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    1. ITALIE##


ITALIE. INSTITUTIONS CHARITABLES

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zèle et de générosité. Cf. Répertoria di tutti i sussidii dotuli ehe si dispensant) da diversi luoglii pii dclialma eittà di Roma, in-4°. Rome, 1780. Notons aussi l’archieonfrérie de Saint -Yves, composée de légistes, avocats, avoués, s’engageant à soutenir gratuitement, devant les tribunaux, contre l’oppression des puissants, en prenant sur eux tous les frais du procès, les droits des pauvres. Cf. Alessi, Comptndio storico del pio istituto, eongregazione ? oenerabile Archiconfraternità detr inunæolata concexionee di sant Ivo, in-4°, Rome. 1829.

2’Institutions ayant pour but, à Rom ?, l’éducation et la moralisation des pauvres. — Elles sont aussi nombreuses et variées que celles, dont le but est la distribution des secours matériels. L’amélioration morale du pauvre fut, en effet, toujours la principale préoccupation des souverains pontifes. Si leur inépuisable charité les poussait à soulager toutes les misères physiques, combien plus s’intéressaient-ils aux âmes, En nu’me temps, c’était rendre le plus signalé des services à la société, car l’un des plus grands dangers pour elle vient précisément de l’oisiveté des masses populaires et des vices de tout genre que la paresse engendre en elles.

1. Au premier rang de ces institutions salutaires, il convient de signaler l’hospice Saint-Michel, a Ripa Grand ?. Fondé en 1689, et développé parla royale munificence de plusieurs souverains pontifes, cet établissement fut longtemps sans rival en Europe. C’est un véritable conservatoire des arts et métiers, supérieurement organisé, pour plus de 400 jeunes gens et jeunes filles. Les adolescents s’y forment à toutes les professions, suivant leurs dispositions naturelles. Il y avait là, en effet, des ateliers d’imprimerie, de reliure, de teinturerie, de menuiserie, de cordonnerie, de tissage, de serrurerie, de tapisserie et de beaux-arts. On r formait également des ébénistes, des graveurs, des ciseleurs, des sculpteurs, des miniaturistes, des peintres, etc. D’excellents maîtres y donnaient des leçons de chimie, de physique, de mécanique, de géométrie appliquée, de musique et de littérature. On n’a cessé d’apporter à cet établissement modèle des innovations précieuses et toutes les améliorations inspirées par l’expérience ou les circonstances. De là sont sortis des musiciens, des graveurs et des sculpteurs de marque. Cf. A. Tosti, Relazione dell’origine e de’progressi dell’Ospizio apostolico di San Michel ?, ini. Rome. 1832. En 1870, les revenus de cet établissement étaient de près de 350 000 francs. Cf. Morichini, Degli islituti di curilà in Roma, t. II, c. ni, p. I

2. L’hospice de Sainte-Marie des Anges, installé dans les vastes thermes de Dioclétien. Les papes y ont ouvert d’abord un asile aux jeunes orphelins, auxquels leur âge ne permettait pas encore de commencer l’apprentissage d’un métier. Ils y ajoutèrent ensuite, pour les adolescents, un grand nombre d’ateliers, semblables a ceux de l’hospice de Saint-Michel, des salles de classe et une école de musique instrumentale. En 1870, il » avait, dans des locaux séparés, 350 jeunes gens et loi) jeunes tilles. La dépense annuelle, a cette époque, s’élevait à 300 000 francs environ.’.'>. Rome possède une foule d’autres établissements de ce genre, même pour les aveugles et les sourdsmuets. Il serait trop long de les mentionner tous. Pour plus de détails, a ce sujet, voir Morichini, op. cit., t. II, c. v-xix, p. 508-673. Sur les écoles nocturnes ou du soir, voir Ordinamenlo d ?l pio istituto délie scuole notturne di religion ? pe’jiov ?ri artigiani in Roma, in-4°, Rome, 1841. Dans ces écoles du soir, on enseignait, non seulement le catéchisme, mais la lecture, l’écriture, le dessin, le calcul, la géométrie appliquée

aux arts, l’ornementation et toutes les connaissances utiles.

