altéra dicitur institutio theoloyica pro examine, altéra theologica argumentativa pro thesi, Paris, 1724.

Richard et Giraud, Dictionnaire universel des science 3 ecclésiastiques ; Hurter, Nomenclator, 3e édit. t. iv, col. 1402 A. Thouvenin.

    1. LESSIUS ou LEYS (Léonard)##


LESSIUS ou LEYS (Léonard), né le 8 octobre 1554, à Brecht, près d’Anvers, mourut en 1623 à Louvain, après avoir pris une part très active et prépondérante aux controverses soulevées par la question du baïanisme. Il fit de fortes études au collège des jésuites à Douai et mérita les éloges de Juste Lipse pour sa profonde connaissance du grec, du droit canonique et civil, de l’histoire et des sciences mathématiques. Reçu dans la Compagnie de.lésus en 1572, il professa pendant sept ans la philosophie à Douai et de 1585 à 1600 la théologie au scolasticat de Louvain. En 1586, il publiait, avec son collègue Hamel, les fameuses Thèses theologicæ qui visaient les doctrines de Baïus et qui furent dénoncées à la Faculté de Louvain, vraisemblablement par Baïus lui-même, dont les doctrines venaient d’être condamnées grâce à l’initiative du P. Tolet. Lessius, dans les extraits mutilés de son ouvrage, se refusa à reconnaître l’expression de sa doctrine et présenta en trente-quatre conclusions son sentiment sur les points controversés : Propositions quas Lessius an no 1587 die maii Facultati theol, Lovaniensi obtulit. Outre des thèses relaties à l’Écrirure, il défendait la doctrine de la prédestination consécutive à la prévision des mérites, l’universalité de la grâce, et niait que la grâce fût efficace par elle seule. Les docteurs de Louvain, sans tenir compte des réclamations et des explications de Lessius, censurèrent, le 9 septembre 1587, par la plume de H. Gravius, trente et une propositions comme contraires au sentiment de saint Thomas et entachées de semi-pélaganisme. Cf. Historia eongregalionis de auxiliis, du P. de Meyer, p. 14 sq. Stapleton protesta et défendit vivement Lessius. En revanche, l’I’niversité de Douai prit fait et cause contre Lessius qui en appela à Rome. Sixte-Quint fit examiner ces propositions par une congrégation qui les déclara sanæ doctrinæ articuli. La censure fut cassée et le jugement pontifical publié à Louvain par ordre du nonce Octavio Frangipani en 1588. Quesnel, sous le pseudonyme de Géry, publia une apologie de la censure qui fut condamnée par Innocent XII en 1697. Les universités de Mayence, de Trêves, d’Ingolstadt, se déclarèrent en faveur de Lessius. Le plus insigne témoignage fut celui de saint François de Sales, dans sa lettre du 26 août 1623. Cf de Meyer, op. cit., p. 12 sq. Tous les efforts tentés par le parti janséniste pour arracher à la Faculté de théologie de Paris la condamnation de Lessius céhouèrent complètement.

Le P. Lessius a laissé de nombreux et importants écrits parmi lesquels il faut citer tout d’abord le traité De gratia efjlcaci, deerctis divinis, libertaie arbitra et prasclentia Del conditionata, Anvers, Kilo, paris, 1K7X, en faveur du molinisme ; le I)e justltla rt jure cœterisque virtutibus cardinalibus, in-fol., Louvain, 1605, qui rut six édition ! en moins de trente ans, le be prrfrclionibus mori busqué divinis, Anvers, 1620, le plus connu de ses ouvrages, plusieurs fois réédité BU JUXe siècle ; le Dr siimmn bono et irtmi’i beatitudine homlnli, Anvers. 1010. Attentif à suivre le mouvement des idées de son temps,

