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    1. ITALIE##


ITALIE. HAUT ENSEIGNEMENT ECCLÉSIASTIQUE

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munautés. Les religieux et religieuses des ordres mendiants n’avaient droit qu’à une pension inférieure, laquelle, néanmoins, pouvait s’élever à 400 franes pour les prêtres et sœurs de chœur, et à 300 franes pour les frères lais et sœurs converses, dans le cas où ils pourraient démontrer que l’âge ou les infirmités, au moment de l’exécution de la loi, les mettaient dans l’impossibilité de trouver autrement des moyens d’existence.

Les religieuses ainsi pensionnées furent au nombre de 1 069, dont 710 sœurs de chœur et 350 sœurs converses. Le total des pensions à leur payer, à cette époque, montait à la somme annuelle de 530 982 francs. somme qui se réduisit assez vite par suite des décès. Cf. Monografia délia Citlà di Roma, 4 in-4°, Rome. 1877, ouvrage publié par le soin du gouvernement et envoyé à l’exposition de Paris de 1878.

2. Depuis, il s’est produit une sorte d’accalmie. Ces lois spoliatrices existent toujours, en théorie ; mais, en pratique, on a semblé les oublier. Les ordres religieux ont racheté beaucoup de leurs couvents ou en ont acquis de nouveaux, en se mettant sous la sauvegarde du droit commun. Si la loi, en effet, leur refuse la personnalité civile, ou juridique, elle reconnaît à ceux qui en font partie tous les droits du citoyen, dont le premier est celui de s’associer librement, et même de vivre en commun, suivant des règles librement choisies. Telle fut la doctrine proclamée, dans une décision célèbre, par la Cour de cassation de Rome, le 25 avril 1892, Foro Italiano, 1892, t. i, p. 1107 ; par la Cour de cassation de Turin, le 21 avril 1894, Rivisla di Diritlo ecclesiastico, 1895, p. 733 ; par la Cour d’appel de Rome, le 26 septembre 1912, Rivisla di Diritlo ecclesiastico, t. v, p. 468. La même doctrine était proclamée au Parlement italien, le 8 juin 1891, par le ministre de l’intérieur et par le président du conseil, Atli délia Caméra dei Depulati, 8 giugno 1891, p. 3090, et le 19 mars 1909, par M. Orlando, alors ministre et garde des sceaux, Atli délia Caméra dei Depulati, 19 marzo 1909. Cependant, l’année suivante, la Cour de cassation de Rome soutint la thèse contraire, le 20 mars 1910. Foro Italiano, 1910, p. 806. Qu’en sera-t-il à l’avenir, de cet état de choses ? S’améliorerat-il, ou deviendra-t-il pire ? On ne pourrait le dire avec certitude, aujourd’hui.

IV. Établissements de haute culture ecclésiastique ET SÉMINAIRES. I. DANS LA VILLE DE

ROUE. — 1° Le séminaire romain. — Il fut inauguré en 1565, en exécution des décrets du concile de Trente. Jusqu’en ces dernières années, il était établi dans un vaste local, situé sur la place de Saint-Apollinaire. Constitué sous la dépendance immédiate du cardinal vicaire de Sa Sainteté, il avait un programme d’études étendu et varié : d’abord, ce qu’on appelle, en Italie, les classes gymnasiules et lycéales, qui correspondent

i nos cours secondaires de France, jusqu’à la rhétorique

inclusivement et comprennent l’étude des langues italienne, latine, grecque, française, l’histoire et la géographie, les mathématiques et les sciences physiques et naturelles, le dessin, etc. ; puis, les cours de philosophie et de théologie, d’éloquence sacrée, d’archéologie chrétienne, d’apologie scientifique, de droit canon et de droit civil romain. La faculté de droit, très développée, avait des professeurs pour expliquer le texte des Pandectes, et enseigner la philosophie du droit, l’histoire du droit, le droit pénal, la lé ;  ; i.->lation comparée, etc. On y prépare aux grades académiques, non seulement en philosophie et en théologie, mais en l’un et l’autre droit. A ces diverses facultés était uni un collège philologique oriental, avec des classes diverses pour l’enseignement de l’hébreu, de l’arabe, du syriaque, du copte, ilu persan, du slave et de l’éthiopien.