Correction des coupables.

 L’Église de Rome ne

s’est pas montrée moins généreu e, ni moins industrieuse, pour cette œuvre de charité. Il ne lui suffisait pas d’avoir cherché à prévenir le mal par les institutions dont nous avons parlé’, comme aussi par les catéchismes, les prédications, les retraites, les quarante-heures, les stations et diverses associations de prière et de zèle ; mais elle voulut guérir, antant que faire se pouvait, les misères morales, par les maisons de repentir, et les œuvres multiples, en faveur des prisonniers. On l’a fait, ailleurs aussi, mais Rome donna l’exemple. Elle a le mérite de la priorité, et celui d’avoir imprimé à ces inventions du zèle, un caractère d’ensemble qui distingue l’intelligente charité de l’Église, mère et maîtresse de toutes les autres. Quand les papes étaient souverains, les prisons de Rome n’étaient pas, comme trop souvent ailleurs, des bagnes, où ceux que la justice humaine avait frappés, placés sous l’empire exclusif de la force brutale, achevaient de se matérialiser. On leur offrait, au contraire, tous les moyens de retrouver le sentiment de leur dignité, avec le regret des fautes commises et le courage d’accomplir, désormais, le bien. Non seulement chaque prison avait ses chapelains, chargés de catéchiser et d’instruire les prisonniers ; mais, comme l’expérience a démontré que la fréquentation exclusive de leurs semblables, fut toujours, pour les condamnés, une cause incessante de démoralisation, Rome ne négligea rien pour procurer aux détenus la société d’hommes vertueux et honorables, dont la présence et les discours assainissaient peu à peu ces âmes [corrompues. Chaque jour donc, pouvaient pénétrer dans toutes les prisons, des religieux, des piètres séculiers et de pieux laïques, n’ayant tous qu’un désir : celui de travailler, selon leurs moyens, à l’amélioration morale des prisonniers, en leur prodiguant les soins d’une charité compatissante. Des dames pieuses, parfois de la meilleure société, en agissaient de même, dans les Refuges, _ ouverts aux femmes coupables qui avaient oublié leur devoir. Depuis que ces Refuges sont passés dans les mains du gouvernement, cette mission tutélaire ne peut plus aussi facilement s’accomplir. Cf. Morichini, op. cit., t. III, c. i-xi, p. 675-802.

II. HORS de home.

1° Les exemples de la capitale du monde chrétien ont suscité, dans l’Italie entière, une magnifique efflorescence d’institutions charitables. Nous nous contenterons d’indiquer seulement les principales.

t. Turin possède, pour 500 malades, un hôpital qui passe pour un modèle d’architecture, de propreté, de salubrité et de bon goût. Il est entretenu, en majeure partie, par la générosité publique. En outre, une foule d’associations d’hommes et de femmes vont distribuer des secours à domicile, et pourvoient spécialement aux besoins des pauvres honteux. On les recherche avec soin, et, quand <>n les trouve, on joint aux secours qu’on leur apporte discrètement, cette délicatesse qui double le prix du bienfait reçu. De pieuses dames, groupées en congrégations dans diverses paroisses, assistent les indigents infirmes. Quanta ceux qui peuvent travailler un peu, on les admet dans l’hôpital de la Charité, où il y en a plus de 1 000. Là, on a créé diverses manufactures. La plupart s’ini employés a la fabrication des étoiles de laine, des draps ordinaires, des lapis, des toiles et des cotonnades. Mais il y a aussi différents autres métiers, OÙ chacun peut exercer ses aptitudes professionnelles. On y a même ouvert une é -oie de musique.

Les orphelins et les orphelines suit reçus dans une trentaine d’établissements, dont les aumônes et les fondations des lideles font presque tous les frais. Les