Lessius écrivit contre les athées et les indifférents son De providentia Numinis et animi immortalitate, Anvers, 1613 ; Paris, 1880 ; contre les protestants, un ouvrage de tout premier ordre : Quse fides et religio sit capessenda, Anvers, 1609, traduit dans presque toutes les langues de l’Europe, et même en arabe : il est reproduit dans le Cursus theologise de Migne, t. iii, col. 787-898 ; contre les anglicans : Defensio potestatis summi pontificis, Saragosse, 1611 ; Discussio decreti magni concilii Lateranensis de potestatc Ecclesiæ in temporalibus, Albi, 1613. Il faut ajouter : De Antichristo et ejus præcursoribus, Anvers, 1611 ; De statu vilseeli gendo, Anvers 1613. Lessius passe à bon droit pour un des plus éminents théologiens du xviie siècle. Suarez, Molina, Vasquez se plaisent à recourir à ses lumières dans la solution des grands problèmes de la grâce. Urbain VIII professait à son égard une admiration qui ne s’attachait pas moins à sa haute vertu qu’à sa science. Sur la position prise par lui relativement à l’inspiration de la Sainte Écriture, voir t. vii, col. 2135 sq »

Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. iv, col. 1726-1751 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit.. t. iii, col. 619-631 ; Duchesne » Histoire du Balanisme, Douai, 1731, p. 227 sq. et les livres cités plus haut, t. vii, col. 2135 sq P. Bernard.

    1. LESTANG (Antoine de)##


LESTANG (Antoine de), sire deBelestang, magistrat français (1538-1617). — Né en Limousin d’une famille de magistrats, il succéda à son père dans la. charge de président et lieutenant-général au présidial de Brive. Fort attaché au duc de Mayenne, il devint intendant de justice dans l’armée de la Ligue, puis passa au Parlement de Toulouse, où il fut maintenu après la reconnaissance définitive de Henri IV. Magistrat fort réputé, c’était aussi un érudit. Outre des travaux d’histoire et de droit qu’il est inutile de mentionner ici, il a laissé un Traité de la réalité du Saint-Sacrement de l’autel.

Morérl, Le grand dictionnaire, édit. de 1759, t. vi, p. 269° (Moréri l’appelle François, mais c’est Inexact) ; D. Vaissete. Histoire de Languedoc, nouvelle édit., t. xii, Toulouse, 1889, p. 1569, 1575, 1596, 1628 ( = t. v de redit. in-f « ) ; Hcefer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 975.

É. Amann.

LE TELLIER Charles Maurice, archevêque de Reims (1643 1710). — Il naquit à Turin, du chancelier Michel Le Tellier (1603-1685) et fut de bonne heure destiné à l’état ecclésiastique ; il voyagea beaucoup en Italie, en Hollande et en Angleterre. En juin 1668, il fut nommé coadjuteur de François Barberini, archevêque de Reims ; sacré le Il novembre 1668, il prit le titre d’archevêque de Nazianze in partibus. Il succéda à Rarberini en 1671, et, dès cette époque, il joua un grand rôle dans les affaires de l’Église de France et il se prononça nettement contre les doctrines ultramontaines. En 1679, il fut nommé conseiller d’État, et commandeur de l’ordre du Saint-Esprit en 1688. En 1686, il fonda dans son diocèse un séminaire dont il confia la direction aux chanoines réguliers de la Congrégation de France. Il mourut d’une attaque d’apoplexie, non point le 7 mars 1710, comme l’affirme le Gallia christiana, mais le 22 février 1710, d’après l’acte de décès inscrit au registre de Saint-Gervais. Il léguait à l’abbaye « le Sainte-Geneviève sa blbllotbèque qui contenait des ouvrages précieux dont le catalogue avait été dressé par Nicolas Clément, sous le titre de Bibliotheca Trllrriaim, in fol., Paris. 1693.

Les premiers écrits de Le Tellier se rapportent à l’administration de son diocèse. Ce sont : des Instructions aux doi/cns ruraux, 1071 ; un liiturl avec des instructions, in-1°. Paris, 1077 et un Catéchisme, imprimé par son ordre. Il a laissé d’ailleurs de nom-