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LÉON 1er. la POLITIQUE DE SAINT LÉON


avec le Siège de Rome. Inversement, la communion du Siège de Rome suffit à assurer la communion catholique. Saint Léon informe l’évêque de Constantinople Anatolios qu’Eusèbe de Dorylée, déposé par le brigandage d’Éphèse, est à Rome, et in noslra nunc communione persistere. Epist., lxxx, 4. Cela suffit pour qu’Eusèbe doive être tenu pour couvert. On voit, à ce moment même, les malheureux évêques qui ont trempé dans le brigandage d’Éphèse, solliciter la communion de Rome, gratiam nostræ communionis exposcunt, écrit saint Léon à Julien de Kos. Epist., lxxxi. Autant lxxxiii, 1, et lxxxvii. Que Protérios, qui succède à Dioscore sur le siège d’Alexandrie, fasse traduire en grec et publier la lettre à Flavien, afin que le clergé et le peuple alexandrins probentur apostolicæ Sedis sinari esse discipuli. Epist., cxxx, 3.

La liaison de Rome et des évêques s’entretient par leurs lettres. Omnium lilteras sacerdotum grato nos relegere animo (raterni collegii caritas facit, écrit saint Léon à l’évêque de Thessalonique. Epist., vi, 1. Il presse l’évêque d’Arles de l’informer souvent de ce qu’il fait : Sœpius nos de processu actuum tuorum (acias certiores. Epist., xli. Se rappeler sa lettre à l’évêque d’Antioche, Maxime, Epist., cxix, 3 ; sa lettre à Théodoret, cxx, 6. Voir sur les lettres qu’il adresse aux grands sièges d’Orient, Epist., cliii.

Parlant d’une des lettres adressées par saint Cyrille à Nestorius, le pape mentionne qu’elle est conservée dans les archives du Siège apostolique, quam… apostolicæ Sedis scrinia susceperunt. Epist., lxix, 1. De même la lettre que Cyrille a écrite à Léon, du temps que Léon n’était encore que diacre : Eam in nostro scrinio requisitam nos authenticam noveris reperisse. Epist., cxix, 4.

La sollicitude de saint Léon s’inquiète quoties aliqua contra constituta canonum ecclesiasticamque disciplinam præsumpta vel commissa cognoscimus. Le pape a le sentiment que s’il n’intervient pas pour rétablir l’ordre, il sera sans excuse auprès de Dieu, pour qui il monte la garde : Qu.se si non qua debemus vigilantia resecemus, illi qui nos speculatores esse voluit excusare non possumus, écrit-il aux évêques de Campanie, Picénum et Toscane, Epist., iv, 1. Nous avons, écrit-il à l’évêque de Thessalonique, à exercer la vigilance de notre sollicitude, et nous y sommes astreints par la considération de notre office, qui veut que nous corrigions ce qui se déprave, adhibitæ coercitionis remediis. Epist., vi. 1. Il parle aux métropolitains d’Illyricum de sa volonté de quorumdam inobedientiam justa coercitione corrigere. Epist., -Kiu, 2. Il écrit à l’évêque de Bénévent : Noveris quanta sollicitudine per omnes Domini Ecclesias paternorum velimus canonum prsecepta servari. Epist., xix, 1. Cf. xvi, 1 et 7, aux évêques de Sicile.

La sollicitude du pape s’étend à toutes les Églises. Per omnes Ecclesias cura nostra distenditur, exigente hoc a nobis Domino, qui aposlolicæ dignitatis beatissimo apostolo Petro primatum fidei suæ remuneralione commisit, universalem Ecclesiam in fundamenti ipsius soliditale constituens, necessitatem sollicitudinis quam habemus cum his qui nobis collegii caritate juncti sunt sociamus. Saint Léon dit cela aux métropolitains de rillyricum oriental. Epist., v, 2. Le pape partage cette sollicitude avec tous les évêques, mais sa sollicitude personnelle embrasse l’Église universelle en vertu du rôle de fondement que le Sauveur a donné à saint Pierre et que son successeur romain perpétue.

