Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.1.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée
271
272
LÉON I er. LES DERNIÈRES ANNÉES DE SAINT LÉON


doine soit atteinte. Il est content que l’empereur ait déjà réprimé les tentatives des hérétiques contre l’autorité du concile de Chalcédoinc. Il attend de son zèle, et il l’en conjure, que les évêques catholiques procèdent à Alexandrie à l’élection régulière d’un évêquc irréprochable.

Par le même courrier, Il juillet, Jaffé, n. 522, il remercie avec émotion Anatolios de l’avoir avec une sollicitude si digne d’éloge informé des événements d’Alexandrie. Le pape a suivi le conseil d’Anatolios, il a écrit à l’empereur. Il faut qu’Anatolios, insiste auprès du prince pour que l’on ne touche pas à la foi de Chalcédoine. Qu’Anatolios écrive à Rome : Frequentibus tuæ dilectionis litteris me debebis instruere, ut de sanciis clementissimi principis studiis pariter in Domino gloriemur. Le pape écrit le même jour, Jafïé, n. 523, dans le même sens à Julien de Kos, en lui reprochant de ne lui avoir rien dit des événements d’Alexandrie.

Nous voilà loin des desseins de saint Léon sur l’Orient ! Il ne peut rien faire à Alexandrie, sinon par le bras de l’empereur, il doit recourir à l’évêque de Constantinople pour faire agir ce bras. Le maintien de la foi de Chalcédoine en Orient dépend de la volonté du prince, les hérétiques ne peuvent être réfrénés que par lui, et saint Léon le lui dit assez humblement dans une nouvelle lettre, 1 er septembre 457. Jafïé, n. 524. Ce même 1 er septembre, Jaffé, n. 526, il écrit à l’évêque d’Antioche, Basile. Ce Basile a remplacé Maxime, compromis dans une affaire qui a été déférée à l’empereur, et qui a mal tourné pour l’évêque. Siège apostolique, p. 585-586. Saint Léon se plaint de n’avoir été informé de l’ordination de l’évêque d’Antioche, ni par celui-ci, ni par ses comprovinciaux, il ne lui en fera pas un grief, puisque feu l’empereur Marcien avait annoncé la chose à Rome. Vous n’ignorez pas, continue le pape, ce que la fureur des eutychiens a commis à Alexandrie, je veux cependant vous en entretenir pro ea sollicitadine quam omnibus Ecclesiis Dei debeo, afin que vous protestiez par votre constance contre de si scélérates audaces, d’accord avec le prince si catholique dont nous n’attendons pas moins que de Marcien d’auguste mémoire. Le pape, ne doute pas de la fidélité de l’évêque d’Antioche à la foi de Chalcédoine : il a confiance que l’empereur Léon, le patrice (Aspar) cum omni cœtu illustrium potestatum, ne céderont pas aux instances des hérétiques, s’ils voient les évêques tenir f erme. Il prie l’évêque d’Antioche, de faire parvenir cette exhortation à tous les évêques (de son obédience). On a une lettre semblable adressée par le pape à l’évêque de Thessalonique et à l’évêque de Jérusalem. Jafïé, n. 525. Le même jour, 1 er septembre 457, Jafïé, il. 527, le pape écrit à Julien de Kos : il lui envoie les lettres précédentes avec mission de les faire parvenir aux destinataires. Du même jour, Jafïé, n. 528, lettre à Aétios, prêtre de Constantinople : le pape compte sur lui comme sur Julien de Kos pour faire parvenir les susdites lettres à Jérusalem et à Antioche. Nos autem ad illurios episcopos similia jam scripta misimus. Le pape communique avec l’Illyricum directement, sans passer par Constantinople.

Le Il octobre 457, Jafïé, n. 530, saint Léon adresse une lettre de consolation aux évêques catholiques d’Egypte réfugiés à Constantinople. Ce même jour, Jafïé, n. 531, il écrit à Anatolios le remerciant de ses lettres qui témoignent d’une sollicitude si diligente. Saint Léon l’informe qu’il a écrit à l’empereur, dont la foi le rassure. Mais le parti eutychien intrigue à Constantinople même. Dans le clergé d’Anatolios le parti a des connivences : il faut qu’Anatolios soit sans miséricorde pour ces amis des hérétiques.

