Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/682

Cette page n’a pas encore été corrigée

JÉSl S-CHRIST sul ERA IN M KM TI

1346

Mais est-elle la cause et le modèle de la prédestination

îles ailles î Voir plus loin.


III. Le Christ considéré dans ses relations kVBC lks hommks. Ces relations peuvent être considérées soit du côté du Christ, soit du côté des hommes. Du côté des hommes, il s’agit principalement et pour ainsi dire uniquement du culte dû a Xotre-Seigneur Jésus-Christ Verbe incarné et îles conséquences de ce culte par rapport à la croix et aux images représentant le Sauveur. Toutes ces questions ont déjà été traitées : Culte de Jésus-Christ, t. iii, col. 2415-2419 ; Cœur sacré de Jésus (Dévotion au), t. m. col. 271-351 ; Croix (Adoration de la), t. iii, col. 2339-2363 ; Images (Culte des), t. vii, principalement col. 807-824 ; 833-836. Voir aussi Constantinople (II’concile de), t. iii, col. 1243-1245 ; 1250-1251 ; 1252 ; Constantinople (IVe concile de), col. 12961299 ; et Cyrille d’Alexandrie (saint) (anath., viii), col. 2510.

Du côté de Jésus-Christ, ces relations ont leur point de départ dans la qualité de médiateur, inhérente au sacerdoce de Jésus-Christ. Constitué premier et souverain médiateur des hommes près de Dieu, le Sauveur devient, par l’enseignement de la vérité qu’il distribue aux hommes, le prophète par excellence et par l’action sanctifiante qu’il exerce comme souverain prêtre, le chef de tous ceux qui participent à la vie surnaturelle. De plus, par l’autorité souveraine que lui communique sur toutes choses l’union hypostatique, il est constitué roi de tout l’univers. C’est sous ces quatre aspects qu’il convient d’étudier les relations du Christ avec les hommes.

I. Jésus SOUVERAIN MÉDIATEUR.

La médiation du Christ, comme homme, entre Dieu et les hommes, est promulguée en toutes lettres dans l’Écriture : EIç .ai u.zo’.Tr, ç 6soj xai àv6pa>-cov_ av0pa>-oç Xjwjtôç’Iï)<to’ç. I. Tim., ii, 5. Voir ci-dessus, col. 1231. C’est donc une vérité de foi, rappelée d’ailleurs par saint Léon le Grand, dans sa lettre dogmatique à Flavien, Denzinger-Bannwart, n. 143 ; cf. Hypostatique (Union), t. vu. col. 479 ; par le concile de Florence, Decr. pro Jacobilis, Denzinger-Bannwart, n. 711 ; par le concile de Trente, sess. v, can. 3 : id., n. 790. La théologie catholique ne fait qu’apporter quelques explications concernant l’existence, la nature, le caractère unique et universel de cette médiation.

Existence de cette médiation.

Le médiateur n’est

pas nécessairement, entre deux êtres distants, un trait d’union physique ; il est avant tout un lien moral entre des êtres qui se trouvent en désaccord. Son rôle est de tenter la réconciliation des volontés adverses et de rétablir l’union et l’accord. Toutefois Jésus-Christ vérifie pleinement en lui ces caractères du médiateur. Dans l’ordre physique, il relie, par les deux natures unies hypostatiquement, la divinité à l’humanité ; mais cette union n’existe qu’en vue de réconcilier efficacement l’homme pécheur avec Dieu offensé. Cf. In rnation, t. vii, col. 1485-1488. Saint Léon a donc pu écrire en toute vérité : « Pour payer notre dette, la nature impassible s’est unie à la nature passible, pour qu’il y eût. suiuanl l’exigence de notre salut, entre Dieu et les hommes, un médiateur qui, d’une part, pût mourir, et, de l’autre, fût immortel. » loc. cil. L’existence de cette médiation dans le Christ comporte Jcs remarques suivantes : 1. C’est comme homme que le Christ est médiateur, car, dans l’ordre physique et dans l’ordre moral, le médiateur est un intermédiaire ; or Jésus-Christ comme Dieu, n’est pas un intermédiaire entre Dieu et les hommes. Comme homme, la plénitude de grâces qu’il a reçue en suite de l’union hypostatique le place bien au-dessus des hommes et des anges. S. Thomas, Sum. theol., III’. q. xxvi, a. 2. — 2. Lu vertu de la loi de la communie :.

