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LEONARD DE GIFFON — LEONARD DE SAINT-MARTIN


officiellement que la célèbre bulle, Conservationi puritatis catholicee fidei, du 25 janvier 1376, qui aurait condamné vingt ouvrages de Raymond Lulle, ne s’y trouvait pas. Acta Sanctorum, juin, t. v, Anvers, 1709, p. 721-723. La même année, il composa « un mémoire plein d’arguments à faire valoir contre les voies de concile et de compromis et surtout contre la voie de cession. » N. Valois, Op. cit., t. iii, p. 44. Le texte de cet écrit est conservé dans le ms. 988, f » 136-151, de la bibl. de Grenoble, Plus tard, à la fin de 1398 ou au début de 1399, voyant que BenoîtXIIIne tenait pas ses engagements, il rédigea contre lui un traité sévère qui peut se lire dans le ms.. lat. 1480, ꝟ. 159-170, de la Bibliothèque nationale de Paris, Valois, op. cit., t. iii, p. 193, mais il ne persévéra point dans cette attitude et se réconcilia avec Benoît XIII le 29 avril 1403, ainsi que les autres cardinaux qui s’étaient soustraits à son obédience sous la pression de Charles VI, roi de France. N. Valois, ibid., p. 332. Léonard de Gifïon mourut à Avignon après le 17 mars 1407.

Outre les écrits déjà mentionnés, les bibliographes anciens lui attribuent un commentaire sur les sentences et un volume de sermons. Trithème, De scriptoribus ecclesiasticis, Paris, 1512, ꝟ. 138. Mais le principal ouvrage de Léonard de Gifïon est un commentaire monumental sur le Cantique des cantiques conservé à la Bibl. Laurentienne de Florence sous la cote Plut. 28. dext. cod. 1. L’auteur le composa dans les dernières années de sa vie, ꝟ. 214 : Laborem hune subii in œtate jam veteri, senili et gravida mullis languoribus. L’ouvrage comprend 143 cantiques ou chapitres. Il n’appartient pas rigoureusement à l’exégèse mais à la dogmatique et à la mystique. Presque tous les grands problèmes christologiques y sont traités. Léonard de Gifïon soutient la thèse que le Verbe se serait incarné même sans le péché d’Adam ; il a de belles élévations sur la sainte Vierge, la passion et saint François. Saint Antonin de Florence connut cet ouvrage et le loue à juste titre, Chronicorum opus, part. III, fit. xxiv, c. 8, édit. de Lyon, 1586, t. nr, p. 773 : Vidi aliquanlulnm hinc inde quamdam expotitionem super Cantica Canticorum, magnum volumen per modum lectionum ; distinctus autan est totus liber in centum et quadraginla cantica id est senteutias ejus, unde et continet multa copiosc et profunde. Jllud opus composait magister Leonardus de Ciphono, generalis ipsius ordinis. Cet ouvrage établit que la pensée franciscaine était encore d’une remarquable puissance à la fin du xiv c siècle.

Analecta Franciscana, Quaracchi, 18 !)7, t. iii, p. 574-575 ; Bandini, Catalogua codicum lalinorum Bibl. Medicete-Laurentianæ, Florence, 1777, t. iv, p. 374 ; Eubel, Bullarium Franciscanam, Rome 1902-1904, t. vi, p. 470. 503104, 508, 510, 511,.’)20,."> :  !.". 537-538, 544-545, 556, : >7.i, 582-584, 587-588 ; t. vii, p. 213, 263, 269, 288, 2 !)2, 300, 328, 336.

E. Lonophé.

2. LÉONARD DE PORT-MAURICE

(Saint), frère mineur réformé (1676-1751), né le 20 décembre 1676, se nommait au siècle Paul Jérôme Casanova. Pieusement élevé dans une famille chrétienne, il avait treize ans quand il partit pour Home, où l’appelail un de ses oncles, qui. Voyant les heureuses disposit ions de l’adolescent, lui fit suire les cours du Collège romain et de la Minerve. A dix-huit ans. il entrail chez les mineurs réformés et recevait leur babil le 2 octobre Ordonné prêtre, le p. Léonard était chargé

d’enseigner la philosophie, mais des crachements de sang le contraignirent bientôt ; < descendre de sa < baire

rie lecteur, Vprès cinq au de maladie, il obtenait

sa guéri ton, à la lUitC « l’un VOSU fait à la sainte Vierge,

de se consacrer à la conversion des pécheurs, si elle lui rendait la santé. Il était si pleinement exaucé, qu’il put, pendant près d’un demi-siècle, se livrer sans repos au travail fatigant des missions. Il le fit avec un succès merveilleux, parcourant l’Italie et ne s’arrêtant que pour venir mourir à Rome, le 26 novembre 1751.