Le l or décembre 457, Jafïé, n. 532, saint Léon s’adresse à l’empereur, plus exactement, il répond à une

lettre de l’empereur i pleine de la foi et de la lumière de la vérité. » Le prince estime nécessaire la venue de saint Léon à Constantinople. évidemment, le parti eutychien presse l’empereur d’obtenir une révision de la foi de Chalcédoine. Saint Léon s’y oppose absolument. L’Église universelle est devenue par Pierre une pierre per illius principalis petrx aedificationem, et le primus apostolorum a entendu le Seigneur lui dire : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Qui donc, sinon l’Antéchrist ou le diable, oserait s’en prendre à cette inexpugnabilis firmitas ? Ceux qui ont diaboliquement attenté à l’Église d’Alexandrie sont les mêmes qui veulent que l’on révise le concile de Chalcédoine. Va-t-on permettre à ces parricides un sacrilège ? Que l’empereur considère que la regia potestas lui a été donnée non ad solum mundi regimen, sed maxime ad Ecclesise prsesidium. On a adressé au prince des preces dont le prince a envoyé copie au pape. Les preces des hérétiques, remarque le pape, ne sont pas signées, elles prétendent être présentées par des gens qui se couvrent du nom vague d’unanimité, sub incerto confusæ universitatis vocabulo. Mais à cette pétition de gens dont, on ne sait, ni le nombre, ni la qualité, s’oppose la supplique des catholiques. L’empereur ne peut hésiter entre les deux. Saint Léon se fait pressant, émouvant : il adjure le prince d’être sévère pour les scélérats qui ont usurpé le siège d’Alexandrie et prétendent apostolicie doctrinæ inviolabilem ftdem ad concilia provocare. En terminant, le pape ne peut se taire des soucis que lui donnent les clercs de Constantinople qu’il sait de connivence avec le parti eutychien : Anatolios est trop faible ; que l’empereur écoute de préférence Julien de Kos et le prêtre Aétios.

Ce même 1 er décembre 457, Jafïé, n. 534, lettre à Anatolios sur le même sujet. Léon le remercie de tout ce que, par lettres il lui a appris des événements d’Alexandrie. Il compte sur Anatolios pour presser le prince d’intervenir à Alexandrie en faveur des catholiques opprimés. Qu’il agisse avec les évêques catholiques réfugiés d’Egypte à Constantinople, pour dissuader l’empereur de réunir un nouveau concile. Il ne peut d’ailleurs dissimuler à Anatolios qu’il sait qu’Atticus, un de ses prêtres, a dans l’église parlé contre la foi du concile de Chalcédoine, et qu’André, un autre prêtre, soutient Atticus. Pourquoi Anatolios garde-t-il le silence à leur sujet ? Il faut qu’ils soient corrigés ou rejetés. Par le même courrier, Jafïé, n. 533, saint Léon adresse une nouvelle lettre de consolation aux évêques égyptiens réfugiés à Constantinople. Autre lettre aux mêmes, 21 mars 458, Jafïé, n. 537 : le pape ne veut pas entendre parler d’une révision du concile de Chalcédoine. Le même jour, Jafïé, n. 538, lettre au clergé de Constantinople, en réponse à une adresse de ce clergé, qu’il loue de sa constance dans la foi. Le pape s’est efforcé de confirmer le prince dans le dessein de punir l’évêque intrus d’Alexandrie et de ne pas se prêter à une révision du concile de Chalcédoinc. Il blâme une fois de plus Atticus et André. Le 21 mars encore, Jafïé, n. 539, lettre à l’empereur : on ne doit pas toucher à la foi de Chalcédoine, on ne peut instituer une discussion. L’empereur veut que le pape envoie des légats, et le pape y consent étant bien spécifié que ces légats n’acceptent aucune discussion sur la foi de Chalcédoine. Le pape n’oublie pas la captivité lamentable de l’Église d’Alexandrie, qu’il met entre les mains de la justice du prince. Compléter cette lettre par la lettre du 17 août suivant, Jafïé, n. 541, qui annonce à l’empereur les légats Domitianus et Géminianus.

Anatolios s’est offensé des reproches de saint Léon, qui lui répond le 28 mars 458 Jafïé, n. 540. Le pape se défend d’avoir empiété sur les droits de l’évêque de Constantinople. Il lui a signalé deux prêtres de son clergé, notoirement favorables au parti eutychien,