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JÉSUS-CHRIST. 11. DOGME Al IV SIÎXLE


dant le pontificat de ce pape, en 369, 376. 377, 380 que se manifeste l’enseign ment officiel. Ces conciles

renouvellent les décisions de Nicée, définissent la divinité et la consubstantialité du Saint-Esprit, et condamnent Apollinaire, Sabellius, Arius et Macédonius. Relativement au dogme de Jésus-Christ, voici les canons du concile de 380 :

Can. 6. — Anathematizainus eos qui duos Filios asscrunt, unum ante seecula, et allerum post assumptionem carnis ex vfrgine.

Can. 7. — Anathentatizamus eos qui pro hominis anima rationali et intclligibili dicunt Dei Verbum in humana carne versatum, cum ipse Filius sit Verbum Dei, et non pro anima rationali et Intelligibili in suo corpore fuerit, sed nostram, id est rationalem et intelligibilem, sine peccato animant suseeperit atque salvaverit.

Can. 8. — Anathematizamus eos, qui Verbum Filium Dei cxlensione aut collai ione et a Pâtre separatiun, insubstantivum et finem ltabiturum esse contendunt.

Can. 13. — Si quis dixerit quod in carne constitutus Filius Dei, cum esset in terra, in cœlis cum Pâtre non esset, a. s.

Can. 14. — Si quis dixerit, quod in passione crucis dolorem sustinebat Filius Dei Deus, et non caro cum anima quia Induerat /ornuun servi, quant sibi acceperat, sicut ait scriptura (Phil., ii, 7), a. s.

Nous anathéma tisons ceux qui affirment (l’existence de) deux fils., l’un, avant tous les siècles, l’autre, après l’incarnation (dans le sein) de la Viciée.

Nous anathéma tisons ceux

qui disent que le Verbe de Dieu descendu dans une chair humaine y a fait fonction d’âme raisonnable et intelligente ; en effet le Fils est proprement le Verbe (l’intelligence) de Dieu et n’a pu tenir lieu dans son corps d’âme raisonnable et intelligente, mais il a pris, hormis le péché (d’ailleurs) et qustement ) pour la sauver notre âme a nous, c’est-à-dire une âme raisonnable et intelligente.

Nous anathématisons ceux qui prétendent que le Fils de Dieu n’est le Verbe qu’en raison d’une participation ou d’une distribution ; qu’il est séparé du Père, sans subsistence propre et qu’il aura une fin.

Si quelqu’un dit que le Fils de Dieu, vivant dans la chair, lorsqu’il était sur terre, n’était pas avec le Père dans les cieux, qu’il soit analhèine.

Si quelqu’un dit, que dans sa passion, le Fils de Dieu, en tant que Dieu, souffrit les douleurs de la croix et non pas sa chair animée, parce qu’il avait revêtu la forme d’esclave qu’il avait prise pour lui, comme l’affirme l’Écriture, qu’il soi ! anathème.

Si quelqu’un n’affirme pas que [le Fils de Dieu] siège â la droite du Père, dans la chair même qu’il a prise et

dans laquelle il doit venir juger les Ivants et les morts,

qu’il suit anathème.

Can. 15. — Si quis non dixerit, quod in carne, quant assumpsil, sedet ad dexleram l’atris, in qua venturus est judicare vivos et mortuos, a. s.

Denzinger-Bannwart, n.

i, l. 65, (ili, 71, 72, 7 ; t.

Il faut rapprocher de ces décisions du concile romain la formule de foi attribuée a Damase, formule rédigée probablement au concile de Tarragoné en 380 et approuvée par le pape Damase. Après mie première déclaration relative a la foi en la Trinité, suit une déclaration relative à la foi en Jésus-Christ.

Filius uJtimo tempore ad nos salvandos et ad Implendas scripturas descendit a

l’aire, qui nunquain dcMil

esse cum Pâtre, él conceptus estdeSpiritu.sanctoet natus

ex Maria n -giue.eai’item, animant et sensum, boc est pertectum suscepil hominem, aec. nuisit, quod erat, sed

Cœpll esse, qUOd non erat ;

Ita tamen, ut perfectus In

Dans les derniers temps, pour nous sauver et accomplir les Écritures, le Fils est descendu [envoyé] du Père, sans cependant cesseï d’être

avec le l’ère. Il lut conçu du

Saint-Esprli et est né de la

Vierge Marie. Il a pris la Chair, l’anie, la sensibilité, c’est-à-dire l’homme tout

entier sans cesser d’être ce

qu’il était ; mais il a enin suis sit et venu in nostris. Nam qui Deus erat, homo natus est, et qui homo natus est, operatur ut Deus ; et qui opéra tur ut Deus, ut homo moritur ; et qui, ut homo moritur, ut Deus resurgit. Qui devicto mortis imperio cum ea carne, qua natus ci passus et mortuus fuerat, resurrexit tertia die, ascendit ab Patrent sedetque ad dexteram ejus in gloria, quant semper habuit habetque.

