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[TALIE, ÉTAT RELIGIE1

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à cœur d’arracher les Italiens à l’Église catholique.

4° Au mois de juin 1918, ï’Euangelista qui se publie à Rome, déclarait pompeusement que les Italiens, inscrits régulièrement dans les listes évangéliques, se comptaient par centaines de mille. C’est la une vantardise qui ne répond nullement a la réalité. Pour Rome, en particulier, le recensement officiel de 1901 n’indiquait que 1 990 protestants, chiffre descendu à 3 Tôo, dix ans après : tandis que le chilïre des catholiques y était de 442 394, en 1901, et de 502 217, en 1811.

Il est vrai que le nombre des indifférents qui était de 2 689, en 1901, était monté à 15 806, en 1911, ce qui continue les rétlexions que nous avons faites précédemment, sur le résultat réel de la propagande protestante. Celle-ci, pourtant, n’épargne, ni les démarches tle tout genre, ni les dépenses. Entrées a Home, en 1870, les diverses sectes mirent tout en avant, pour conquérir la Cité éternelle. Dès 187Ô s’ouvraient une église anglicane et une église écossaise, près de la porte Flaminienne ; une église vaudoise, dans la via dclla Scrofa, presque en face de l’ancien palais du cardinal-vicaire. Une autre église anglaise s’ouvrit, a la place Saint-Sylvestre. A elle seule, la secte qui s’appelle Union chrétienne apostolique baptiste, avait déjà ouvert huit églises, avec des écoles dominicales pour les ouvriers et ouvrières, des écoles du soir pour langues étrangères, et des œuvres de bienfaisance pour les pauvres. En 1919, de ces huit églises, il n’en survivait que quatre : trois de la branche italo-anglaise et une de la branche italoaméricaine. A la précédente énumération ajoutons deux églises méthodistes, l’une wesleyenne, l’autre épis.-opalienne américaine ; deux autres vaudoises, l’une inaugurée en 1885, à la via Nationale ; l’autre, à la place Cavour, près du palais de justice, terminée en 1914. Lue autre église américaine, dite de Saint-Paul, est également située dans la via Nazionale. Elle appartient aux ritualistes. Comme on y voit des autels, , des crucifix, des cierges et des lampes allumés, certains pèlerins et même des prêtres s’y sont, plusieurs fois, fourvoyés, trompés par les apparences, et y sont allés très pieusement faire leur visite au Saint-Sacrement. A la via del Babuino, se trouve une église anglicane représentant la High Churclt. Citons également deux églises luthériennes allemandes, fermées, l’une et l’autre, durant la guerre mondiale. On sait que cette guerre réduisit à néant l’orgueilleux projet que l’Allemagne protestante avait formé, de bâtir à Rome, à l’occasion du centenaire de Luther, en 1917, un temple gigantesque, qui, par ses dimensions et sa richesse, devait éclipser la basilique de Saint-Pierre. Depuis plusieurs années, des collectes étaient organisées à cette fin dans toute l’Allemagne, comme en font foi de nombreux articles de journaux et reues, en particulier les Nouvelles religieuses, dans les fascicules du 15 août 1918 et suivants.

5° Ce travail incessant de tant de sectes divisées entre elles, mais unies dans leur haine contre l’É catholique, ne s’exerce pas seulement à Rome. Dans l’Italie entière s’étend leur prosélytisme, non seulement | ar la construction de temples hérétiques, mais par la presse, l’enseignement, l’attraction de promenades, ou voj -a-niques, ou Instructifs, de patronages ou œuvres post-scolaires, des sports, la pr< misse de lires ou de lucre, etc. C’est tout un ensenii le d’écoles, de pensionnats, de maisons de famille, de c< lièges, d’ouvroirs, de cercles et d’assons pour jeunes gens et jeunes tilles, sans compter les orphelinats.

