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    1. LEON VI LE SAGE##


LEON VI LE SAGE. SON ŒUVRE LITTÉMAIME

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une date incertaine, discours d’inauguration du sanctuaire bâti par Stylianos Zaoutzès ; on sait que ce personnage mourut au printemps de 896, C. de Boor, op. cil, p. 126 ; ce discours est, au point de vue littéraire, un des plus intéressants du recueil ; l’orateur y donne une description assez détaillée de l’architecture et de l’ornementation picturale qui permettrait peut-être d’identifier cette église dont il omet malheureusement de nous dire le vocable.

Le volume du moine Akakios publie parmi les discours de Léon le Sage, p. 190-209, le poème iambique en l’honneur de saint Clément d’Ancyre (début et court fragment dans P. G., t. cvii, col. 665-668), lequel se trouve en effet mêlé aux homélies dans les manuscrits. Si l’on ajoute aux trente-quatre discours renfermés dans le recueil d’Akakios les deux homélies sur l’Annonciation, P. G. col. 21-27, et sur les Rameaux ibid., col. 61-74, plus le panégyrique de saint Jean Chrysostome, ibid., col. 227-292, que n’a pas publiés Akakios, on obtient un total de trente-sept discours actuellement édités, sur les trente-neuf qui nous sont connus par les manuscrits. D. Serruys, Byzantinische Zeitschrift, t. xii, 1903, p. 167-170, a signalé et sommairement décrit un très beau manuscrit du couvent de Vatopédi (n° 360), du xi° siècle, « qui devra servir de base à une édition critique des homélies de Léon. » Le manuscrit d’Iviron utilisé par Akakios avait un bon nombre de passages où le texte était mutilé ou illisible ; Akakios s’était borné à les signaler par des points de suspension. Le codex Vatopedinus 360 permettra de combler ces lacunes. « Dans son état actuel, le manuscrit présente 35 discours numérotés de y à X£, soit les 34 discours publiés par Akakios, dans l’ordre même de l’édition, plus un autre texte intercalé parmi les précédents. » Serruys, loc. cit., p. 168. La numérotation quaternionaire de seconde main constate la chute d’un quaternion qui devait comprendre les deux premiers discours. Sous le numéro IA (= 14) le codex Vatopedinus présente un texte intitulé : Aéovtoç èv XpiaxÇ) PaaiXeï aîcovîco PaaiXécoç X6yoç È7n.Tàçioç sic Toùç wv kï, ôacpùoç rcpôç Çcor)v èXy)Xuôa[xev = Discours funèbre de Léon, basileus dans le Christ roi éternel, sur ceux du sein desquels nous sommes venu au monde. Ce morceau est l’oraison funèbre de Basile le Macédonien. « Si l’on se rappelle que les relations entre Basile et son fils avaient été longtemps tendues et par moments tragiques, on ne s’étonnera pas que l’auteur de l’épitaphios ait renoncé à faire une synthèse historique et se soit borné aux développements oratoires. Son œuvre n’ajoutera aucune donnée importante à celles que nous a conservées la vie de Basile par Constantin Porphyrogénète. Mais au point de vue littéraire, il peut être intéressant de savoir ce qu’était devenu l’épitaphios à une époque où l’éloquence religieuse pénétrait tous les genres. » D. Serruys, loc. cit., annonçait en 1903 son dessein de publier ce texte. Voir sur le codex Vatopedinus une note dans le Bulletin de l’Institut archéologique russe de Constantinople, t. i, 1896, p. 30.

H. Monnier, Les novelles, p. 213, formule sur les homélies de Léon VI ce jugement d’ensemble : « Les orationes que Léon a presque toutes prononcées lui-même in ecclesia, ne sont pas sans mérite. L’auteur n’y a pas dépouillé ses défauts ordinaires : il est verbeux, diffus, TToXuXôyoç, monotone, déclamateur ; mais il apparaît bon théologien et possède, comme il convient à tout basileus, une solide connaissance des Écritures. A côté de discussions subtiles et de développements fastidieux, on remarque de belles et émouvantes effusions. » Voir aussi l’appréciation de Scipion Maffei, dans P. G., t. cvii, col. 133-134, qui trouve à bon droit exagérés les termes de Combéfis (Auctarium novum) parlant des disertissima’orationes a Leone vere

