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LEIBNIZ

LEJEUNE

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phie, 1. 1, Briefwechsel zwischen Leibniz, Arnauld und dem Landgra/en von Hessen-Iihein/els, herausgegeben von Grote /end, Hanovre, 1846 ; 3* Folge, Maihemaiik, licrausg. uon Gerhurdt, Berlin et Halle, 1849-1863 ; Hominel, Leibniz und der Landgraf Ernsl von Hessen Hheinfels, 2 vol., Francfort, 1847 ; Foucher de Careil, Lettres et opuscules inédits de Leibniz, Paris, 1854 ; du même, Nouvelles lettres et opuscules inédits de Leibniz, Paris, 1857 ; Foucher de Cai-cil, Œuvres de Leibniz, Paris, 1859, t. i-vii, 2e édit., Paris, 1867 sq., t. i-ii ; Onno Klopp, Ie Reihe, Ilislor. polit, und staatswissensch. Schriften, t. i-xi, Hanovre, 1864-1884 ; P. Janet, Œuvres philosophiques de Leibniz, avec une introduction et des notes, 2 vol., Paris, 1866, 2e édit., 1900 ; Gerhardt, Die philosophischen Schri/ten von G. W. Leibniz, 7 vol., Berlin, 1875-90 ; Louis Couturat, Opuscules et fragments inédits de Leibniz, Paris, 1903 ; Lestienne, Discours de métaphysique de G. W. Leibniz, édit. crit., Paris, 1907 et 1909. Une édition critique des œuvres complètes de Leibniz est en préparation.

Pour les questions théologiques les principales sources sont encore presque toutes inédites. Elles se trouvent sous forme de fragments à la bibliothèque de Hanovre. La correspondance inédite est ici particulièrement précieuse Une partie de ces documents a été publiée par Jean Baruzi, dans Leibniz, coll. La Pensée chrétienne, 2°- édit., 1909. Voir aussi du même auteur, Leibniz et l’organisation religieuse de la terre d’après des documents inédits, Paris, 1907.

IL Études. — Ch. Secrétan, De la philosophie de Leibniz, Lausanne, 1840 ; *** Leibniz et le catholicisme, dans La Réformalion au XIX’siècle, t.m, n° 41, 1847 ; A. Pichler, Die Théologie des Leibniz, 2 vol., Munich, 1869-70 ; Ludwig Stein, Leibniz und Spinoza, Berlin, 1890 ; E. Boutroux, La monadologie de Leibniz, Paris, 1896 ; Bertrand Russell, A critical exposition of the philosophy of Leibniz, Cambridge, 1900 ; trad. franc, (par Ray), La philosophie de Leibniz, Exposé critique, Paris, 1908 ; Louis Couturat, La logique de Leibniz, Paris, 1902 ; E. Cassirer, Leibniz System in seinen wissenschaftlichen Grundlagen, Marbourg, 1902 ; Kuno Fischer, Geschichte der neuern Philosophie, t. iii, G. W. Leibniz, Leben, Werke und Lehre, 4e édit., Heidelberg 1902 ; J. Baruzi, Leibniz et l’organisation religieuse de la terre, Paris, 1907 ; G. Fonsegrive, Idées religieuses de’Leibniz, dans le Correspondant, juin 1908 ; F. X. Kiefl, Leibniz, Mayence, 1913 ; du même, Leibniz, und die religiose Wiedervereinigung Deutschlands, 2e édit., Ratisbonne, 1925 ; Cl. Piat, Leibniz (coll. Les grands philosophes), Paris, 1915 ; Wilh. Wundt, Leibniz, Leipzig, 1917.

A. Bœhm.

    1. LEIDRADE##


LEIDRADE, archevêque de Lyon († 816). — Il était originaire du Norique (Basse-Franconie), et devint diacre de l’Église de Frisingen. Appelé à la cour de Charlemagne, il compta vite parmi les familiers du souverain et fut nommé par lui au siège de Lyon, en 798 ou 799. Missus dominicus, avec Théodulfe évêque d’Orléans, il parcourut à plusieurs reprises la Gaule Narbonnaise. C’est aussi comme représentant du roi qu’il se rendit en Espagne en 799 avec Néfrid de Narbonne et Benoît, abbé d’Aniane, pour conférer avec Félix d’Urgel, qui malgré ses promesses antérieures, continuait à professer un dangereux adoptianisme. Voir t. i, col. 403 sq. Il réussit à faire venir l’évêque suspect au concile d’Aix-la-Chapelle, en 800, où, devant les argumentations pressantes d’Alcuin, Félix reconnut son erreur. Mais pour prévenir une nouvelle palinodie de sa part, on le confia aux bons soins de Leidrade qui l’emmena à Lyon, où Félix mourra en 818. L’archevêque obtint de lui une lettre adressée au clergé d’Urgel par laquelle il rétractait ses opinions antérieures et signalait les textes patristiques qui confirmaient la doctrine catholique. Texte dans P. L., t. xcvi, eol. 881-888 ; voir, col. 883A, ce qui a trait aux relations de Félix avec Leidrade. Mais l’agitation adoptianiste ne se calmait pas vite ; Charlemagne crut devoir envoyer une seconde fois en Espagne l’archevêque de Lyon et ses deux compagnons, à qui Alcuin dédia au moment de leur départ son traité Adversus Elipandum Toletanum. Voir la dédicace d’Alcuin, P. L., t. ci, col. 231. Cette seconde mission aurait eu un plein succès ; au rapport d’Alcuin