In lttijus morte et sanguine credimus enuindatos nos ab eo ressuscitandos die novissima in hac carne, qua nunc vivimus et habemus spem nos consecuturos ab ipso aut vitam seternam præmium boni meriti, aut pœnam pro peccatis aeterni supplicii…

Denzinger-Bannwart, n. 16.

mencé d’être ce qu’il n’était pas de telle façon cependant qu’il gardât toutes ses perfections tout en prenant vraiment nos qualités. En effet celui-là même qui était Dieu est né homme ; né homme, il opérait comme Dieu ; celui-là qui opère comme Dieu, comme homme meurt ; celui-là qui comme homme meurt, comme Dieu ressuscite. C’est lui qui, brisant l’empire de la mort, avec cette chair dans laquelle il est né, a souffert et est mort, est ressuscité, le troisième jour, est monté vers son Père et est assis à sa droite dans la gloire qu’il a toujours eue et possède encore.

Nous qui avons été purifiés dans sa mort et son sang, nous serons, telle est notre foi, ressuscites par lui au dernier jour dans cette même chair dans laquelle nous vivons avec la perspective de recevoir de lui ou la vie éternelle, récompense de nos mérites, ou le supplice éternel, châtiment de nos péchés.

Les formules dogmatiques.

1. La formule CLEme.

xs TitixiTAS. — Une autre formule de foi, la formule Clemens Trinitas quelque peu postérieure à la précédante et d’origine incertaine, mérite également d’être citée dans sa partie concernant l’Homme-Dieu. Après avoir rappelé le dogme des trois personnes, qu’il ne faut point séparer entre elles, elle conclut :

Hoc enim lidei nostraB secundum evangelicam et apostolicam doctrinam principale est, Dominum nostrum Jcsunt Christum et

Dei Filium a Pâtre nec honoris confusionc, née virtutis potestate, nec substatttia divinitatis, nec intervallo tentporis separare. Et ideo si quis Filium, qui sicut vere Deus, ita vere homo absque peccato dumtaxat, (un)de humanitate aliquid vel dei tate minus dicit habuisse,

profanus et alienus ab Ecclesia cathollca atque apostolica judicandus est.

i lenzinger Bannwart, ni s

Selop l’enseignement apostolique et évangélique de de notre foi, c’est un dogme fondamental qu’il ne faut pas séparer du Père Jésus-Christ Notre-Seigncur et Fils de Dieu, en distinguant les honneurs qui leur sont dus, en reconnaissant au Fils une puissance moindre, en lui refusant l’être divin ou en le faisant naître dans le temps. Si quelqu’un donc enlève au Fils, qui s’il est vraiment Dieu est aussi vraiment homme, excepté le péché, quelque chose de l’humanité ou de la di mité, celui-là est un hérétique, qu’il faut juger indigned lopartenu tlÊgh se catholique et apostolique.

2. Le symbole « QVIOUMQVB ». - Enfin, s’inspirant des mêmes préoccupations antipriscilllennes, il faut recenser en dernier lieu, bien qu’appartenant déjà au v siècle, le symbole dil d’Athanase, voir t. i, col. 217821 87, lequel apporte quelques précisions relatives à L’unité cle pei sonne en Jésus-Christ.

Sed ncccssaiiiun est ad

eeternam salutem, ut Incar nationcm quoque Domini Nostrl Jesu Christ ! Qdeliter credat. Est ergo Bdes recta, ut credamus et con&teamur, ipiia Dominus noster Jésus Christus Dei Filius, Deus et homo est. Deus est ex subs Mais il est nécessaire au salut éternel, qu’on croie aussi fidèlement en l’incarnation de Jésus-Christ Notre

Seigneur. La vraie foi est donc que nous croyions et confessions que Notre-Seigncur Jésus-Christ, Fils de

Dieu, est [à la fois]. Dieu et