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LEONCE DE BYZANCE. CHRISTOLOGIE


sibilité, mais seulement pour une raison de haute convenance qu’il faut rejeter la formation préalable de l’humanité du Sauveur. Il ne convenait pas que cette humanité fût un seul instant privée de sa divinité. Col. 1944 CD. En un mot, Léonce conçoit fort bien qu’un homme préexistant soit assumé par une personne divine, et qu’ainsi de deux hypostases, il ne se fasse qu’une seule hypostase, selon l’exemple apporté plus haut de l’âme et du corps, qui, après la mort sont deux hypostases et à la résurrection redeviennent une hypostase. Il a malheureusement omis de marquer la situation respective et le rapport mutuel des deux éléments dans la constitution de l’unique hypostase. Le sentiment de saint Jean Damascène est tout opposé. Selon lui, il est impossible que ce qui a déjà subsisté à part soi reçoive un autre principe de subsistance. P. G., t. xciv, col. 669 A.

c) Mode de l’union. — C’est là le cœur de toute la controverse avec les hérétiques. Col. 1380 B. Il y a trois manières de comprendre l’union : celle qui divise, celle qui confond, celle qui unit. — a. Celle qui divise, consiste dans un simple rapport moral, (syzniy.i] tiç o5aa, col. 1940 D : ayzziY.r ts xal Yvcop.txï), col. 1380 D 6-7 ; xaT’èvépysiav, % eùSoxîav, y #XX ?)v Tivà TOiaÔTTjv a/saiv, col. 1300, n’unit pas les natures dès le commencement, supprime toute communication entre elles ; de sorte qu’il subsiste deux espèces absolument séparées, n’ayant entre elles que l’union de dignité, de pensée et de volonté, à^îa xal Yvtôp.fl xal TauToPouXta, qui cache la séparation et trompe les ignorants. Col. 1940 CD. Une semblable union, qui ne lie pas ensemble les réalités et ne les amène pas à l’identité, 1) ir Ta npây p-axa rjuvSéoucra xal elç tocùtov dtyouoa, ne mérite pas d’exprimer cette union surnaturelle qui est dans le Christ. Col. 1300 C. Une union selon la dignité n’est pas une union réelle, autrement tous ceux qui ont part à la dignité divine, seront mis en identité avec la substance divine, et en chaque saint, il y aura deux natures, où y « P 7rpay(i.âTcov éfvcocuç 7) rîjç à^îaç ëvcocuç. Col. 1330 CD. — b. La seconde opinion, tout à l’opposé, confond et détruit tout. Elle forme et imagine quelque chose de bâtard, £> ti 7rpày[j.a v600v, ne gardant en aucun des éléments unis ce qui lui est propre, mais concédant que ceci est cela et cela ceci, et par suite qu’il n’y a plus ni ceci ni cela. Col. 1940 D1941 A. — c. La troisième union, qui se tient dans le milieu, ni ne confond ni ne divise. Elle sait que les éléments unis n’ont subi aucune diminution dans leur 1816tt)Ç, qui demeure immuable, et cependant ils deviennent communs et appartiennent à un seul, en vertu de cette même union substantielle, de telle sorte que ce qui appartient proprement à chacun devient commun au tout, ûç eIvaiTà(jièv xuptwç ÏSia Oarépou xoivà toO ôXou. Col. 1941 A. Cette union est plus une que celle qui divise, plus riche que celle qui confond, parce qu’elle ne fait les éléments unis ni identiques l’un à l’autre, ni étrangers l’un à l’autre. Si cette union n’aboutit ni à l’identité absolue ni à la diversité absolue, en quoi donc y a-t-il Identité et en quoi différence ? Il y a identité, répond Léonce, dans l’hvpostasc et différence dans la nature, à rencontre de Cfl qui a lieu dans la Trinité ou l’identité est selon la nature, et la différence scion l’hvpostasc. Si les adversaires veulent mettre en Jésus-Christ

l’Identité dans la nature, ils devront mettre la différence dans l’hvpiist aM et enseigner en lui deux hypos-S’ils disent malgré cela, qu’il n’v a qu’une nature et qu’une hvpnstase, comment pourront-ils sauvegarder dans l’union l’immutabilité el l’inconfusion des éléments unis Col. 1 f)tl BG

