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ITALIE, HAIT ENSE1C.N] I NT ECCLÉSIASTIQUE


l’antique et célèbre université de la Sapience. laïcisée par le gouvernement italien, peu après son entrée à Home, en 1870. Pendant longtemps, elle fut une des plus illustres universités du monde.

Dès le xme siècle, le pape Honorius 1Il l’établit sur une très large base ; elle fut développée encore par Boniface VIII, le C juin 1303, et devint l’objet de la constante sollicitude et de la généreuse munificence des souverains pontifes.

Léon X, au xvr siècle, en fut comme le second fondateur, par sa bulle Dura suavissimos, du 5 novembre 1513. C’était l’époque de la renaissance des lettres et des sciences, et il y appela les professeurs les plus renommés. Sous ce rapport aucune autre université ne lui était comparable. En 1514, elle comptait déjà 88 professeurs, à savoir : 20 pour le droit civil, Il pour le droit canonique, 15 pour la médecine, 4 pour la théologie ; les 38 autres étaient pour la philosophie, les mathématiques, les lettres et les sciences.

La Sapience était donc une véritable université. On n’y enseignait pas seulement la philosophie et la théologie, mais le droit, la médecine, les lettres et les sciences exactes. C’était le plus important établissement d’instruction publique et supérieure de Rome et des États pontificaux. Aussi l’appelait-on Archilyceum, ou Archigymnasium, ou Universitas Sapientiæ, en italien Archiginnasio délia Sapienza, ou Université romana. Ce nom de Sapience ne lui vient pas seulement, comme quelques auteurs l’ont affirmé, d’un verset du psaume ex, sculpté sur une plaque de marbre, au-dessus de l’entrée principale : Initium sapientiæ timor Domini ; ou de cet autre, sur la façade de son église : Omnis sapientia a Domino ; mais de ce que, dans ses murs, ou enseignait l’ensemble des connaissances humaines, profanes et sacrées : en un mot, la Sagesse.

Cet établissement de tout premier ordre jeta le plus vif éclat, durant plusieurs siècles. Son histoire 1res documentée et très intéressante a été écrite avec une grande érudition, par Philippe Renazzi, qui, durant près de quarante ans, y enseigna le droit criminel : Storia dell’Université degli studi di Roma, delta comunemenle la Sapienza, 4 in-fol., Rome, 18031806. On y voit, en particulier que les nombreux professeurs, tous docteurs, étaient choisis au concours. Ils n’obtenaient donc leur chaire que par une sorte d’agrégation.

En 1870, lors de l’annexion de Rome au royaume d’Italie, rétablissement de la Sapience devint l’Université gouvernementale.

L’Institut biblique.

Par le bref apostolique

Vihea electa, du 7 mai 1909, Pie X fonda cet établissement, que Léon XIII avait désiré, pour le perfectionnement des études et des recherches scriptun ires. Le iège du nouvel institut, inauguré le 5 novembre 1909, fut d’abord, au collège Léonien, via Pompeo Magno, 21, près de l’église de Saint-.Joachim ; mais, en novembre 1911, il fut transféré dans un local plus central et plus approprié pour son but spécial, I’iazza délia Pilotta, 35. Il est sous la dépendance immédiate du Saint-Siège, qui en nomme le président, et celui-ci doit lui en référer pour les choses importantes. Les élèves proprement dits doivent être docteurs en théologie, et avoir fait intégralement leurs cours de philosophie BCOlastlque. Des leçons suivies leur sont données sur les langues orientales : hébreu, assyrien, araméen, arabe, copte et sur le grec biblique. Il faut suivre les cours, deux ans, pour se présenter à l’examen de licence biblique ; trois ans sont nécessaires pour le doctorat. Outre les cours réguliers pour l’obtention des grades, il y a, pour les auditeurs libres, des conférences publiques sur la Palestine et tout ce qui peut intéresser les études bibliques. Vue bibliothèque

biblique importante est annexée à l’Institut, ainsi qu’un musée, formé de piè.es recueillies généralement en Palestine, et de nature à éclairer les commentaires du texte sacré. Cf. Ai ta apostoliav sedis, Rome, 1909, 1. 1, p. 447-451 ; L. Fonck, Primuni quinquennium pontificii Institua biblici, Rome, 1914.

