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ITALIE. INSTITUTIONS (. II A HIT ARLES

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jeunes sens deviennent des ouvriers instruits, honnêtes, habiles ; les jeunes filles y apprennent aussi l’amour du travail, et, quand elles en sortent, ce sont de bonnes ouvrières modestes, d’une excellente conduite, et, pour ce motif, recherchées par les familles Jes plus estimables.

Mais la plus étonnante merveille est la Piccola casa délia Provoidenza, fondée en 1827, par le chanoine Joseph-Benoit Cottolengo, bealili par Benoît XV, le 29 avril 1917. Comme dûtes les œuvres voulues de Dieu, celle-ci a commencé petitement. Ce ne furent, d’abord, que deux chambres louées, dans lesquelles on mit quatre lits, aussitôt occupés par les indigents. D’autres chambres voisines furent louées : mais, cela ne suffisant plus, le fondateur lit choix d’un terrain vague, non loin de l’église de la Consolata, adapta au but qu’il se prorosait. quelques vieux bâtiments qu’il trouva là, puis, comme les malades, les pauvres et les infirmes de toutes s >rtes affluaient sans cesse, il créa, pour eux. comme une petite ville parfaitement ordonnée, avec ses rues, ses places, ses quartiers, ses jardins et une chapelle, devenue une grande église splendidement ornée. A fin de pourvoir au service de cette cité des indigents, il réunit en congrégation des pers mues auxquelles il communiqua son zèle, leur donna une règle, et les appela les filles de la Charité-, Leur nombre augmentant sans cesse, il les dh isa en diverses branches, sui ant leur mission i ! e : ce turent les sœurs de Saint-Vincent de Paul, de Sainte Thaïs, du Carmel. du Suffrage, de Notre-Dame des Sept-D.mlcurs et du Bon-Pasteur. 11 ajouta, i m mles hommes, h s frères de Saintincent de Paul, les jeunes gens de Saint -Thomas, les pères de la Très-Sainte-Trinité et jusqu’à des moines ou solitaires de Gassin. Supérieur général de tous ces instituts, il leur donna des lois appropriées a chacun d’eux. Cette œuvre prospéra si bien, que toutes ces vastes constructions furent terminées, en quatorze ans. Elles abritent, encore actuellement, plus de s 000 personnes, vivant au jour le jour, sans rentes tixes. ni dotations, ni secours réguliers ; mais rien de ce qui est nécessaire n’a jamais manqué. Ces aumônes des fidèles s » nt toujours suffisantes pour les lies dus du moment. C’est vraiment la maison de la Providence, et. quoique s m fondateur, par humilité, l’ait appelée Petite », Piccola casa, c’est tout un monde, création étonnante de la charité chrétienne. Sacchi, Isiiiuli di benefteenza di Torino, in-8°, Turin, 1843 ; Gaspare Marii, La Piccola eus, : délia divina Prouvidenza in Torino, in-8°, Turin. 1913 ; Anionelli Costaggini, Vila del beato Giuseppe Cottolengo, in 8°, I tome, Turin, 1917 ; J. Guillermiii. Le bienheureux Joseph-Benoit Cottolengo (17861842), m 8°, Paris. 1918.

2. A Gênes, l’hôpital général, pourrait s’appeler le Palaisroyalde la charité. Escalier monumental, rampes, pavé desimmenses salles : tout est en marbre blanc de Carrare, d’une hnesscet d’une pureté remarquables. Là, sont nourris, soignés, veillés, le jour et la nuit, plusieurs milliers de malheureux de (oui âgeet de tout sexe. Ce superbe établissement, qui entraîne des frais très considérables, est entretenu par les fondations des nobles -.iiois, enrichis généralement par le commerce. Il est encore tout embaumé par le souvenir des vertus de celle qui, pendant trente ans, en lut la directrice

sainte Catherine de Ciénes.

outre son hôpital général, Gênes possède mi autre établissement du même genre, justement renommé par sa magnificence et appelé VAlbergo de’poveri, l’Hôtel des pauvres. Ponde en 1539, il réunit 2 000 indigents, auxquels il fournit un travail facile et rémunérateur : tissage « le la laine, du coton,

du lil de chanvre ; labrique de lapis, de bas, de rubans, de soie, etc. Ces revenus annuels de cette maison

déliassent 300 000 francs, et la moitié provient de pieuses fondations.