2. Union chrtitologlqut « in facto esse » on ContUlution du Chrixt. — Les nestoriens exprimaient le

résultat de l’union en affirmant qu’il y a dans le Christ deux natures et deux hypostases, et les monophysites en disant qu’il n’y a qu’une nature. Léonce combat les uns et les autres et accentue la définition du concile de Chalcédoine en affirmant qu’il y a dans le Christ deux natures et une hypostase. 11 faut parler de l’incarnation en sens inverse de la Trinité, dit-il en empruntant un mot de saint Grégoire le Théologien. Or, pour la Trinité, on dit : trois hypostases et une nature ; il faut donc dire pour l’Incarnation : deux natures et une hypostase. Col. 1941 B.

a) Dyophysisme ou affirmation des deux natures. — L’union se fait des deux natures, divine et humaine, mais comme c’est une union qui ne confond point, les deux éléments restent unis, distincts et dans la pleine possession de leurs propriétés respectives. S’il en était autrement, si les éléments unis disparaissaient par l’union, il n’y aurait plus d’union, car union et unis sont corrélatifs et l’union suppose les termes de l’union si xà ^)vwp.éva rcaôexai., xal t) ëvcoatç

  1. p.a TCaûeTai. Trig. capita, ix, col. 1904. La conservation

des deux natures demande le maintien absolu de leur essence propre, rrjv éau-rûv çuatxTjv î816-rrjTa, sinon, elles se confondent et produisent une substance nouvelle différente de l’une et de l’autre. Col. 1305 BC. Les deux parties du Christ, qui sont la divinité et l’humanité, demeurent donc sans confusion. Col. 1297 B. Comme l’àme humaine par l’union au corps, d’invisible et immortelle qu’elle est ne devient pas visible et mortelle, ainsi le Verbe n’est pas devenu visible et mortel, quoique étant dans un corps visible et mortel. De part et d’autre, les propriétés sont sauvegardées, et chez l’homme ordinaire subsistant d’une âme et d’un corps, et chez le Sauveur subsistant de la divinité et de l’humanité. Col. 1281 A. Pareillement, le Verbe est par nature incorruptible, immuable, impassible, et le demeure même dans le corps. Comme il n’a pas subi la circonscription en créant le monde, il ne l’a pas subie non plus en s’unissant à l’homme. Col. 1284 BC. La communication des propriétés qui découle de l’union ne supprime pas la raison propre de la propriété de chacun dans l’identité, T6v ïStov X6yov xrjç Gaxépou èv Taùxô) IS16ty]toç. Col. 1289 C. A s’en tenir aux choses, et non aux mots, beaucoup de monophysites, ceux du parti de Sévère, professaient au fond la même doctrine, à savoir la conservation de la divinité et de l’humanité dans l’union sans changement ni confusion, mais ne voulaient point qu’on parlât de deux natures autrement que pour former le Christ, et non point pour exprimer le Christ une fois formé. C’était là, pour eux, diviser le Christ. Pour signifier la formation du Christ, on pouvait et on devait dire èx Sûo çûaecov, mais pour signifier le Christ après l’union, il ne fallait plus parler que d’une nature. |ila (pûcriç. Léonce est un ardent partisan des deux natures, et la plus grande partie de sa polémique y est consacrée. Il prouve la double nature par la syno nymie qui existe entre oûoîa et ipuatç. en vertu de laquelle on devra reconnaître dans le Christ deux natures dès là qu’on lui reconnaît deux homoousics diverses, avec le Père et avec nous. Trig. capita. xxi. col. 1908. Celle s

on

iic doit être d’autant

plus reçue qu’elle est déjà communément en vigueur pour le dogme de la Trinité. A changer le sens des

termes, il n’y a plus moyen de conduire aucun raisonnement. Col. 1924 AH. Léonce le prouve encore par la différence qu’il est nécessaire d’admctlu entre la divinité et l’humanité, el qu’on ne pont affirmer que si elles sont deux natures, car la différence est entre natures. Trig. capita. I, xxiii, col. 1901. par la dualité- dis propriétés, admise par