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LÉONCE DE BYZANCE. PHILOSOPHIE


l’âme ni le corps n’ont l’être, tô eïvat, séparément l’un de l’autre. Col. 1280 B. Ce qui dans l’homme accomplit l’hypostase, c’estlaviemu’tuellcàXXyjXoûxoç Çcùy), de l’âme et du corps. C’est là leur façon d’avoir l’être commun. Col. 1288 D. L’union de l’àme et du corps ne correspond point à une exigence, à une inclination de l’âme, elle n’est pas un effet naturel, mais une œuvre de la puissance de Dieu, et même aucune nature n’a par essence l’inclination à s’unir à une autre nature, et la mixtion des éléments eux-mêmes se fait par la raison divine plus puissante que toute nature. Col. 1940 B. C’est ce qui fait qu’à considérer l’homme en lui-même, on ne peut l’appeler une nature. Col. 1289 D. On le voit, Léonce a du composé humain une conception toute platonicienne.

Métaphysique.

1. Ouata, çùaiç, elSoç. —

Ouata (substance). Ce terme a deux emplois : a) Il désigne d’abord ce qui est commun à toutes les substances, et reçoit cette définition simple (à^Xcoç èpiÇ6[xevoi) : ce qui indique l’existence de quelque chose, tt)v tivoç Û7tap !  ; iv 8t]Xoûv ( et non pas ce qu’une chose est ou comment elle est, to Ù7tàpxeiv toùtmv SrjXoûv où tô té aùxâSv r to t : g>ç, et à cette définition participe tout ce qui a nom de substance : Dieu, l’ange, l’homme, l’animal, la plante. Col. 1921 C, "T7cap^tç et ûrcâp/eiv désigne ici l’esse per se des substances, comme le précise encore un autre terme, donné comme l’équivalent de oùaîa : Trpâyfza ùtpearôç, chose existante, ou plus littéralement, subsistante. Et ainsi, oùaîa s’oppose à au ! i.êe6y)x6ç, accident, qui a l’être dans un autre et n’est pas considéré en lujmême, 8 èv êTépco £yei to elvai xal oùx èv êauTÔJ 6ewpeÏTai. Col. 1278 D. Il y a des accidents séparables et des accidents inséparables, yj&çusza., à^côptaxa, col. 1945 B ; des qualités attachées à la substance et d’autres qui lui surviennent, 7to16T/)Teç oùaiwSetç xal èKOuaicôSeiç. Col. 1277 B. L’accident n’a pas d’existence proprement dite, d’existence substantielle, il est àvu7r6aTaTO< ;. Col. 1277 D. — b) oùaîa désigne en outre la nature particulière de chaque être ; c’est son emploi le plus fréquent, et il est alors synonyme parfait de çùaiç. Les choses qui caractérisent la <pôaiç constituent l’oùaîa, col. 1945 B ; ainsi l’ousie de l’homme est marquée par to Çcoov, tô Xoyixôv, t6 GvTjTOv, to TÔiv èvavxloav àvà (xépoç SexTix6v, ibid., et ce sont également les propriétés substantifiques, oùa107roioi ÎSioTYjTeç, comme Xoyixôv, <5îXoyov, Çwov, (StÇtoov, et autres, qui sont présentées comme donnant la définition de la çùaiç, col. 1928 C ; aussi, les ôjxooùata sont dits être de même nature, et les êxepooùata être de différente nature, col. 1908 D ; du reste, la synonymie est formellement indiquée en plusieurs endroits, col. 1273 A ; 1280 A ; 1309 AB. On trouve également, col. 1901 B, G7tap^iç employé comme synonyme d’oùata en ce second sens.

<J>ûaiç (nature). — Ce terme vient de 7tecpuxèvai et signifie premièrement la disposition apportée par la naissance. De cette définition nominale découle une première propriété, l’impossibilité de recevoir en même temps des contraires. Col. 1944 AB. Qoeriç comporte l’idée d’être, t6v toû eïvai Xoyov èniBiycTct.i. Col. 12XO A. C’est dire qu’un accident ne peut pas être cpùa’.ç. Le nombre de ceux qui pari icipent à une nature ne fait rien a sa définition. Col. 1917 AB. Mais donner un nombre aux natures, c’est indiquer leur hélcrogénéité c’est ainsi que l’homme, le cheval, le bœuf sont fro/s natures. La nature par elle-même ne marqoe