Il ne parle pas un autre langage aux évêques de Mauritanie. On s’est plaint à lui et la piété donc exige ut, pro sollicitudine, quam universæ Ecclesiæ ex divina institutione dependimus, rerum ftdem studeremus agnoscere. Epist., xii, 1. Il disait de même

à l’évêque de Thessalonique qu’il lui avait délégué le vicariat sur rillyricum ut curam quam universis Ecclesiis principaliter ex divina institutione debemus imilator nostræ mansuetudinis adjuvares. Epist., xiv, 1. Autant aux évêques de Sicile, avec lesquels il s’explique sur l’institution divine de cette charge : Manente dominiez vocis imperio, quo beatissimus aposlolus trina repetitione mysticæ sanctionis imbuitur ut Christi oves qui Christum diligit pascal ; ipsius Sedis, eut per abundanliam divinue. gratiæ præsumus, reverentia coarclamur ut periculum desidise quantum possumus declinemus. Epist., xvi. 1. La desidia dont il s’agit est celle dont serait coupable saint Léon s’il manquait à corriger les désordres de toutes les Églises, car il doit veiller sur toutes les Églises : Divinis præceplis et apostolicis monitis incitamur ut pro omnium Ecclesiarum statu impigro vigilemus ajfectu. Ibid. Rapprocher, Epist., xix, 1, à l’évêque de Bénévent.

Saint Léon entend bien que sa sollicitude embrasse l’Orient. Il écrit à Flavien au sujet des premières mesures prises par celui-ci contre Eutychès -.Dileclio tua de tanta causa nos videt necessario esse sollicitos. Epist., xxiii, 2. Quand le brigandage d’Éphèse éclate, on sait avec quelle force il en demande l’annulation. La foi est en jeu, mais c’est aussi bien la cause dss évêques sacrifiés comme Flavien, que saint Léon prend en mains. Il écrit au clergé et au peuple de Constantinople, en mars 450 : Nous vous avons écrit des lettres d’encouragement et nous vous avons donné l’approbation que de vous-mêmes vous nous aviez demandée, confirmalionem quam expelistis ultro præbuimus : ne doutez pas que nous ayons de vous un soin paternel et que, Dieu aidant, nous travaillions par tous les moyens à corriger les scandales que viennent de donner des insensés. Il ajoute et ces mots visent Dioscore : Nec quisquam sibi audeat de sacerdotali honore blondir i, qui potuerit in exsecrandi sensus impietate convinci. Epist., iix, 1. Il écrit, vers le même temps, à des archimandrites de Constantinople, qu’il espère qu’ils ont reçu ses précédentes lettres, ut in his quantam curam totius Ecclesiæ habeamus appareat. Epist., lxi, 1. Il le leur répète quelques mois plus tard : Ex ipsa frequentia litterarum possitis agnoscere quantam curam Ecclesiæ universalis habeamus. Epist., lxxv, 1. Il veut que, in causa fidei, quand la foi est en jeu, aucune part de l’Église catholique ne soit négligée par lui, per desidiam nostram ulla pars Ecclesiæ catholicæ neglecta videatur. Epist., cxviii, 1, à Julien de Kos. Il ne demande qu’à aider Théodoret et ses collègues de Comagène. Que Théodoret informe le Siège apostolique, quatenus illius regionis sacerdotes, in quoeumque usus exegerit, adjuvemus. Epist., cxx, 6. Cependant, on notera que nulle part saint Léon ne paraît penser aux Églises établies au delà des frontières de l’Empire romain, et pas davantage aux missions à entreprendre auprès d ?s barbares païens ou ariens.

Saint Léon ne perd pas une occasion de dire aux évêques qu’il admoneste qu’il entend ne rien diminuer de leurs droits. In nostram recurril gratiam si Ecclesiæ sic regantur ut nullus querimoniis aditus reseretur, dit-il aux métropolitains de rillyricum oriental. Vous accepterez donc l’ordre que vous donne le Siège apostolique, nec vobis aliquid juris credatis imminui si tam præsentibus quam futuris rébus videatis ne illicilis præsumptionibus reseretur aditus præcaveri. Epist., v, 1. Il assure les évêques de Viennoise que la charité du Siège apostolique ne leur a jamais manqué, et s’il s’applique à mettre de l’ordre chez eux, c’est avec eux, communicato vobiscum labore. Epist., x, 2. Car la sollicitude de Rome, non sua quærens, sed quæ sunt Christi, s’interdit de porter atteinte à la