Leidrade aurait ramené à l’orthodoxie jusqu’à vingt mille personnes, de toute condition, et du tout sexe. Epist., cvm. P. L., t. c, col. 323. Cette seconde mission en Espagne a dû suivre de près le concile d’Aixla-Chapelle.

Malgré les absences fréquentes que lui imposait le service du roi, Leidrade n’a pas laissé de s’occuper avec zèle de son diocèse. Nous en avons la preuve dai s un rapport sur son administration épiscopale qu’il adresse au souverain. Epist., i, P.L., t. xcix, col. 871872. Son successeur Agobardlui rend aussi témoignage qu’il a fait beaucoup pour la psalmodie sacrée et mis en bon ordre l’antiphonaire lyonnais. De divina psalmodia, P. L., t. civ, col. 325D.

Nous n’avons plus la préface que Leidrade avait mise en tête de son édition. Mais il reste de lui deux courts traités sous forme de lettre adressés à Charlemagne. Pour se conformer au désir de l’empereur, l’archevêque lui donne dans son De sacramento baptismi un exemple des instructions qu’il adresse au clergé de son diocèse sur le sens des rites sacramentels. C’est donc une explication des cérémonies du baptême, qui doit beaucoup, chose intéressante à signaler, au De baptismo de Tertullien. L’empereur n’ayant pas trouvé suffisant le commentaire donné par Leidrade du rite de la renonciation à Satan, l’archevêque coin pléta dans une longue lettre ses explications sur ce point, ce qui lui donna l’occasion d’écrire un petit traité de morale. Epist., ii, col. 873-884. On possède encore de notre auteur une lettre de consolation adressée à sa sœur affligée par des deuils successifs.

Leidrade était présent à la signature du testament de Charlemagne, en 811. Éginhard, Vita Caroli, ad fin., P. L., t. xcvii, col. 61. A la mort de l’empereur, il se démit de son siège et se retira au monastère de Saint-Médard à Soissons, où il mourut peu après. Voir Adon, Chronic, P. L., t. cxxiii, col. 134 B.

Les reliquiæ de Leidrade sont rassemblées dans P. L., t. xcix, col. 853-886. — Outre les sources signalées dans le corps de l’article voir Théodulfe, Parœnesis ad judices, P.L., t. cv, col. 285 sq., où est poétiquement décrite la mission remplie par lui avec Leidrade ; Ado, Martyrologium, xviii kal. oct., P. L., t. cxxiii, col. 355 oii est racontée la translation à Lyon des reliques de saint Cyprien, à l’époque de Leidrade.

Notices dans Ceillier, Histoire des auteurs ecclésiastiques, 2e édit., t. xii, p. 251-254 ; Histoire littéraire de la France, t. iv, 1738, p. 433-438, cf. t. v, p. 226 ; Cramer, Frisinga Sacra, 1775, p. 130-133 ; J. Pourrat, L’antique école de Lyon, Lyon, 1899 ; P. Dadolle, Leidrade et l’enseignement chrétien. dans L’Université catholique, 1899, t. xxxi, p. 161-182. Voir aussi U. Chevalier, Topo-bibliographie, art. Lyon.

E. Amann.

    1. LEJEUNE Jean##


LEJEUNE Jean, prêtre de l’Oratoire, naquit en 1592, à Dôle, en Franche-Comté, où son père était conseiller au parlement, et mourut à Limoges en 1672. A la suite d’une rencontre avec le P. de Bérulle qui le considéra toujours comme un disciple de prédilection, il renonça à un canonicat d’Arbois pour entrer dans la congrégation del’Oratoire où, pendant soixante ans, il se consacra à l’œuvre laborieuse des missions. Il prêcha d’abord deux carêmes à Langres, un à Rouen en 1629 ; il remplace à la cour le P. Sénault empêché ; on le voit à Toulouse pour l’octave de la Fête-Dieu, en 1641, puis pour l’avent de 1641, 1642, 1662 ; il donne une mission à Metz en 1664, une station a Marseille en 1653, puis à Carpentras, Orange, Grignan. où les évêques des régions voisines viennent l’écouter ; à partir de 1654, il se fixa à Limoges jusqu’à sa mort. Pendant son carême de Rouen, à l’âge de trente-sept ans, il fut frappé de cécité au milieu de son sermon qu’il acheva cependant, et continua ses missions aidé par le P. Lefèvre ; on l’appelait le Père Aveugle, il déploya toujours une ardeur apostolique extraordi-