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    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. LA THÉOLOGIE PAULINIENNE

i j :  ; s

et énumérés s.i>is changement « le sujet. Ainsi, c. i, v.2 :

Dieu BOUS a parlé par te Fils

(existence historique)

Qu’il a établi héritier en toutes choses (existence glorifiée)

l’ai cpii il a (ait même les siècles

(préexistence)

Ainsi encore, eu observant l’ordre chronologique, ci, . 3.

Étant la splendeur de sa gloire et [’em prei n te de sa

substance, et soutenant toutes choses par la puissance de sa parole (préexistence di me).

Après avoir opéré la purification des péchés

(existence historique)

(II) est assis à la droite de la Majesté, au plus haut

[des eieux, etc.]

(existence glorifiée).

a) La préexistence divine du Christ. — Elle est marquée par sa filiation divine. Le Christ est le Fils de Dieu. iv. Il : vi. 0 ; vii, 3 : x. 29. Dieu lui dit : mon Fils. i.."> ; v. 5 ; il est le Fils, i, 8 ; il est Fils (sans article) î, 2 (iv uUo, opposé aux prophètes) ; i, 5 (îî ; uîôv, opposé aux anges) ; iii, li (ô> ; oldç, opposé à Moïse) ; v, 8 et vii, 28 (y.y.i~ sp côv uioç et uliç £’. ; tov aîtovx t£T£aî’( vxs-jov coiiuiu’pontife, antitype de Melchisédecli, avec opposition tacite au grand prêtre Aaron). Cette filiation divine est marquée par deux autres expressions : le rayonnement de la gloire du Pèreet l’empreinte de sa substance. Voir, pour l’explication de ces termes, Fils de Dieu, col. 2403. Fils, rayonnement, empreinte, … ces titres sont relatifs, mais d’une relation int ri OSèque, nécessaire, indépendante de l’existence des créatures. Au contraire ceux de créateur et de conservateur. .. sont conditionnés par l’existence des êtres finis. » F. Prat, op. cit., p. 522. Jésus-Christ reçoit ces deux titres dans Heb., i, 2, cꝟ. 10-12 eti, 3 ; « par lui (Dieu) a fait les siècles > c’est-à-dire le monde visible. Cf. xi, 3 : Sap., xiii, 9 : xiv. 0 ; xviii, 4. « Il soutient toutes choses par la puissance de sa parole. Cf. Col., i. 17. Ces deux fonctions supposent que le Christ est Dieu. Plusieurs Pères en ont voulu trouver l’aflirmation dans Heb., iii, 4 ; mais il semble cjue le mot Dieu, ici, ne signifie pas nécessairement le Christ. On le trouve, d’ailleurs, appliqué au Christ, i, 8-9 ; et l’adoration que doivent au Christ les anges eux-mêmes marque bien sa divinité, 1, 6.

b) Jésus-Christ homme. — « Pour être Dieu, Jésus-Christ n’en est pas moins homme. Encore au sein du Père, le Fils demande qu’un corps lui soit préparé, x, 5-9. Il veut participer à la chair et au sang comme les fils adoptifs, ii, 14, et leur devenir semblable en toutes choses hormis le péché, iv, 15 ; v, 7-8. Ainsi l’exige son rôle de prêtre, ii, 17. Il se soumettra donc à l’épreuve et en sortira vainqueur, ii, 18 ; iv, 15. Il possédera au suprême degré toutes les vertus : la confiance en Dieu, ii, 13, la fidélité, ii, 17 ; iii, 2, la miséricorde, iv, 15 surtout l’obéissance qu’il apprendra à l’école de la douleur, vii, 7-8. A part les Kvangiles, aucun écrit inspiré ne prodigue davantage les allusions à la vie mortelle de Jésus : descendance de la tribu de Juda, vii, 11 ; progrès en grâce et en sagesse, u, 10 ; v, 9 ; vii, 28 ; signes et prodiges attestant sa mission divine, ii, 1 ; tribulations et persécutions, agonie et prière au jardin des Oliviers, ii, 4 ; mort volontaire, xii, 2 ; crucifiement hors des portes de la ville, xiii, 12. Peut-être le nom de Jésus est-il choisi de préférence a celui de Christ pour mieux inculquer la vérité de la nature humaine (Jésus seul : 10 fois ; Christ : 9 fois ; Jésus-Christ : 3 fois ; le Christ Jésus, jamais ; dans saint Paul, au ontraire, Jésus seul est rare et le Christ-Jésus très fréquent). Mais nulle part la communication des idiomes n’est plus parfaite ; et le

participaoit earni et sanguini, rapproché de corpus

aplasti mihi. u. 1 1 et x. 5, ne vaut-il pas, comme formule théologique de l’incarnation, le Ycrhuni earo faclum est de saint Jean ou le In ipso inhabital omnis plenitudo dioinitatis corporaliter de l’Épttre auxColossiens.’1-’. Prat, np. cil.. 1. 1. p. 524-525.

