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LÉON 1er. le CARACTÈRE DE SAINT LÉON


ché les réponses à leur donner soit dans l’Écriture, soit ex palrum regulis, soit dans les canons, sed nuper insynodo novum et inauditum antra genus consultationis exortum est. Il s’agit du cas de gens qui reviennent de captivité, où ils ont été emmenés en bas âge, et qui demandent le baptême sans qu’ils sachent s’ils ne l’ont pas reçu. Doit-on dans cette incertitude leurdonner le baptême ? L’avis auquel on s’est rangé a été celui d’un nombre important d’évêques, frequensfratrum firmavit assensio. Réitérer le baptême est un inexpiabile facinus condamné à maintes reprises par les saints Pères. Mais on ne peut reprocher à quelqu’un de réitérer le baptême, quand il ignore si le baptême a été déjà reçu. Si donc après examen et enquête, il n’y a qu’un soupçon que le baptême a pu être reçu, accédât intrepidus ad consequendam gratiam eu jus in se nullum scilesse vestigium. Que si quelqu’un de ces captifs rendus à la liberté avait été baptisé par les hérétiques, on ne devrait pas réitérer ce baptême, mais l’évêque procéderait seulement à l’imposition des mains pour donner le Saint-Esprit. Cette réponse à l’évêque de Ravenne est une page qui compte dans l’histoire de la morale catholique. Ajoutons que dans la pensée de saint Léon elle devait faire loi : Quam rem ideo generaliter ad omnium vestrum volumus pervenire notitiam.

Mentionnons enfin, du 6 mars 459, Jaffé, n. 545, la lettre de saint Léon aux évêques de Campanie, Samnium et Picénum. Il les blâme d’administrer le baptême in natalibus martyrum, puisque le baptême solennel est réservé à Pâques et à la Pentecôte, sauf les cas de nécessité. Agir autrement, c’est agir sola indisciplinati arbitra libertate ; c’est priver le candidat au baptême de l’enseignement qui doit l’y préparer ; c’est donner le sacrement à des ignorants tels que les catéchèses, les exorcismes, les jeûnes, d’un mot tous les exercices du catéchuménat, ne sont d’aucun effet, ita ut nihil doctrines ecclesiastiæ nihil in exorcismis impositio manuum, nihil ipsa jejunia quibus vêtus homo destruitur, operentur. Saint Léon réserve donc le baptême solennel à Pâques et à la Pentecôte, exception faite du cas de maladie désespérée, ou d’invasion, hostilitatis incursu, ou de péril de naufrage. Défense d’aller contre cette règle, d’autant que c’est bien plutôt par lucre que par zèle qu’on y a manqué.

Autre règle que saint Léon juge devoir rappeler. Des fidèles demandent la pénitence et donnent une déclaration écrite (libellus) de leurs fautes : défense de publier cette pièce, cum reatus conscienliarum sufficiat solis sacerdotibus indicari confessione sécréta. Il est certes louable à des hommes pleins de foi de ne point craindre de rougir devant les hommes, mais il est des fautes dont l’on peut avoir raison de craindre qu’elles ne soient connues. Il faut donc réprouver l’usage signalé, qui aurait pour effet d’éloigner les pécheurs de la pénitence, dum aul erubescunt aul metuunt inimicis suis sua farta reserari, quibus possint legam ronstitiitione percelli. La confession doit suffire qui est offerte à Dieu d’abord, à l’évêque ensuite. Cette page est de tout premier Intérêt pour l’histoire de la discipline pénitentielle.

La mort de saint Léon.

Nous manquons de

toute information sur les derniers temps de la vie de saint Léon. Le jour même de sa mort est sujet à hésitation. L’ordination de son successeur. Hilaire. est du 19 novembre 461. I >uchesnc. l.ib. ponttf., t. i, p. 247. Le Liber parie « l’une vacance de sept jours.ee qui peut reporter la mort de saint Léon au Il novembre. Le l.ibrr attribue au pontificat de saint Léon 21 ans.