sapienle œlernæ memoriee monumento relictæ. Voir aussi Fleury, Histoire ecclésiastique, t. LIV, 47, qui à son tour exagère en sens inverse quand il écrit : « Ces discours ne sont que des déclamations de sophiste qui montrent plus de vanité que de piété. » Plus équitable. H. Monnier conclut, Le. : « On pourrait, je crois, composer une anthologie édifiante et même éloquente avec des extraits des sermons sur la vierge Marie, la Nativité et la Résurrection du Christ, sur l’Esprit-Saint, la Pentecôte, l’Exaltation de la croix. »

Au point de vue théologique, les deux homélies pour la Pentecôte et pour le lundi de la Pentecôte, P. G., t. cvii, col. 120-132 et 133-157, sont les plus importantes. Voir les notes et appréciations de Combéfis, col. 121-122, et de Scipion Maffei, col. 131-134 et passim. Sur la procession de l’Esprit Saint la doctrine de l’impérial orateur est nettement celle de Photius. La première des deux homélies l’affirme déjà, col. 129 C, en déclarant que ceux-là seuls honorent véritablement le Saint-Esprit, qui non seulement « n’innovent en rien au sujet de sa nature », mais encore « qui ne rapportent point à un double principe » son origine. Mais c’est surtout le discours du lundi de la Pentecôte qui aborde pour ainsi dire ex professo la question théologique de la procession ex solo Pâtre, notamment par la réfutation de l’argument fondé sur la parole du Sauveur, Joan., xvi, 15, de meo accipiet, col. 144-152. Sur la fin de cette discussion, l’orateur s’aperçoit lui-même que son sermon dégénère en controverse, car il s’écrie par manière de transition : Ai hœc quidem extra viam, ut dici solet, ad novitatem arguendam.

La mariologie occupe dans les homélies de Léon le Sage une place qui mérite d’être signalée. H. Marracci (1604-1675), qui publia à Rome en 1651 une traduction latine des discours et fragments de Léon VI concernant la sainte Vierge, sous ce titre : Leonis impcraloris cognomento Philosophi ieu Sapicntis Mariale, quo ejusdem Leonis de Maria Deipara virgine vere aurea ac disertissima monumenta, ex græcis mss codicibus eruta, latine reddita notisque illustrala, avait déjà, dans sa Bibliotheca Mariana, consacré des pages très élogieuses à la piété de l’impérial écrivain envers Marie. Dans sa Polyahthea Mariana, la section v Familia Mariana a un quatrième livre sur les Cœsares Mariani ; au chapitre viii de ce livre, rempli par les Cœsares Mariani dont l’initiale est L, Léon VI occupe le paragraphe n qui dans l’édition de Migne, Summa aurea de laudibus B. V. M., Paris 1862, t. x, tient deux colonnes et demie, col. 1463-1465. Marracci motive ce rang d’honneur donné à Léon VI parmi les propagateurs du culte de Marie, par cette déclaration : Scripsit grsece de Conceplione, Nativitate, Præsentatione, Annuntiatione, Parlu, Purificatione et Assumptione sanctissimæ Virginis orationes disertissimas, doctissimas pientissimasque, quibus se ejusdem sanctissimæ Virginis amatorem feruidum oratoremque eximium luculentissime declaravil, ibid., col. 1463. Son Mariale Leonis contient la version latine des homélies répondant aux sujets indiquées par cette énumération, sauf celle sur la Conception que dans sa préface il regrette de n’avoir pu trouver. A ce recueil d’homélies mariales, Marracci ajoute en appendice quatre fragmenta Mariana extraits de la lettre à Omar (de laquelle on dira un mot ci-dessous), d’un discours pour le Vendredi saint (P. G., t. cvii, col. 76-88), et d’un discours pour Pâques (P. G., col. 96-113). Pour résumer la doctrine mariale de Léon VI. Marracci énumère toute une litanie de titres donnés à la Vierge par l’impérial prédicateur conformément à un usage spécialement consacré dans l’homilétique byzantine. « … Hanc appellabat Coelum ccelo honoratius, Causam, commuais instaurationis, fœderis et sanctimoniæ Arcam