Au milieu de ses travaux évangéliques, saint Léonard trouvait encore le temps d’écrire des opuscules de piété et de nombreuses lettres de direction. Son premier traité est consacré au chemin de la croix, dont il était un fervent apôtre : Via sacra spianata ed illuminata, dopo la dichiaratione di Clémente XII intorno alla via crucis, con islruzioni per praticare con frutto un si sanlo esercizio, Rome, 1731. Il publia ensuite le Manuale sacro, ossia metodo di varie divozioni proprie di una religiosa, che aspira alla perfezione, in-8°, Rome, 1734, 1735 ; Jesi, 1735 ; Direttorio délia confessione générale, Rome, 1737 ; Discorso mislico morale per unire in sacra lega tutti i confessori affine di essere uniformi nell’amministrazione dcl sacramento délia penilenza, Rome 1737, 1739, avec une addition, Ricordi lasciali dopo le sacre missioni ; Il tesoro nascosto, ovvero pregio ed eccellenza délia S. messa, dédié à Clément XII, Rome, 1737. En dehors de ces opuscules, le saint avait écrit de nombreux sermons de mission et de carême, qui furent publiés après sa mort, Opère sacre morali, Venise, 1756 ; Prediche quaresimali, 4 in-8°, Assise, 1856 ; Collezione compléta délie opère del B. Leonardo da Porto Maurizio, tratte fedelmente dagli originali esislenli nell’archivio délia Postulazione, 13 in-12, Rome, 1853-1854, 5 in-8°, Venise, 1869 ; le P. Salvator d’Ormea, éditeur de cette collection, la faisait précéder de la vie du bienheureux ; elle fut traduite en français par le chanoine Labis, Œuvres complètes…, 8 in-12, Tournai, 1858-1861. Charles Sainte-Foi en donnait également une traduction, 3 in-8°, Paris. 1858. Au volumede Correspondance de cette collection, il faut joindre quatrevingt-six lettres de direction adressées à une noble dame romaine, Hélène Colonna, éditées par le P. Joseph de Rome, Soavità di spirito di S. Leonardo da P. M. manifestatainottantas ei sue lettere, Rome, 1872 ; La direction d’une âme, Vanves, 1893, traduction du P. Jules du Sacré-Cœur. Il serait fastidieux d’énumérer les éditions séparées des opuscules et leurs traductions. « Dans sa prédication, saint Léonard apparaît plutôt sous un aspect sévère ; c’est l’ambassadeur de Dieu chargé de réveiller les peuples assoupis ; il lui fallait bien tonner contre les vices de ses contemporains et gémir sur leur endurcissement. Sa correspondance le dépeint tel qu’il était dans sa vie intime, guide sûr et dévoué, mystique profond, mais opposé aux folles rêveries. CCSUT Ouvert, ami fidèle s’associant à toutes les joies, compatissant à tous les deuils, et. par-dessus tout, saint et sanctifiant, entraînant les autres à sa suite vers les cimes du Calvaire. » l’ie VI le béatifiait en 1796 ; Pie IX le canonisait en 1869. Sa vie avait été écrite an lendemain de s : i mort, par le P. Raphaël de Home. in-4°. Rome. 1754 ; Venise, 1756 ; le l Josepb Marie de Masserano, postulateur de la cause, publiait les Gesta, virtù r dont…, in-4°, Rome 1796, et un Rtstretto drlla vita, ibid. Les écrivains postérieurs se sont inspires de ces ouvrages et du procès de canonisation.

Brncdrtto Splln de SubtaCO, Mnnnric slnriilir drlla jjro otneta riformata romana, Rome, 1890, t i. p. 250, 584 ; Léopoid de Chéroncé, S. Léonard dr Port-Manrlet, Paris, 1908

p. Edouard d’Alençon.

    1. LÉONARD DE SAINT-MARTIN##


3. LÉONARD DE SAINT-MARTIN,

carme déchaussé flamand, exégète du jcvnre siècle. —

Léonard de Saint Martin. d : ms le siècle François