A Livourne, un collège protestant de l’Église évanjélique italienne prépare à l’Académie navale. Depuis 1871, Rome a une école industrielle protestant

fondation américaine. Un établissement du même genre se trouve à Venise. I.’Union chrétienne de jeunes filles, fondée à Londres, en 1855, ou la Y.W.C.A. (la Young Women Christian Association), a ouvert, à Rome, à Milan, à Turin, à Naples, à Florence, à Cènes, à Bologne, etc., des pensions ou maisons de famille, pour les jeunes lilles qui viennent fréquenter les cours des écoles supérieures, ou qui, déjà diplômées, sont aptes à l’enseignement. Cette association leur offre même des villégiatures dans les montagnes, durant la saison chaude. Elle s’occupe ensuite de leur trouver une place, et public pour elles une revue mensuelle, l’Alba, dont la directrice principale est une vaudoise. Les jeunes lilles qui viennent dans ces établissements, sont invitées, si ce n’est forcées, à assister à ce qu’on appelle le « culte de famille », durant lequel une des directrices commente un texte de l’Écriture sainte.

Si l’on tâche, par tant de moyens, de gagner l’âme des jeunes lilles, on ne néglige rien, pour s’emparer aussi des jeunes gens. Parallèlement à l’association dont nous venons de parler, fonctionne V Union chrétienne des jeunes gens (la Y. M. C. A., la Young Men Christian Association), fondée, elle aussi, en Angleterre, à la même époque, et répandue dans tout le monde anglo-saxon, où elle compte un million de membres. Elle a créé, elle aussi, de nombreux établissements en Italie, à Rome, à Gênes, à Milan, à Turin, à Naples, à Eari, etc. Étroitement unie à la Young Men Christian Association est la World’s Siurient Christian Fédération, qui, pour l’Italie, a un organe officiel, Fedee Vila, publié à San Remo. Cette feuille prône le libre examen, la liberté d’opinion et la proscription de toute religion qui impose des dogmes. La Sundug School Union, de Londres, a fondé, en Italie, la Unionc ilaliana délia scuola domenicale, dirigée par un comité interconfessionnel et évangélique. Elle publie une revue trimestrielle, La Scuola domenicale, émaillée de textes bibliques. Pour indiquer l’esprit de cette revue destinée aux jeunes gens, il suffit de dire que le directeur, secrétaire général du Comité interconfessionnel, est un franc-maçon de haut grade, le docteur Ernest Filippini Nobili, professeur dans un lycée de Rome et chancelier du suprême conseil des 3 :  ;, du rite écossais.

6° Après la guerre, les sectes ont redoublé d’efforts, pour fonder des orphelinats, et s’emparer ainsi de l’âme de ces pauvres enfants catholiques, privés de leurs parents. Elles axaient déjà employé ce moyen, après les catastrophes, plusieurs l’ois répétées, pr 1 duites par les tremblements de terre, en particulier celui de Messine, le plus terrible de tous.

7° Notons aussi, pour montrer l’intensité et le genre de la propagande protestante, que la Société biblique britannique a distribué, en Italie, 120 000 volumes, durant l’année 1918. Dans ce total, il y avait 8 943 Eibles entières. Les autres volumes n’étaient que des parties de la Bible, surtout les Évangiles, les Actes des apôtres et les Psaumes, comme il ressort du rapport officiel, éi rit par S. Edwin V. Smith, Jlriiisli and Foreign Bible Society ; Report 0/ the italian agença for lois, in-8°, Rome, 1919. i.’auteur se plainl que les Italiens, en général, non seulemi 1 lent

pas acheter de ces Bibles frelatées, malgré la modicité de leur prix, mais qu’ils ne les regardent qu’i

it, quelque ! ’. is mi me en se moquant de ceux qui les leur présentent.

II. Divisions ecclési — L’Italie com

prend, outre les archevêchés et les nombre d’abbayes et de prélatures nullius. Les 1 Hiés sont au noi 1° n1 quel ques-uns cependant, s.. m uni se subdi visent en 27 707 paroisses, qui ont, en