DICT 1 DE I m I L. la rHOl.

tion des idiomes, on peut, on doit concéder Ja vérité de cette assertion : le Verbe, ou encore Dieu est médiateur entre Dieu et les hommes. SuareL, Comment, in luire L, n. 3 ; mais on ne saurait dire que le Verbe, comme Dieu, est médiateur. Id., ibid., n. 6. — 3. Dans les œuvres de médiation, le sujet qui opère (principium quod) est le Verbe incarne, Dieu et homme à la fois ; mais le principe prochain d’opération (principium quo) est l’humanité. Voir les commentateurs In IV Sent., l. Il l.dist. XIX, sub fine, et notamment S.Bonaventure,

' ; i luinc loc, a. 2, q. n et conclusion. C’est

appuyé sur ce principe que Bellarmin réfute les erreurs extrêmes des protestants relativement à la médiation du Christ. L’une, celle de François Stancaro, semble ne pas réclamer, pour l’œuvre médiatrice, la personne divine, même comme principe qui (principium quod) opère ; c’est la tendance nestorienne. L’autre est celle de Calvin et de plusieurs luthériens qui admettent « que l’office de rédempteur, propitiateur, médiateur, appartient à la personne du Christ selon les deux natures et non une seule, soit divine, soit humaine » ; c’est la tendance monophysite. De Christo, t. V, c. nvm. Voir J. de la Servière, La théologie de Bellarmin, Paris, 1908, p. 69-71 ; Suarez, loc. cit., n. 1.

Nature de celle médiation.

La médiation du

Christ est, comme toute médiation, d’ordre moral. Il s’agissait, en effet, de réconcilier Dieu et l’homme pécheur, et de rétablir entre eux les liens de l’amitié, * détruits par le péché. Ainsi l’office de médiateur se confond, en Jésus-Christ, selon la remarque de Suarez, avec l’office de rédempteur. Comment, in III* m p., q. xxvi, a. 1, n. 5. Et donc, tout ce qui se rapporte à l’œuvre de notre rédemption appartient à la médiation du Christ. On voit par là que la nature de la médiation de Jésus est extrêmement variée ; de cette médiation, en effet, relèvent non seulement la mort et les mérites du Sauveur, mais encore la prédication de la vérité révélée dans le Nouveau Testament (vérité que les apôtres ont reçu de Jésus ou de l’Esprit Saint envoyé par Jésus) ; mais encore la mission de l’Esprit Saint sur la terre, l’assistance accordée à l’Église jusqu’à la consommation des siècles ; mais encore la fondation de l’Église elle-même, l’institution des sacrements et surtout l’exercice du sacerdoce étemel du Christ. Cf. Franzelin, De Verbo incarnalo, th. xlvi ; Petau, De incarnalione, t. XII, c. vi-vm. Nous avons groupé ces fonctions médiatrices sous le triple rôle de prophète, de chef et de roi qui convient à Jésus. Voir plus loin.

Toutefois cet aspect « extensif » de la médiation du Christ n’épuise pas la question. Dans les autres médiateurs, la médiation — - parce qu’elle est formellement d’ordre moral — ne suppose pas nécessairement une union physique entre le médiateur et les extrêmes opposés qu’il rapproche..Mais ici, la médiation morale requérait dans la personne de Jésus l’union physique des deux extrêmes — Dieu et l’homme — qu’il s’agissait de réconcilier. La médiation apportée par le Christ, c’est, nous l’avons dit, la rédemption. Or, pour que la rédemption fut faite selon les lois de la justice, pour une léparation de con dignité, il fallait que Dieu s’incarnât, voir Incarnation, t. vii, col. 1478, et qu’ainsi le médiateur, en sa personne, réunit physiquement la divinité et l’humanité. Il est médiateur par son humanité ; mais, sans la divinité, il ne pourrait efficacement exercer sa médiation. Mediator Dei et hominum, quia Deus cum Paire, quia homo cum hominibus. S’on mediator homo præter deitatem, non mediator hais præter humanitatem. Ecce mediator : divinltai sine humant taie non est mediatrix ; humanitas sine divinitate non est mediatrix, sed inter divinilatrm solam et humanitatem solam mediatrix est humana /intitulas et dioina humanitas Christt. S. Augustin, Serm., xi.vu

v 1 1 1.

t ::