I mois. 13 jours, ce qui met la mort du pape au

II novembre. Le martyrologe hiéronymien met au

i’» novembre la Humer depotltio taneii Leonl »

eptteopi, quie » 1 la date que l’on s’accorde à tenir

pour la vraie P, Kirsch. » rr StçdtrOmt$che chriêtltche

Festkalender im Altertum, Munster, 1924, p. 116-117 Mais la recension gallicane du Martyrologe hiéronymien, representeeparlems.de Berne, porte au Il avril : Rome Leonis pape, date qui a prévalu pour la célébration de la fête de saint Léon dans les calendriers liturgiques, et qui doit être la date d’une première translation de ses restes. Le Liber pontificalis, en effet, assigne la sépulture de saint Léon au Il avril : Qui eliam sf’pullus est apud beatum Petrum III id. april. Le saint Léon porté par le Martyrologe hiéronymien au 14 mars, Romse Leonis episcopi et mariyris, est un évêque Léon qui n’a rien de commun avec le pape Léon. Duchesne, Lib. pontif. t. i, p. 250 et 508 ; Kirsch, p. 141.

Saint Léon fut enterré à Saint-Pierre, à gauche du portique d’entrée, au bas du secretarium. L’épitaphe qui lui fut donnée ne s’est pas conservée. Elle existait encore au ixe siècle, où elle est signalée par Jean Diacre dans sa vie de saint Grégoire (iv, 68). Mais dès lors le tombeau de saint Léon avait été déplacé, et transporté dans l’intérieur de la basilique, in arce Pétri, par le pape Sergius. Nous avons l’épitaphe métrique par laquelle Sergius voulut perpétuer le souvenir de cette translation, qui eut lieu le 28 juin 688. L’épitaphe est reproduite et commentée par Duchesne, Lib. pont., 1. 1, p. 379. Cf. De Rossi, Inscriptiones christianæ, t. ii, p. 56, 98, 140, 158, 201, 202. Sergius y rend hommage au rôle doctrinal de saint Léon :

Testantur missi pro recto dogmate libri

Quos pia corda colunt, quos prava turba timet.

Rugiit, et pavida stupuerunt corda ferarum Pastorisque sui jussa sequuntur oves.

Les papes Léon II, Léon III, Léon IV, furent enterrés plus tard dans le même lieu. Le 20 mai 1607, on procéda à une reconnaissance du corps qui fut trouvé entier, « mais tout sec, en os, comme le décrivent Aringhus, et Bollandus, qui en a fait graver la figure ». Acta sanctorum, avril, t. ii, p. 22. Le corps, et ceux de Léon II, Léon III, Léon IV « furent transportés le 27 du mesme mois, dans la nouvelle église de Saint-Pierre », et mis sous un autel. Tillemont, Mémoires, t. xv, p. 826.

Saint Léon a reçu du pape Benoît XIV, en 1754, le titre de docteur de l’Église. La bulle de Benoît XIV est reproduite dans P. L., t. lv, p. 337-340. Benoît XIV y fait un noble éloge de saint Léon. Il ajoute qu’il a une raison personnelle de lui rendre honneur. Étant, en effet, chanoine de la basilique de Saint-Pierre, il a assisté à la translation du corps de saint Léon de l’autel de Sainte-Marie de columna à l’autel dédié à ce saint pape, et il a été présent à l’élévation et à la récognition de ses ossements,

Baronius, Annal., an. 461, publie un numisma de bronze portant le nom d’un pape Léon, qu’il pensait être saint Léon et avoir été frappé l’année où Rome fut sauvée d’Attila. Pagi restitue cette médaille au pape saint Léon IX.

VI. Le caractère, la doctrine, la politique de saint Léon. — 1° Le caractère de saint I.r’on. - Dans son Histoire ancienne de V Église, t. ht. p, 680, Mgr Duchesne a une belle page sur la figure historique de saint Léon. « Léon, écrit-il. vit l’Italie en proie aux terreurs d’Attila, Rome insultée par Gcnséric. Acc ces deux fléaux de Dieu il dut aller parlementer. essayer de leur imposer quelque respect pour la majesté de l’empire agonisant. Sous m -s cu la maison de Thcodnse

s’effondra en d’épouvantables catastrophes. El au

milieu de cee convulsions de l’État, il lui fallait tenir

l’esprit tendu ers l’Orient, on la foi périclitait sans lut I er la bas cont re les pot eut al s eCClésUUtlqUCSi

la violence des moines, les émeutes de Jérusalem rt

d’Alexandrie, contre la platitude des conciles, parfois