pas la division, mais seulement la différence. Col.. 1920 D. 1921 v

ETSo ; (( Une nature n’est jamais bornée

à une personne, col. 1941 Cj’est ce qui fait qu’il v

a deux aspects dans la ^ùaiç. Elle signifie, en premier

lieu, l’essence ou lei> éléments constitutifs d’une subs tance, puis à cause de la pluralité des individus qui ont même nature, elle signifie l’universel par rapport à ces individus et s’appelle alors sISoç (espèce), elSoç Xôyov ènèxsi, col. 1280 A ; et elle le signifie non pas seulement quand les individus semblables entre eux ne possèdent qu’une seule nature, mais même lorsqu’ils sont constitués de plusieurs. Ces deux sens, physique et logique, de cpùaiç permettent à Léonce de dire de l’homme, à la fois qu’il est une nature et qu’il est deux natures, une nature à cause de la communauté spécifique, deux natures à cause des éléments intrinsèques, âme et corps, qui le constituent et qui, tous deux, sont des ousies complètes et de soi indépendantes l’une de l’autre. Col. 1289 D, 1292 A.

2.’Y7t6axaatç. — Le propre de l’hypostase, c’est de désigner quelqu’un, xôv xtva Srfkoï, col. 1277 D, et d’une manière plus précise ce qui est divisé, tô SifjpTriiiivov, col. 1921 A et qui existe à part soi, tô xa6’êauxô ùîtàp/ov. Col. 1945 A. Il a pour synonymes rcpô(jwtiov (personne), axou.ov (individu). Ù7roxeîu.svov (sujet), col. 1305 C, [xepixôv, tô èm u.épouç (particulier), ïSiov (propre). Col. 1289 D. Être celui-ci ou celui-là est signifié par la définition propre et distincte de l’hypostase, tô 8’eTvai xôvSe r) xôvSe èv tw ÎSÎco xal àcptopiafxevw xyjç ÔTCoaxâaecoç ôpw ar)(jiaîvexai.. Col. 1928 B. Voici la définition de l’hypostase : les hypostases sont des choses identiques quant à la nature et différentes par le nombre, Ta xaxà xr, v cpùaiv [i.èv Taùrà, àpiOfiôi Se Siacpépovxa, ou bien des choses composées de natures diverses, qui possèdent ensemble et les unes dans les autres, la communauté de l’être, 77 Ta èx Stacpépcov (pùaetov aoveaxwxa, xr, v Se toû elvat, xoivtovîav à[i.a xe xal èv àXXYjXoiç xexxT)U.éva, sans cependant compléter mutuellement leur substance, où/ wç au[i.7rX7 ; pomxà xr)c, àXXvjXcov oùaîaç. L’exemple donné est celui de l’homme, où l’âme et le corps ont une commune hypostase, une nature propre et une notion différente, wv xoivr) |i.èv tj ùrc6axaa(.ç, îSîa 8è tj <pùaiç, xal ô Xôyoç Siâcpopoç. Col. 1280 AB. Ce qu’ajoute hypostase à nature, ce n’est pas de rendre différent, mais distinct, non pas de faire autre, àXXoïov mais un autre, #XXov. Col. 1917 B. C’est le propre de l’hypostase de faire âXXov xal àXXov. Col. 1925 A. Conformément à la définition donnée plus haut, une chose ne peut être distincte d’une autre en qualité d’hypostase, éîXXoç inb ôîXXoo, que si elle lui est consubstantielle ou en est séparée de telle sorte qu’elle n’existe point en commun ni n’est composée avec elle, xe/toptau-èvoç toû auvocpeaxwxoç xal aoyxeifjtévoo. Col. 1917 C. L’existence à part soi, xa6’êauT6, apparaît donc comme la raison propre de l’hypostase. Mais chaque hypostase est caractérisée par quelque chose de proprement dist inctif qui s’ajoute aux propriétés substantielles, oùat67roioi. Col. 1928. Chaque singulier a la nature commune selon la similitude de son espèce, et une hypostase propre qui sépare ce qui est propre à ce singulier de l’élément commun au moyen des signes et des propriétés distinctives, toïç àtpopiaxixoîç ar^izioiç xe xal I81a>u.aaiv. Ibid. Ces Caractères « le l’hypostase ont raison d’accident.

qu’ils soient séparables ou Inséparables, col. 1945 B, c’est, par exemple, la figure, la couleur, la taille, le temps, le lieu, les parents, l’éducation, la manière de vivre, et ce qui découle de tout cela : l’ensemble de ces choses ne pouvant se vérifier que dans un seul homme, à savoir tel homme, toû xtvôç 8ï)Xov6xi. fol 1945 B4 1 ei ïSia>u. aTa qui distinguent le propre du commun dans l’humanité du Sauveur n’exercent leur rôle diviseur rpie vis-à-vis des autres hommes.

et aucunement vls-a*vii « lu Verbe. Col. 1917 c.

3. « Dùotç et ÔTTÔaraoïç comparées. La distinction établie entre c « s deui notions est le pivol de la Christologie < ! < notre auteur. C’est de la confusion