Pie X, par la constitution In privcipuis, du 29 juin 1913, divisa le séminaire romain en grand et petit séminaire. Celui-ci a été transféré au séminaire du Vatican, piazza délia Sagreslia, 23, et s’appelle maintenant le Ponlificio seminario Romano Minore al Vaticano. Le grand séminaire, ou Ponlificio seminario Romano maggiore a été transporté dans un vaste local construit dans le voisinage immédiat de Saint-Jean de Latran. Il reçoit les élèves de philosophie, de théologie et de droit. Cf. Cenni storici dei ponlificio seminario romano, in-8°, Rome, 1914.

2° Le collège romain, ou université grégorienne. — Il fut fondé, en 1550, par le pape Grégoire XIII, qui bâtit pour lui un magnifique local, et le confia aux jésuites. Ils y enseignèrent toutes les sciences et les arts libéraux, depuis les premiers éléments de la grammaire et des belles-lettres, jusqu’à la théologie. Les élèves, après y avoir fait les basses classes, y restaient pour les études supérieures. Là professèrent Beilarmin, Tolet, De Lugo, Pallavicini, Suarez, Vasquez, Cornélius a Lapide, etc.

A l’époque de l’annexion de Rome au royaume d’Italie, en 1870, il comptait 711 élèves, dont 343 en philosophie, et 368 en théologie. Il dut alors quitter son ancien local, et le nombre des élèves qui était descendu à 146, en 1871, n’était arrivé encore qu’à 288, en 1876, époque où lui furent accordées par le pape les chaires de droit canon qu’il n’avait point jusque-là. Cependant, les élèves n’atteignirent le chiffre de 700 qu’en 1888 ; mais, huit ans après, en 1896, leur nombre était de 1029, se répartissant ainsi : 314 pour la philosophie, 651 pour la théologie et 64 pour le droit canonique. Aux cours de philosophie sont annexées des chaires de hautes mathématiques, jusqu’au calcul infinitésimal inclusivement et des chaires de sciences naturelles et physiques, chimie, astronomie.

3° Le collège de Saint-Thomas d’Aquin ou Angelico. — Il fut fondé en 1577 et confié aux dominicains. Il était, d’abord, dans le couvent de la Minerve. Les professeurs tinrent toujours à honneur d’expliquer et de commenter la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin. En 1909, il fut réorganisé sous le titre de Collège pontifical et international du docteur angéliquc, et installé dans un superbe local, construit tout exprès, au centre même de Rome, tout près du palais du Quirinal, via San Vitale, angle via Genova. Aux cours de philosophie, de théologie, de droit canonique et de droit romain, sont annexées des chaires d’Écriture sainte, de patrologie, d’archéologie sacrée, d’épigraphie, de paléographie et de diplomatique, d’apologie scientifique, d’histoire de la philosophie antique et moderne, d’histoire des dogmes, de sociologie, d’histoire des sources du droit, de biologie, de physiologie, de physique, géologie, astronomie, art chrétien, hautes mathématiques, de grec, d’hébreu, de syriaque et d’arabe. On y confère également les grades académiques, jusqu’au doctorat inclusivement, pour la philosophie, la théologie et le droit canon.

Le Collège de la Propagande.

Il fut fondé le

1 er août 1627. On l’appelle aussi le collège Urbain, du nom de son fondateur, le pape Urbain VIII, et il est installé dans le vaste palais que ee pape lit construire sur la place d’Espagne, pour les bureaux de la S. C. de la Propagande ci de toutes les commissions qui en dépendent. Quoique ce collège soii spécialement pour l’instruction de ceux qui se destinent aux mission ! étrangères, d’autres élèves aussi sont admis à en suivre les cours. Ils peuvent s’y préparer a l’obtention des grades académiques, que a aussi ! < privilège de conférer.

La Sapience.

Cette énumération des établissements

de haute cultun itique ne sérail pas complète, si nous ne disions, Ici, quelques mots de