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LÉON DE SAINT JEAN — LÉONARD DE GIFFON

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à un contemplatif » ; toutefois il mériterait qu’on l’étudiât. A côté des 14 livres touchant l’ordre du Carmel, l’auteur en édita 12 qui traitent de la théologie, 10 d’ascétique et de mystique, 8 d’histoire, 6 de pédagogie, d’éloquence, des sciences préparatoires et de philosophie ; enfin il y a 12 volumes de sermons, de panégyriques et d’oraisons funèbres, parmi lesquels il nous faut faire remarquer le panégyrique du roi saint Louis et les oraisons funèbres du cardinal de Richelieu, du cardinal Mazarin et du vén. P. Antoine Yvan, fondateur des religieuses de Notre-Dame de la Miséricorde. Contentons-nous d’énumérer ici ses principales œuvres encyclopédiques, théologiques, ascétiques et mystiques selon l’ordre chronologique de leur première édition et d’après la liste dressée par l’auteur lui-même (on retrouvera cette liste complète chez Cosme de Villiers). 1° Les sept colonnes de la Sagesse incarnée, qui soutiennent le temple des sept principales vertus de la divine eucharistie contre les hérétiques, Poitiers, 1629, in-8°. — 2° La réponse de celui qui est attendu, ou Apologie contre V Anti-Léon de Daniel Couppé ministre, ibid., 1630, in-8°. — 3° L’entrée du Ciel trois fois ouverte à saint Paul dans lequel on propose des maximes générales de la Vie morale, spirituelle et mystique dans l’esprit et la vérité, Paris, 1633, in-8°. — 4° Avant-goût du Paradis ou Méditations sur l’amour divin, Paris, 1634 et 1640, in-8° ; 1653. in-16. — 5° Encyclopœdiæ præmessum, Paris, Jean Guillemot, 1635, in-4° ; cet ouvrage parut également en français, d’abord en 5 opuscules, puis en 2 volumes, Paris, 1654 et 1679. — 6° La constance de l’esprit, Paris, 1636. — 7° Disciplina prudentiæ, Paris, 1637. — 8° Avis sincères et charitables de François Irénée sur les questions de la prédestination et de la fréquente communion, Paris, 1643, in-8° et in-4°. — 9° L’économie de la vraie religion chrétienne, catholique, dévote, par un raisonnement naturel, moral, politique, Paris, 1643 ; parut également en latin : Œconomia verse religionis christianæ, catholicæ, mysticse, lumine naturali, morali et polilico adornata, Paris, 1644, in-4°. — 10° Instruction catholique pour distinguer infailliblement la vérité du mensonge en matière de religion, Poitiers, 1647, in-4°. — 11° Cinq opuscules édités séparément à Paris en 1647, in-12 : De l’attention à la sainte Messe ; Principes de perfection ; Philosophie chrétienne ; Oraison mystique ; Formulaire des supérieurs. — 12° Théologie mystique, Paris, 1654, 2 vol. in-8°. — 13° La conduite générale de la théologie mystique, Paris, 1656, in-12°. - — 14° Jésus-Christ en son trône établissant la vraie religion, la morale chrétienne et la théologie mystique, 1657 ; le titre de ce livre, intéressant surtout au point de vue mystique, diffère quelque peu de celui que donne Cosme de Villiers, on l’année 1665 est indiquée comme date de sa publication. — 15° Studium sapientiæ universalis, 3 vol. in-fol ; autre encyclopédie dont le t. i, Paris, 1657, traite de sciences profanes et les deux autres, Lyon, 1664, de sciences religieuses. Ce même ouvrage parut également en français sous le titre de : Académie des sciences et des arts, Paris, 1679, 3 vol. in-12°. — 16° Medulla sapientiæ universalis, sorte d’introduction à l’ouvrage précédent, Paris, 1667, in-fol. — 17° Instructio catholica adversus heteredoxos, 1661. — 18° Aurum optimum, 1669, in-8°, n’est autre que les quatre évangiles en un seul et qui peut-être est à identifier avec La vie de Jésus-Christ, tirée des quatre évangiles. — 19° La Verge et la Manne ; ou Traité du gouvernement des âmes qui ont été appelées dans différents états et exercées par des voyes extraordinaires. — 20° De theologise christianæ ortu, progressu, variisque œtatibus et incrementis diatriba. Paris, in-fol. - — 21° L’Alliance de la Vierge touchant les privilèges du S. Scapulaire des Carmes. En 1752 cet opuscule avait déjà eu une qua rantaine d’éditions à Paris et ailleurs et avait été traduit en latin.