3. Milan possède aussi un grand hôpital ou Ospedale Maggiore. C’est l’un des plus beaux palais de la ville. Ces marbres, les colonnes, les ornements d’architecture y sont prodigués. Il contient 800 lits, et l’on y reçoit indistinctement tous les pauvres malades, t’n autre palais du même genre, quoique moins somptueux, a été bâti par la charité milanaise, pour les pauvres malades. Il est administré par les frères de Saint -Jean-dc-Dieu. appelés, en Italie, les Faitbene, Fraielli. I.es portes de cette maison restent toujours ouvertes, et l’infirme, quel qu’il soit, peut y entrer, certain d’être reçu avec un empressement cordial. A ceux qui sont assez valides pour travailler un peu, la Pia casa d’industria, semblable à l’Albergo de’poveri de Cènes, procure du travail. Elle les met ainsi à l’abri du besoin. Cette Casa d’industria, ou Maison du travail libre, fondée en 1781, vit. trente ans plus lard, en 1815, se former une succursale, à l’autre extrémité de la ville, prés de l’église Saint-Marc. Elle reçoit, a la fois, des internes, ricoverati, et des externes, inleroenienti.

1. Les mêmes saintes inventions de la charité se retrouvent dans toutes lc^ grandes villes d’Italie, à Venise, a Florence, Sienne, Parme. Plaisance, Naples, Côme, etc., etc., qui ont également leurs Co.sc d’industria, leurs Pie case di Lavoro et leurs Alberghi de’poveri. t’n grand nombre d’autres villes de moindre importance rivalisent de générosité avec celles-ci. en proportion de leurs ressources et des besoins de la classe pauvre.

Nous ne parlons pas des nombreuses œuvres de charité que la récente guerre a fait naître en Italie, comme partout ailleurs. Signalons seulement l’Opéra nazionale ; ><t l’assistenza civilee religiosa degli orfani dei nuiili in guerra, due à l’initiative des catholiques cl reconnue par l’État.

A Rome, durant l’année 1917, le cercle de Saint-Pierre, pour subvenir à la misère causée par la guerre, a distribué jusqu’à.’S 986 1 18 repas, grâce à ses quinze cuisines économiques. D’autres œuvres catholiques rivalisèrent avec lui, pour la distribution des secours aux pauv les.

2° Pour se faire une idée générale de la bienfaisance qui s’exerce en Italie, il sutlira de jeter un simple coup d’oeil sur une statistique des legs et donations dont ont bénéficié les œuvres pies, dans le courant d’une seule année. Nous ne parlerons que des sommes (lassées par les mains du flse, qui en a prélevé pour lui-même des droits considérables de mutation. Dans les chiffres suivants, il n’est donc fait aucune mention des autres largesses dont la statistique a été faite seulement dans le ciel.

Cn 1886, furent laissés ou donnés, aux diverses œuvres pics. Il 209 lbl lires. Cannée suivante, cette somme s’éleva à 14 645 310 lires, avec une augmentation de 3 436 149 lires. Celle augmentation considérable a eu lieu, l’année pendant laquelle la nation italienne se préparait à célébrer le jubilé sacerdotal de Léon XIII, avec des dons précieux et des offrandes, plus généreuses que d’habitude, au Denier de Saint-Pierre.

Ces provinces qui viennent en tête de liste, dans les largesses faites aux œuvres pies, en 1887. sont le Piémont avec une somme de 1 613 355 lires, la Lombardie avec 3 496 120 lires, la Vénétie avec l 6506 lô lires, la Toscane avec 967 504 fin s et l’Emilie avec 839 986 lires, etc.

Sur la somme globale de 1887, ou trouve près de 1 non non de bris laisses aux hôpitaux ;  : i 192 524 lires pour les dépôts de mendicité : lires de 2 000 001) lires

pour des œuvres de charité ; l 722 000 pour œuvres