L’Institut oriental.

Il a été fondé par

Benoît Xy, le 25 octobre 1917, et a ouvert ses cours, le 2 décembre 1918. Son but est le développement de l’étude des questions orientales. Son siège est dans l’ancien Hospitium de converlendis, non loin du Vatican, Piazza Scossa Cavalli, 05. Cet ancien palais, dû à Sangallo, a été magnifiquement aménagé dans ce but, par la munificence de Benoit XV. On y enseigne : a) la théologie orthodoxe, embrassant les diverses doctrines des chrétiens d’Orient sur les choses divines, avec des cours sur la patrologie orientale, sur la théologie historique et la patristique ; b) le droit canonique de toutes les nations chrétiennes de l’Orient ; c) les multiples liturgies des orientaux ; d) l’histoire religieuse et profane de Byzance et de tout l’Orient avec des cours sur la géographie ethnographique, sur la constitution civile et politique des nations de l’Orient ; e) les littératures orientales : grecque, russe, paléo-slave, syriaque, arabe, copte, éthiopienne, géorgienne.

Le cycle complet des études, qui dure deux ans, est suivi par les prêtres du rite latin, appelés à exercer le saint ministère en Orient. On y admet aussi les orthodoxes qui désirent une recherche plus profonde de la vérité, on lui a adjoint une bibliothèque abondamment fournie de livres et de revues se rattachant aux matières enseignées. Cf. Acta apostolicse sedis, Rome, 1917, t. ix, p. 531-537.

Académie des Nobles eeelésiasliques.

Fondée

par Clément XI, en 1716, elle obtint, le 15 septembre 1815, le droit de conférer les grades. Son siège est, Place de la Minerve, 74. C’est la pépinière officielle de la diplomatie pontificale. Comme matière spéciale, on y enseigne la diplomatie ecclésiastique, le style diplomatique, l’économie politique, le droit international, les langues française, anglaise et allemande. Son histoire, très intéressante, a été écrite par un de ses élèves, Ferdinand Procaccini de Montescaglioso, Pontificia Accademia de’Nobili ecclesiaslici. Mcmoria storica, in-8°, Rome, 1889.

Académies pontificales diverses.

1. Académie

théologique, fondée par Clément XI, le 25 avril 1718, et confirmée par Pie X, en 1913. Elle publie, chaque année, un catalogue de thèses théologiques, scripturaires et historiques, soutenues par ses membres. Les séances, jusqu’en 1870, se tenaient a la Sapience ; elles ont lieu, maintenant, dans l’ancien local du Séminaire romain, place de Saint-Apollinaire, 49. — 2. Académie romaine de Saint-Thomas d’Aquin, fondée par Léon XIII, le 13 octobre 1879, confirmée par Pie X, le 23 janvier 1904, et amplifiée par Benoît XV, le 31 décembre 1914. Ses séances ont lieu au palais de la Chancellerie apostolique. — 3. Académie de liturgie, fondée par Benoît XIV. Elle se réunit dans les locaux de l’Apollinaire. — 4. Académie des Nuovi Lincei ; c’est l’ancienne Académie des sciences des États pontificaux. Elle possède une bibliothèque scientifique très bien fournie. Par son observatoire du Vatican, elle contribue à la confection de la carte photographique du ciel. — 5. Académie d’archéologie, fondée par Benoît XIV. Ses séances ont lieu au palais de la Chancellerie. — 6. Académie des Arcades, fondée en 1690. — 7. École pontificale supérieure de chant grégorien et de musique sacrée. — X. Nous ne faisons que nommer plusieurs autres Académies, telles que l’Académie tibérine, fondée en 1813 ; l’Académie de religion catholique ; l’Académie de