c) Jésus-Christ glorifié. — Le mérite du Christ par rapport à sa gloire est à plusieurs reprises affirmé dans l’épître aux Hébreux. C’est parce qu’il a volontairement souffert sur la croix, que Jésus devient à un titre nouveau maître du monde et qu’il acquiert le droit de nous associer comme ses cohéritiers. Jésus s’asseoit à la droite de l’ère parce qu’il a souffert, I, 3 ; viii, 1 ; x, 12 ; xii, 2 ; et il nous associe à sa gloire, comme cohéritiers. iv. 16 ; vi, 20 ; vii, 26 ; i.x, 11, 12. 21. I.e passage de Jésus à la gloire par la résurrection n’es ! mentionné qu’une Fois, xiii, 20. De plus, dans l’épître aux Hébreux, c’est surtout en qualité de prêtre, non de roi ou de juge, que Jésus prend place à la droite de Dieu le Père et y continue son ollice de médiateur.

2. Le sacerdoce du Christ.

La médiation des prophètes, i, 1, des anges, i. 1-0 ; ii, 7-9, de Moïse, iii, 2-3, 5, n’est proposée dans l’épître aux Hébreux qu pour mieux faire comprendre l’excellence et la supériorité de la médiation du i grand pontife qui a pénétré dans les deux, » iv, 14. Jésus prêtre selon l’ordre de Melchisédecb et pontife, comme antitype d’Aaron qu’il supplante : voilà le thème sur lequel l’auteur de l’épître nous parle du sacerdoce du Christ. Jésus est appelé prêtre (Ispe’j ;) selon l’ordre de Melchisédech dans les citations du Ps. cix, 1, Heb., vii, 17, 21 ; cf. vu, 15 ; il est ispî’j ; [i-sya ; ettî tôv oïxov toù 6esû. x, 21. Ailleurs, il est àp/tspôj ; avec divers qualificatifs : pontife miséricordieux et fidèle, ii, 17 ; pontife de notre confession, iii, 1 ; grand pontife, iv, 14 ; pontife pouvant compatir à nos infirmités, etc., iv, 15 ; pontife selon l’ordre de Melchisédech, v, 15 ; cf. vi, 20 ; pontife, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et devenu plus élevé que les cicux, vii, 20 ; pontife des biens futurs, ix, 11. Il est aussi appelé « le ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle », viii, 2. La définition du pontife hébreu pris parmi les hommes, constitué représentant des hommes, appelé de Dieu comme Aaron pour offrir les sacrifices du péché, cf. v, 1-4, quoique ne convenant au Christ que par analogie, exprime bien cependant les quatre caractères essentiels du prêtre.

a) Prêtre médiateur. — Il est « établi pour les hommes dans les choses qui regardent [le culte de] Dieu. » v, 1. Il s’agit du culte social, dû à Dieu dans l’état actuel de la nature déchue et pécheresse. Et Jésus est le médiateur du Nouveau Testament, de l’Alliance plus parfaite, ix, 15 ; viii, 0, précisément parce que, les hommes ayant péché, il leur a acquis par le sacrifice de lui-même, dans son propre sang, une éternelle rédemption, ix, 12, cꝟ. 14, 26, 28 ; ii, 10, 17-18 ; v, 3 ; vu, 2 : x, 5-10, 12-14 ; ’est pourquoi nous pouvons recourir à lui avec confiance, iv, 10 ; il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause de leur salut éternel, v, 9. Il est entré dans le ciel, vii, 20, comme un précurseur, pour nous, vi, 20 ; où il peut sauver perpétuellement ceux qui, par son entremise, s’approchent de I lieu, étant toujours vivant, afin d’intercéder pour nous, vu. 25. C’est parce que le sacerdoce aaronique est insuffisant pour obtenir la rémission des péchés des hommes, viii, 7 ; cf. vii, 1 1, 15 sq., que Jésus est venu offrir son sacrifice ; mais une seule oblation a suffi pour accomplir celle rémission, i, 12, 26, 28 ; x, 10.

b) Prêtre, de même nature que nous. Mandataire des hommes, Jésus doit posséder la nature humaine :

Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un seul [père] (il évo :)… Comme donc les