Enfin il faut remarquer que le P. Léon avec la permission de l’auteur édita le ms. de Théophile Raynaud, S. J., au sujet du scapulaire sous le titre de Scapulare Partheno-Carmeliticum illustratum et defensum, Paris, 1663, in-8°, œuvre qui eut plusieurs éditions. Il est fort regrettable que le P. Léon se soit permis de telles libertés, que l’auteur, le P. Raynaud lui-même, répudia l’ouvrage (cf. Opéra omnia, t. xx, p. 70, n. 72) parce que le P. Léon avait poussé l’interpolation jusqu’à omettre des passages entiers, d’en ajouter d’autres de son propre fonds, voire même jusqu’à changer le titre de l’ouvrage. C’est donc à tort que, même de nos jours, certains s’obstinent à alléguer cette œuvre ainsi interpolée de Raynaud comme une autorité dans la question du scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel ; aussi il serait fort intéressant de retrouver le ms. original de l’œuvre de Raynaud.

Il faut encore signaler comme ayant de l’importance pour l’étude du mouvement religieux en France, l’histoire de la réforme des carmes de Touraine : Delineatio observantiæ carmelitarum Rhedonensis in provincia Turonensi in qua carmeliticæ historiæ compendium Turonensis provinciæ, status, conventuum fundationes et inslaurationes designaniur, parut anonyme à Paris, 1645. De la p. 218 il appert que le P. Léon y travailla onze ans (de 1634 à 1645).

Daniel de la vierge Marie, Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. ii, p. 1091 b -1092 n. 3848 ; Cosme de Villiers, Biblioiheca Carmelitana, Orléans, 1752, t. ii, col. 235246, n. 40, où l’on trouvera une excellente bibliographie ; H. Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, t. i, Paris 1924, p. 266-267 ; t. ii, 1923, p. 389-393. P. Anastase de S. Paul

1. LÉONARD DE GIFFON.

Léonard

Rossi naquit à Giffoni près de Salerne. Après son entrée dans l’ordre franciscain, il devint maître en théologie à l’Université de Cambridge. Le 5 juin 1373, il assista comme provincial de Naples au chapitre célébré à Toulouse et fut élu ministre général. Wadding, Annales ordinis Minorum, ad an, 1373, n. 19-23. En 1374, il approuva le mouvement de réforme franciscaine que dirigeait alors en Ombrie le B. Paoluccio da Trinci. Wadding, loc. cit., ad an. 1374, n. 20-23. Pendant son administration, il décréta que personne ne pouvait être promu aux grades s’il n’avait étudié la Somme d’Alexandre de Halès. H. Lippens, O. F. M., Une nouvelle recension du Catalogus Generalium Ministrorum Ord. Fr. Min., dans VArchiv. Franc. Hist., Quaracchi, 1922, t. xv, p. 346. Lorsqu’éclata le grand schisme d’Occident (1378), il semble avoir décliné les honneurs de la pourpre que lui offrait Urbain VI et passa bientôt au parti de Clément VII qui l’éleva au cardinalat le 16 décembre 1378. Ce fut le commencement de ses longues infortunes. La reine Jeanne de Naples ayant été vaincue par Charles de Durazzo, allié d’LTrbain VI, Léonard de Giffon fut saisi à Naples, en 1381, et jeté en prison. N. Valois, La France et le grand schisme d’Occident, Paris, 1896, t. ii, p. 13-14. Pendant sa captivité, il rédigea l’opuscule suivant, encore inédit : Liber Soliloquiorum animæ pœnitentis ad Deum. Sbaralea, Supplementum ad Scriptores, Rome, 1806, p. 488. Libéré en 1386, il vint à la cour d’Avignon en mai 1387. Peu après, il fut un des trois cardinaux chargés par Clément Vlld’examiner l’affaire de l’Université de Paris contre Jean de Monzon, O. P. Ce dernier fut condamné à la cour pontificale le 27 janvier 1389. Deniile-Chatelain, Chartularium Univ. Parisiensis, t. iii, p. 506-512, Sous le pontificat de Benoît XIII, en 1395, Léonard de Giffon intervint dans la controverse lulliste. Chargé d’examiner les registres de Grégoires XI, il constata