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grand concours <le peuple. Aeta SanclK S t. xxvii. p. 512. Les supérieurs de religieux clercs exempts dispensent de l’abstinence et du jeune à l’instar des curés, leurs profès et leurs novices ainsi que ceux qui habitent jour et nuit le couvent : serviteurs, élèves, hôtes et valétudinaires, can. 1245, §3 et can. ôl 1, § 1. Les confesseurs ne dispensent pas, si ce n’est en vertu d’une délégation ; ils ne font que déclarer s’il existe ou non quelque motif d’exemption du jeûne. On doit en dire autant du médecin et d’une supérieure de moniales.

Il n’est pas inutile de rappeler ici quelques principes relatifs aux dispenses particulières. Une dispense du jeûne ne peut être octroyée sans une cause juste et raisonnable, ni sans qu’il soit tenu compte de la gravité de la loi : autrement, si c’est un inférieur qui l’accorde, elle est illicite et sans valeur. Can. 84, § 1. Lorsqu’on doute si le motif invoqué est suffisant, la dispense peut être légitimement demandée, légitimement et validement octroyée. Can. 84, § 2. Dès que la cause qui a fait obtenir la dispense cesse d’une façon certaine et totalement, la dispense cesse aussi de valoir et la loi oblige à nouveau. Can. 86.

Saint Thomas, Sum. Theol., II a II 1, q. c.xi.vn ; Saint Alphonse de Liguori, Theologia moralis, 1. III ; C. Marc, Institutiones morales Alphonsianæ, Rome, 1885, t. ii, pars ii, sect. : >, n. 1217-1243 ; Gury-Ballenni. Compendium theologiæ moralis, Rome, 1887, t. i, n. 488-501 ; Lehmkuhl, Theologia moralis, Fribourg-en-Brisgau, 1890, t. i, n. 1210-1220 ; Noldin, Summa theologiæ moralis, Inspruck, 1911, l. n. De præccptis Dci et Ecclesiæ, n. 679-690 ; Sebastiani, Summarium theologiæ moralis, Turin, 1918, n. 357-365 ; Jeûne et Abstinence, par un prêtre du diocèse de Lille. Paris, 1920.

A. Thouvenin


JEUNE (Claude Mansuet). Chanoine de l’ordre dos prémontrés, bon théologien et excellent religieux, naquit à Tignacourt, prés de l’abbaye de Flabémont, dans le Barrois, Il entrait au noviciat de l’abbaye de Sainte-Marie de l’ont a Mousson, le S août 1732 ; et deux années après il était admis à y prononcer ses vœux. C’est là qu’il étudia la philosophie et la théologie. Après avoir professé l’une et l’autre à l’abbaye d'Ètival, il se lit recevoir docteur de l’université de Pont-à-Mousson. Il fut d’abord prieur de Sainte-Marie, mais il revint ensuite au monastère d'Ètival. Lu il vécut dans la retraite, au milieu de ses livres et tout occupé de la composition d’ouvrages ; il y avait aussi la charge de prieur.

Nous avons de lui : Histoire critique et apologétique de l’ordre des Chevaliers du temple de Jérusalem, dits Templiers, par le R. P. Mansuet Jeune, prieur d'Ètival, Paris, Guillot, 1789, 2 vol. in-4o, et Paris, an XIII (1805), 2 vol. in-4o. L’auteur se propose d’y raconter l’origine et les développements de l’ordre, d'établir qu’il fut supprimé sans raisons suffisantes, alléguant à l’appui de son opinion un ensemble d’autorités et de preuves qu’il estime convaincantes. L’ouvrage est sérieusement documenté, empreint de modération et écrit dans un style qui ne manque ni de fermeté ni d'élégance. Imprimé à la veille de la grande révolution, qui supprima tous les ordres religieux, il parut à une date qui n’est point banale.

Il faut ajouter une Dissertation pour prouver que l’amour qui est requis dans le sacrement de pénitence, n’est pas seulement un amour d’espérance, mais un véritable et sincère amour de charité.

De Feller, Dictionnaire historique ou Biographie universelle, 2'édit., t. vi, p. 562.

A. Thouvenin.